À 27 ans, je suis maintenant en mesure de savoir quand je dois laisser une deuxième chance et surtout à qui. Ce qui n’a pas toujours été le cas, croyez-moi! Qu’il s’agisse d’amitié, d’amour ou de famille, je me rend de plus en plus compte que les deuxièmes chances sont importantes Certains diront que d’accorder une deuxième chance à quelqu’un s’avère lâche… Je ne crois pas! Je pense plutôt qu’il s’agit d’un exemple de maturité. On prend enfin conscience qu’après tout… nous sommes tous humains. On fait tous des mauvais choix dans la vie, qui nous font commettre des erreurs. Un ami qui vit un moment difficile et qui dépasse les limites ne doit pas être abandonné pour autant. Au contraire, la seule chose dont il a besoin, c’est de voir que malgré les erreurs qu’il a commises, vous êtes toujours là pour lui. Il faut passer par-dessus son orgueil et accepter que l’humain ne peut pas être parfait Il est normal de tomber et au final, une deuxième chance est acceptable… parce que ça nous est tous arrivés de souhaiter profiter de cette deuxième chance au moins une fois. Parfois elle n’est jamais venue, mais lorsque quelqu’un te tend la main de nouveau, c’est le plus beau des sentiments. En vieillissant, on réalise qu’il y a plusieurs moments dans notre vie où on aurait dont dû laisser une deuxième chance… En amour surtout! Je suis contente de l’avoir réalisé à 27 ans. Il n’est jamais trop tard pour donner une deuxième chance à quelqu’un qui en vaut la peine. Il faut toutefois rester vigilant et ne pas trop en faire… On s’entend pour dire qu’il faut agir selon nos principes. Par contre, il ne faut pas oublier que la première personne à qui vous devez donner une deuxième chance… c’est vous-même, parce qu’après tout, on en vaut le coup! D’ailleurs, pour moi, la saison automnale est toujours la meilleure période pour faire un bilan. Regardez autour de vous et prenez le temps de réfléchir… Qui sait, peut-être qu’une personne de votre entourage pourra bénéficier de votre deuxième chance!
Pourcela, la thérapie reste la meilleure solution. Une psychothérapie peut, à travers la discussion, vous aider à comprendre et à vaincre votre angoisse sur le long terme. Mais comprendre pourquoi on est angoissé ne vous donne pas la solution.
Points de vue 19 novembre 2020 - Reproduction interditeL’accès à l’enseignement supérieur s’est massifié, mais l’emprise des diplômes s’est renforcée. L’élitisme social du système scolaire humilie les élèves en difficulté et crée un fossé culturel et politique entre classes sociales. Le point de vue de François Dubet et Marie Duru-Bellat, sociologues. Comme la plupart des pays comparables, la France a connu soixante années de massification scolaire. Le changement est considérable le nombre de lycéens et d’étudiants a été multiplié par huit et le bilan est largement positif si l’on considère l’accroissement de l’accès aux études. Même si nous sommes loin d’une égalité parfaite, les enfants des classes populaires accèdent désormais aux études longues dont ils étaient très largement exclus encore au milieu du XXe siècle. Mais cette égalité relative d’accès au baccalauréat et à l’université a profondément transformé le mode de production des inégalités scolaires en déplaçant les inégalités au sein même de l’école et des parcours scolaires. Alors que la grande inégalité opposait naguère la jeunesse étudiante à la jeunesse laborieuse, un régime d’inégalités plus ou moins fines s’est installé à l’intérieur même du système scolaire. Si de plus en plus de jeunes étudient aujourd’hui, ils ne font pas tous les mêmes études. En se multipliant, le baccalauréat s’est diversifié et hiérarchisé à l’infini, en fonction des filières, des options, des combinaisons de disciplines choisies… Dans l’enseignement supérieur, l’université de masse se distingue des