Jevoudrais me battre Ă tes cĂŽtĂ©s ainsi quâessayer dâassurer ta protection. Tu es mon seul frĂšre. Jâaimerais venir te rejoindre, frĂ©rot. LâUnion fait la force paraĂźt-il,
Mercredi 5 mai 1915 Neuf jours aprĂšs avoir Ă©crit cette lettre, Alphonse X a Ă©tĂ© tuĂ© par un obus. VoilĂ le baptĂȘme du feu, c'est chose tout Ă fait agrĂ©able, tu peux le croire, mais je prĂ©fĂ©rerais ĂȘtre bien loin d'ici plutĂŽt que de vivre dans un vacarme pareil. C'est un vĂ©ritable enfer. L'air est sillonnĂ© d'obus, on n'en a pas peur pourtant nous arrivons dans un petit village, oĂč se fait le ravitaillement ; lĂ , on trouve dans des casemates enfoncĂ©es dans la terre les gros canons de 155 ; il faudrait que tu les entendes cracher, ceux-lĂ ; ils sont Ă cinq kilomĂštres des lignes, ils tirent Ă 115 sur l'artillerie boche. On sort du village Ă l'abri d'une petite crĂȘte, lĂ commencent les boyaux de communication ; ce sont de grands fossĂ©s de 1 mĂštre de large et de deux mĂštres de profondeur ; nous faisons trois kilomĂštres dans ces fossĂ©s, aprĂšs on arrive aux tranchĂ©es qui sont assez confortables. De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les Boches nous envoient quelques bombes peu redoutables ; nous sommes Ă deux cents mĂštres des Boches, ils ne sont pas trop mĂ©chants. Je me suis promenĂ© Ă huit cents mĂštres sur une route, Ă peine si j'en ai entendu deux siffler ; nous avons affaire Ă des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre, ça va changer d ici quelques jours. Nous faisons des prĂ©paratifs formidables en vue des prochaines attaques. Que se passera-t-il alors, je n'en sais rien, mais ce sera terrible car Ă tout ce que nous faisons nous prĂ©voyons une chaude affaire. J'ai le coeur gros mais j'attends toujours confiant ; nous prĂ©voyons le coup prĂ©vu avant dimanche. Si tu n'avais pas de mes nouvelles aprĂšs ce jour, c'est qu'il me sera arrivĂ© quelque chose, d'ailleurs tu en seras avertie par un de mes camarades. Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prĂ©voir la catastrophe ; sois toujours confiante malgrĂ© cela parce que tous n y restent pas.LettresĂ lĂ©a - d'un poilu Ă sa femme par Albert Viard aux Ă©ditions Editions de l'aube. Juillet 1914. Albert, 27 ans, officier d'artillerie, est engagĂ© en Alsace dĂšs le dĂ©but des combats ; il ne retrouvera son foyer qu'en 1919. Avec lui, nous trave
C'est une lettre Ă©crite en 1915 par RenĂ© Jacob envoyĂ©e Ă sa femme. Pour complĂ©ter cette lettre, ou plutĂŽt pour rĂ©pondre aux questions qu'il se pose, l'auteur utilise de nombreux ingrĂ©dients tels que des figures de style - une accumulation qui sert Ă dĂ©crire l'horreur des champs de bataille. L'accumulation se sert du mot "cadavres" pour dĂ©crire et prĂ©ciser l'horreur qui rĂšgne sur les champs de batailles "cadavres allemands [...] cadavres qu'on recouvre de chaux..." - une comparaison qui identifie les champs de bataille Ă des chaps de carnage "non, pas champ de bataille, mais champ de carnage" - une anaphore qui permet d'insister sur la mort en rĂ©pĂ©tant le mot "cadavre" Ă chaque dĂ©but de phrase. L'auteur utilise en outre le prĂ©sent de description pour appuyer sur l'ampleur des dĂ©gĂąts "bourdonnent". Il y a un vaste champ lexical exprimant la mort en dĂ©composition et la destruction "son pont dĂ©truit", "horreur", "cadavres", "l'odeur de la mort", "un champ de carnage", "ruine", "saccage", "pillage". Il emploie Ă©galement le futur de l'indicatif pour montrer son traumatisme face Ă cette guerre "ce que je n'oublierai jamais, c'est la ruine des choses, c'est le saccage abominable des chaumiĂšres, c'est le pillage des maisons". Dans cette phrase, RenĂ© Jacob utilise le prĂ©sentatif "c'est" pour appuyer sur l'importance de la destruction. Il met aussi sa lettre sous une forme rhĂ©torique. C'est un texte qui prĂ©sente des questions au dĂ©but et qui se termine sous la forme d'une rĂ©ponse. Et grĂące Ă cette forme, l'auteur permet d'attirer la curiositĂ© du lecteur. Ce texte est intĂ©ressant car il dĂ©montre que la guerre n'est pas joyeuse, comme le prĂ©tendent les journaux. Cette guerre est tellement abominable que l'auteur lui-mĂȘme ne sait pas comment dĂ©crire cette horreur "comment dĂ©crire ? Quels mots prendre ?" Il dĂ©crit cette atrocitĂ© non pas comme un champ de bataille, mais comme un champ de carnage, dont le seul but et la seule Ă©chappatoire est la mort. Ce ne sont plus les