formations sélectives qui se multiplient classes préparatoires, grandes écoles, mais aussi BTS et IUT, tout en développant en son sein même des filières également sélectives double licence, master…. À terme, les vainqueurs de la compétition scolaire sont toujours les mêmes, et les vaincus aussi l’origine sociale reste le facteur déterminant des parcours et des compétences scolaires. On comprend la déception qui résulte de ce constat puisque nous sommes loin du compte de la promesse de l’égalité des chances portée par la massification scolaire. Les vainqueurs de la compétition à laquelle accèdent de plus en plus de jeunes sont toujours les enfants des classes moyennes supérieures, pendant que les vaincus restent ceux des classes populaires les plus défavorisées. La déception est d’autant plus grande que l’école française s’est longtemps perçue comme un îlot de justice dans un monde injuste et, surtout, parce que dans notre pays les inégalités scolaires entre enfants de milieux sociaux différents sont beaucoup plus grandes que ce que supposerait l’impact des seules inégalités sociales, relativement modérées par rapport aux autres pays comparables comme le démontrent obstinément toutes les comparaisons internationales. Comment expliquer ce paradoxe ? Comment expliquer que les vaincus s’en sortent si mal chez nous ? Tradition élitiste et emprise des diplômes Les inégalités scolaires sont d’autant plus fortes et d’autant plus mal vécues en France que tout s’est passé comme si la longue période de massification n’avait pas mis en cause la tradition élitiste de l’école française. Le problème n’est pas que l’école produise des élites – tous les systèmes le font – mais, dans une société attachée à l’égalité de principe de tous, tout le monde devrait avoir le droit, voire le devoir, d’atteindre l’excellence. Ainsi, les formations restent extrêmement hiérarchisées, les classes préparatoires et les grandes écoles coexistent avec les formations de masse. On donne beaucoup plus de moyens éducatifs aux bons élèves, qui sont aussi les plus riches. Les élèves sont évalués et notés en fonction de la distance qui les sépare des élites, etc. Cet élitisme scolaire est si fortement intériorisé par le monde de l’école que la critique des inégalités scolaires en adopte souvent les catégories de pensée. Ainsi, la presse se fait régulièrement écho de la faible présence des enfants des classes populaires dans les grandes écoles, alors que la présence quasi exclusive de ces élèves dans les formations les plus dévalorisées semble aller de soi dès lors qu’on est orienté » en fonction de ses soi-disant incompétences. Nous nous mobilisons pour défendre les classes de latin et les options rares, nous combattons la sélection à l’université, mais défendons les classes préparatoires, alors que le fait que 20 % des élèves qui entrent au collège ont du mal à écrire et à compter ne semble guère nous révolter. Nous voulons plus pour ceux qui ont déjà plus, et l’élitisme qui imprègne les structures et le fonctionnement du système scolaire semble imprégner tout autant les critiques de son caractère injuste, puisqu’on se polarise sur les inégalités que l’on observe au plus haut niveau du système alors que les élèves et les étudiants en cause sont bien moins nombreux que tous ceux qui sont en difficulté dès l’école primaire. Le poids de cet élitisme scolaire n’est pas une simple croyance et il affecte fortement les parcours individuels. Il explique en partie la très forte emprise des diplômes dans notre société bien plus qu’ailleurs, le diplôme fixe le type d’emploi et le revenu auxquels accèdent les jeunes. Alors que les vainqueurs de la compétition scolaire bénéficient quasiment de rentes, les vaincus sont condamnés au chômage et à la précarité, pendant que les étudiants des formations non sélectives s’inscrivent dans une longue période d’insertion durant laquelle ils essaieront de transformer leur niveau académique en compétences professionnelles. Or, plus l’emprise des diplômes est élevée dans une société, plus les inégalités scolaires sont fortes, ce qui se comprend aisément puisqu’il n’y a guère d’autre planche de salut que l’école. Ainsi, le mérite scolaire devient l’équivalent général de tout le mérite des individus ; il ignore des compétences et des qualités des derniers de cordée » dont l’économie et la société ont pourtant besoin. Élitisme de la culture scolaire d’un côté, emprise des diplômes de l’autre, l’école française croit à l’égalité des chances méritocratique. Si le principe de l’égalité des chances n’est pas en soi contestable, il fonde les privilèges » et l’honneur des plus méritants » et dégrade – et parfois humilie – ceux qui n’ont pas manifesté assez de mérite » alors qu’en réalité – souvent – ils n’ont pas hérité de celui de leurs parents... Cette croyance n’est pas sans avoir des effets négatifs sur les individus, la cohésion sociale et la démocratie. Des jeunes disqualifiés Alors qu’il semblait aller de soi qu’une école qui éduque longuement les jeunes produit des citoyens plus à même de s’insérer dans la vie et d’exercer plus librement leurs droits civiques, la réalité est toute différente. La généralisation des diplômes contribuant à en renforcer l’emprise, il n’est plus possible aujourd’hui de prétendre à une insertion professionnelle correcte sans qualification scolaire. Les jeunes les moins dotés scolairement abordent cette épreuve bien moins armés psychologiquement leurs échecs, accumulés souvent dès l’école primaire, minent leur confiance en eux-mêmes, alors qu’à l’inverse, les élèves jugés très tôt comme bons », davantage stimulés par leurs enseignants, gagnent en estime de soi au fil de leurs progressions. Les valeurs partagées par les jeunes tendent également à diverger. En France, le niveau d’éducation renforce le libéralisme culturel [1] [2], mais ceci ne vaut qu’en moyenne par exemple, les inégalités liées à l’origine ethnique sont jugées inacceptables par 75 % des titulaires d’un deuxième cycle universitaire, mais par 54 % seulement des titulaires du seul brevet des collèges ou des non-diplômés. La contrepartie de l’effet du diplôme sur les valeurs libérales est que les moins éduqués adhèrent plus souvent que les autres aux valeurs antidémocratiques ; ils sont plus favorables aux gouvernements autoritaires, aux hommes forts, et plus hostiles aux immigrés… En revanche, les moins diplômés défendent davantage l’égalité sociale que les diplômés, et se montrent plus critiques envers les inégalités les trois quarts des personnes dotées au plus d’un niveau brevet estiment que les différences de revenus, en France, sont trop grandes, alors que 58 % des diplômés d’un second cycle universitaire soutiennent ce point de vue. Les moins diplômés sont également plus critiques envers les injustices scolaires. Les plus diplômés ont davantage confiance envers les autres, dans les institutions ou dans le système politique. Les individus peu diplômés ont une moindre confiance dans leur capacité à participer à la vie politique, et plus largement, à choisir leur vie en toute autonomie. Il s’ensuit le sentiment d’être impuissant, ignoré et méprisé par ceux qui savent ». Et c’est à leurs yeux injuste tout comme les bons élèves jugent davantage que les mauvais que l’école est juste, les personnes les moins diplômées estiment plus souvent que les autres – et à juste titre – que les capacités et les efforts ne sont pas récompensés et, plus globalement, que la société est injuste. Un fossé politique… Ce fossé culturel et idéologique a une portée capitale puisque élites politiques et économiques sont majoritairement formées