guerres des Ă©popĂ©es, comme dans l'Iliade d'HomĂšre, oĂč les soldats partaient heureux de faire la guerre car ils pourraient, comme le hĂ©ros grec Achille, montrer leur bravoure et peut-ĂȘtre avoir leur nom Ă jamais gravĂ© dans l'histoire des hommes. La bande dessinĂ©e qui accompagne la lettre montre l'horreur du champ de bataille en y prĂ©sentant tous les ĂȘtres en dĂ©composition, surtout RenĂ© Jacob qui Ă la fin se retrouve sous une forme cadavĂ©rique. Les couleurs froides et noires Ă©voquent la mort omniprĂ©sente. Le rouge fait rĂ©fĂ©rence au sang versĂ© et aux entrailles. MĂȘme le ciel est colorĂ© en noir et imprĂ©gnĂ© de la mort.Etquand il terminera ses lettres ainsi, on comprendra combien le lien dâamour est le seul qui les garde en vie et ne fait pas vaciller sa raison : « Quand tu mâĂ©criras, dis-moi un peu des choses amoureuses et alors je prendrai ton portrait dâune main et ta lettre de lâautre et il me semblera que je te fais la cour. Maintenant je vais mâendormir en pensant Ă toi, le joli rĂȘveDans âLa Grande Guerre 1914- 1918 tĂ©moignage de la vie quotidienne dâun poiluâ, Michel Le Goff a compilĂ© les lettres d'HervĂ© Le Coz, de Plouvien, Ă son Ă©pouse depuis le front. Par RĂ©daction CĂŽtĂ© Brest PubliĂ© le 5 Avr 21 Ă 1004 ©Dialogues.Vous pensiez avoir tout lu sur la PremiĂšre Guerre mondiale ? Michel Le Goff, membre de lâAgip Association guipavasienne pour lâidentitĂ© et le patrimoine, va vous prouver le contraire avec cet ouvrage dont le titre complet est La Grande Guerre 1914- 1918 tĂ©moignage de la vie quotidienne dâun lettres dâHervĂ© Le CozCe livre de 700 pages compile les lettres quâHervĂ© Le Coz, originaire de Plouvien, avait adressĂ©es depuis le front Ă son Ă©pouse comme le dit Goulcâhan Kervella dans la postface, ces missives forment un ensemble cohĂ©rent qui couvre toutes les annĂ©es de guerre et mĂȘme un peu aprĂšs». Elles constituent donc un document dâautant plus prĂ©cieux quâil est excessivement rare quâune famille de poilu ait conservĂ© une correspondance aussi notes historiques sur le conflit permettent de resituer les missives dâHervĂ© Le Coz dans leur pratiques Michel Le Goff, TĂ©moignage de la vie quotidienne dâun poilu, Ă©ditions Skolig al Louarn. Prix 15 article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre CĂŽtĂ© Brest dans lâespace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute lâactualitĂ© de vos villes et marques favorites. Quandun poilu Ă©crit sa guerre. Abel Gangneux (premier rang, identifiĂ© par une croix) avec ses copains du 66e rĂ©giment d'infanterie, en 1916. Il est parti trois ans de chez lui -35% Le deal Ă ne pas rater KRUPS Essential â Machine Ă cafĂ© automatique avec broyeur Ă ... 299 ⏠459 ⏠Voir le deal Le Forum Des Lecteurs Forum Livre LittĂ©rature gĂ©nĂ©rale classification par genres Culture gĂ©nĂ©rale 5 participantsAuteurMessageMargotPimousse cassisNombre de messages 2309Localisation Con Quijote perdida en la Mancha Date d'inscription 18/02/2005Sujet Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1236 Ils avaient 17 ou 25 ans. Se prĂ©nommaient Gaston, Louis, RenĂ©. Ils Ă©taient palfreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers ou bourgeois. Ils devienrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers...Voyageurs sans bagages, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants, et revĂȘtir l'uniforme mal coupĂ©, chaussures et godillots cloutĂ©s...Sur 8 millions de mobilisĂ©s entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de 4 millions subirent des blessures graves ...Mon avis touchant, bouleversant. Les soldats dĂ©crivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont Ă peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Brume crĂ©pusculaireMadame TotoroNombre de messages 521Age 43Localisation entre les rĂȘves et l'Ă©cume des vaguesDate d'inscription 26/12/2005Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1545 Oui, je confirme, bouleversantes ces lettres ...Il y a quelques annĂ©es j'avais bossĂ© sur quelques lettres avec mes CM2 ... J'avoue que c'est une des seules leçon d'histoire qui l'ait intĂ©ressĂ©s ... j'avais choisi quelques lettres bien poignantes, deux d'entre elles les avaient interpellĂ© l'Ă©pisode oĂč les allemands tuent tous les blessĂ©s d'un hĂŽpital et les infirmiĂšres et un autre oĂč des soldats français sauvent des blessĂ©s allemands ... jujugStagiaire en bibliothĂšqueNombre