dans le supérieur, notamment les grandes écoles plus de 70 % des députés sont diplômés de l’enseignement supérieur dans l’Assemblée élue en 2017, alors qu’on en compte seulement 27 % dans la population. Au terme de parcours très sélectifs d’un point de vue académique, les heureux lauréats sont ainsi persuadés qu’ils sont effectivement les meilleurs, et ils sont convaincus de savoir ce qu’il faut faire pour la société. Leur place au sommet des hiérarchies scolaires justifie une façon de gouverner verticale et technocratique. Sachant en outre que les très hauts revenus sont accaparés le plus souvent par les diplômés des grandes écoles, il s’ensuit un isolement des élites, perdant tout contact avec les citoyens ordinaires. Le spectacle de ces élites scolaires dotées du pouvoir économique et politique, alors que l’école est loin d’être perçue unanimement comme juste, est un terreau fertile pour un fort sentiment d’injustice. Ceci se traduit sur le plan politique 78 % des jeunes ayant moins que le bac sont peu ou pas intéressés par la politique, contre 35 % de ceux dotés d’un diplôme supérieur à bac + 2. Non seulement les jeunes les plus diplômés votent plus que les moins diplômés 1,6 fois plus, mais ils sont plus tolérants, plus ouverts d’un point de vue politique. Chez les moins diplômés, les valeurs autoritaires sont plus présentes et l’intérêt pour la politique se distend [3]. Ces écarts sont plus forts dans les jeunes générations, comme si ne pas être doté aujourd’hui d’un certain niveau de diplôme constituait, davantage qu’hier, un facteur de relégation politique. En France, comme dans la plupart des sociétés comparables, ce clivage culturel et moral a de lourdes conséquences politiques. Une grande partie des vainqueurs de la massification scolaire, disposant de toutes les ressources de légitimité, de toutes les opportunités sociales et politiques, adhérant au libéralisme culturel et à la méritocratie définie comme l’égalité des chances, forment un nouvelle classe » se situant plutôt à gauche, chez les Verts et les partis sociaux libéraux. Une classe souvent indignée mais défendant aussi ses intérêts et donc un certain conservatisme, notamment scolaire. Tout le problème vient de ce que, parallèlement, une grande partie des vaincus de l’école démocratique de masse basculent vers l’absentéisme politique, le nationalisme, le culte des hommes forts, la défiance envers la démocratie, l’hostilité aux immigrés et aux plus pauvres, les populismes et l’extrême droite. Se sentant méprisés par les vainqueurs, ils retournent alors les valeurs de l’école contre elle-même puisque l’école ne leur a pas donné ce qu’elle promettait. François Dubet, Marie Duru-Bellat. Dernier ouvrage publié L’école peut-elle sauver la démocratie ?, Paris, Seuil, 2020. Photo / © Taylor Wilcox - Unsplash [1] Courant qui défend les libertés en matière de modes de vie, d’évolution des mœurs, de tolérance aux différences.[2] Cf. Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier et Sandrine Astor dir., La France des valeurs. Quarante ans d’évolutions, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2019 ; Christian Baudelot et François Leclercq dir., Les Effets de l’éducation, Paris, La Documentation française, 2005.[3] Gérard Grunberg et Anne Muxel, La dynamique des générations », in Gérard Grunberg, Nonna Mayer, Paul M. Sniderman, La Démocratie à l’épreuve une nouvelle approche de l’opinion des Français, Paris, Presses de Sciences Po, 2002, p. 135-170.
Ilest bien connu du grand public puisqu’il a co-animé plusieurs émissions TV sur M6 comme Les Français, l’amour et le sexe ou Mariés au premier regard et a été l’invité régulier de grandes chaînes comme RTL, France 2 ou encore RTBF. Alexandra Hubin. Le programme Coaching Éjaculation a pour seconde intervenante Alexandra Hubin.
1 offrir, transférer un bien du donateur au donataire 2 attribuer, fournir un nom, une fonction 3 décerner une distinction, accorder 4 fournir, attribuer, céder 5 transmettre, communiquer une information 6 produire, être à l'origine de, causer, provoquer 7 jouer, représenter un spectacle 8 distribuer, dans un jeu de cartes 11 distribuer des cartes, des billets 12 rapporter, amener un bénéfice 13 présenter on le donne pour un saint homme 14 s'ouvrir sur la chambre donne sur la mer 16 consacrer, employer donner son temps se donner emploi pronominal 17 faire don de sa personne, se sacrifier donner l'absolution v pardonner donner accès v au sens propre, permettre d'entrer dans un lieu; au sens figuré, permettre d'obtenir, autoriser donner l'accolade v geste officialisant la remise d'une décoration donner l'alarme v prévenir d'un danger donner le bal v familier rosser, battre donner un coup de balai v se débarrasser du superflu donner de la bande v pencher, pour un bateau donner la bascule v tenir une personne par les bras et les jambes et le balancer pour son anniversaire Canada donner la becquée v nourrir un enfant ou un malade cuillerée par cuillerée donner la béquée v nourrir un enfant ou un malade cuillerée par cuillerée donner des boutons v familier agacer sérieusement, énerver donner le branle v stimuler, déclencher donner le change v simuler, donner une fausse impression donner sa langue au chat v se reconnaître incapable de trouver la solution à un problème se donner un mal de chien verbe pronominal se donner beaucoup de mal donner congé v renvoyer se donner bonne conscience verbe pronominal faire comme si l'on n'avait rien à se reprocher donner corps v rendre réel donner dans le panneau v tomber dans le piège donner sur v ouvrir sur, déboucher sur donner à entendre v insinuer entre-donner , entredonner s'entre-donner verbe pronominal se donner mutuellement donner le coup d'envoi v donner le signal du commencement de quelque chose donner l'essor à v laisser libre cours à donner l'estocade à quelqu'un v au sens figuré l'achever, le mettre à sa merci donner l'éveil à quelqu'un v attirer l'attention de quelqu'un donner l'exemple v être le premier à faire quelque chose donner le coup de fion v familier mettre le cachet final, la dernière main donner ses huit jours v licencier un employé de maison donner le jour v faire naître donner sa langue au chat v s'avouer dans l'impossibilité de trouver la solution donner lieu v fournir l'occasion donner du mou v relâcher la tension donner la note v donner le ton, dire ce qu'il faut faire donner un os à ronger à quelqu'un v accorder une petite faveur à une personne donner sa parole v promettre donner une poignée de main v serrer la main d'une personne pour la saluer se donner en spectacle verbe pronominal attirer l'attention, souvent de façon ridicule donner suite à quelque chose v s'en occuper donner un coup de téléphone v familier téléphoner donner le ton v servir de référence, de modèle donner tort v accuser, désapprouver
Pourle tilt serré-passif : redescendez d’un ou deux niveaux, dans des limites que vous savez être à votre portée. Cela vous permettra de retrouver de l’assurance et de la confiance. Pour le syndrome de l’esbroufe : revenez aux bases,
Europe Falah Mustafa, ministre des affaires étrangères du gouvernement régional du Kurdistan KRG irakien, plaide pour qu’une force militaire régionale arabe combatte l’Etat islamique en Irak et de Syrie. Falah Mustafa, ministre des affaires étrangères du gouvernement régional du Kurdistan KRG irakien, plaide pour qu’une force militaire régionale arabe combatte l’Etat islamique en Irak et de Syrie. La décision d’envoyer 150 combattants peshmergas du Kurdistan irakien avec de l’armement lourd à Kobané, en Syrie, est-elle un tournant pour les Kurdes et pour la région ? Falah Mustafa C’est une décision historique. Le Kurdistan démontre qu’il est à la pointe de la coalition internationale contre l’Etat islamique EI. Nous devons vaincre l’EI. Nous sommes du côté de la paix, de la démocratie, de la tolérance. Et notre responsabilité internationale, morale, et envers nos frères kurdes de Syrie, est d’intervenir et de vaincre l’Etat islamique. C’est la première fois que les peshmergas vont combattre hors des frontières du Kurdistan irakien. Cela ne fait pas plaisir à tout le monde… Premièrement, l’opération à Kobané est une opération contre