de messages 57Localisation Saint Brice sous forĂȘt 95Date d'inscription 01/02/2006Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1548 Citation Les soldats dĂ©crivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont Ă peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont Ă©tĂ© Ă©crits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Je suis assez d'accord pour dire que cet ouvrage fait vivre largement mieux le thĂšme de la guerre 14-18 que tout autre ouvrage historique, ou du moins qu'il est un prĂ©alable indispensable si l'on veut un minimum comprendre la pĂ©riode. D'ailleurs, je m'en sers systĂ©matiquement dĂšs que j'aborde ce thĂšme en contre parler de sang-froid dans ce cas me paraĂźt inadaptĂ© la peur, le dĂ©couragement, la lassitude, le dĂ©sespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque tĂ©moignage, certains s'adressent vraiment Ă notre ressenti, et s'il s'agisait de rĂ©daction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisĂ©s. Dans la mĂȘme collection et sur un thĂšme diffĂ©rent, il y a Ă©galement '"paroles d'Ă©toiles" tĂ©moignages cinquante ans aprĂšs d'enfants juifs cachĂ©s pour Ă©viter les rafles pendant la seconde guerre mondiale. Ce n'est pas du tĂ©moignage Ă chaud comme pour les poilus mais c'est Ă©mouvant Ă©galement. jonkalakDouble daddyNombre de messages 2435Age 45Localisation Planet earthDate d'inscription 25/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Ven 17 Nov 2006 - 1552 Je n'ai pas lu ce livre mais une petite intervention pour vous parler d'un projet trĂšs intĂ©ressant autour de ces Ă©ditions Soleil et France Inter ont entrepris d'adapter ces lettres au format BD. 20 lettres parmis les plus intĂ©ressantes ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es et confiĂ©es Ă 20 auteurs contemporains de bande dessinĂ©es pour une mise en le rĂ©sultat entre les mains et je ne manquerais pas de vous en parler quand je l'aurais en feuilletant un petit peu c'est dĂ©jĂ pas lettre est accompagnĂ©e d'un petit texte parlant de son auteur avec mĂȘme des photos parfois. Suit la mise en tout est vendu 14âŹ95 pour un album de 160 pages c'est pas si cher .Plus d'info ici avec en particulier la couverture et une planche. shenzyPrincesse aux petits de messages 3741Age 32Localisation somewhere over the rainbow...Date d'inscription 04/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Mar 21 Nov 2006 - 2250 Je me disais bien qu'on en avait dejĂ parlĂ© de poilus. Citation Par contre parler de sang-froid dans ce cas me paraĂźt inadaptĂ© la peur, le dĂ©couragement, la lassitude, le dĂ©sespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque tĂ©moignage, certains s'adressent vraiment Ă notre ressenti, et s'il s'agisait de rĂ©daction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisĂ©s Je suis tout a fait d'accord avec toi, je n'y ai pas ressenti "un sang" froid mais une realitĂ© exposĂ© dans l'urgence. Un temoignage par moment qui ressemble a un dernier cri afin qu'on ne les oublie pas un peu comme les otages d'un avions qui ecrivent vite un dernier mot a leurs familles voyant le crash arriver a grand pas. Certains plien d'espoirs tentent de profiler un futur, d'autres n'y croient plus et puis l'expression de leurs douleurs, leurs desespoirs, leurs espoirs, et tout ce que la guerre a de plus horrible m'a profondement bouleversĂ©. C'est d'autant plus difficile a imaginer que nous n'avons pas connu la guerre et notre connaissance est celle de film ou de peu comme dans le journal d'Anne Franck, ces lettres etant veridiques nous plongent dans ce qu'a du etre l'horreur de ces hommes et imaginer en plus leurs familles les lire et souffrir avec eux est encore plus avoir Ă©tudiĂ© la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivĂ© Ă la conclusion qu'au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon"Alfred de Vigny Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Page 1 sur 1 Sujets similaires» Paroles de poilus - Lettres et Carnets du front 1914-1918» Une aventure rocambolesque de..., de Manu Larcenet» Les carnets du Major Thomson de Pierre Daninos» Lettres anglaises - Olivier Barrot Bernard Rapp» Les lettres de mon moulin- Alphonse DaudetPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumLe Forum Des Lecteurs Forum Livre LittĂ©rature gĂ©nĂ©rale classification par genres Culture gĂ©nĂ©raleSauter vers . 426 690 64 661 489 180 164 24