les djihadistes de l’Etat islamique. Or, nous devons les combattre où qu’ils soient. Ensuite, le Kurdistan doit soutenir ses frères kurdes, y compris hors d’Irak. Et enfin, le Kurdistan est un exemple pour le monde libre. Nous faisons ce qui est juste. L’obstacle principal de cette opération fut géographique. Nous devions négocier avec la Turquie. Sinon, nous serions intervenus à Kobané plus tôt et avec davantage de combattants. Lire notre reportage édition abonnés Les Kurdes d’Irak volent au secours de leurs frères de Syrie Le soutien reçu de la communauté internationale depuis l’offensive de l’EI contre le Kurdistan en août est-il suffisant, d’un point de vue militaire, pour à la fois défendre la région et intervenir en Syrie ? Nous apprécions beaucoup ce soutien, mais nous avons besoin de davantage. Nous sommes au front au nom du monde civilisé, et pour la liberté. Le premier défi est sécuritaire. Nous avons besoin d’armes lourdes afin de mener des offensives pour détruire l’Etat islamique des drones, des tanks, de l’artillerie lourde, des armes anti-tanks… Les raids aériens étrangers sont efficaces mais ne suffisent pas. Et nous devons mieux partager le renseignement militaire. Le second défi est humanitaire. Il y a plus de 1,5 million de réfugiés d’Irak et de Syrie au Kurdistan. Environ 10 000 réfugiés supplémentaires viennent d’arriver de Kobané, par la Turquie. Et cela arrive une année où nous n’avons rien reçu, d’un point de vue budgétaire, de Bagdad. Nos peshmergas ne sont pas payés depuis trois mois. Nous avons besoin de soutien humanitaire et financier. Le troisième défi est politique. Il faut soutenir le processus politique en cours en Irak. Il faut donner une chance à une nouvelle coalition en Irak. Pour cela, nos alliés étrangers doivent dire à Bagdad de ne pas répéter les erreurs du passé. Le quatrième défi est le soutien aux minorités, particulièrement ciblées par l’Etat islamique. Je reviens d’une tournée à La Haye, Bruxelles, Strasbourg et Genève afin d’inciter à la reconnaissance de crimes qui sont des crimes de génocide. La France fut l’un des premiers pays à s’engager auprès du Kurdistan contre l’Etat islamique, lorsque les djihadistes menaçaient Erbil. Aujourd’hui, comment jugez-vous sa position ? Nous ressentons une immense gratitude envers la position française. La France a été là en août quand nous avions besoin d’aide, et elle est toujours très active. Le président Hollande a effectué au Kurdistan une visite historique [la visite du président français le 12 septembre à Erbil fut la première d’un chef d’Etat étranger de l’histoire du Kurdistan]. Ce fut une décision courageuse, et un tournant dans nos relations. Maintenant, nous avons besoin d’encore davantage d’aide militaire et humanitaire. Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a évoqué dès le début de la crise créée par l’Etat islamique la perspective d’une indépendance kurde. Il n’en parle plus aujourd’hui. Avez-vous subi des pressions ? Cette déclaration a-t-elle fait peur à vos alliés ? Sans les erreurs de Nouri Al-Maliki [le premier ministre au pouvoir à Bagdad de 2006 à septembre 2014] et sans la guerre en Syrie, nous n’en serions pas là. Le Kurdistan ne veut pas faire partie de cet Irak-là. C’est Bagdad qui, sous Maliki, nous poussait hors d’Irak. Le choix du Kurdistan est entre un Irak fédéral ou un référendum sur l’indépendance. Heureusement, Maliki a été remplacé. Il y a de nouvelles discussions. Nous pouvons de nouveau parler d’un Irak fédéral et démocratique, qui est notre priorité actuelle. Si cela échoue, il ne faudra pas nous blâmer. L’Etat islamique peut-il être vaincu rapidement, ou ce conflit sera-t-il une guerre longue ? Il ne faut surtout pas sous-estimer l’Etat islamique, qui a un fort réseau international et de l’armement sophistiqué. Cette guerre sera longue. Et il ne faut pas seulement vaincre l’EI militairement, il faut vaincre son idéologie. Pour cela, il faut une coopération régionale et internationale. L’Etat islamique est une menace pour tous. Aucun pays n’est à l’abri. Jusqu’à présent, chaque pays de la région voyait l’EI à l’aune de ses propres intérêts, particulièrement à propos de la Syrie. Ces dernières semaines, il y a une meilleure coopération régionale. La coalition internationale se donne-t-elle les moyens de vaincre l’Etat islamique ? Que pensez-vous du débat sur la nécessité ou non de troupes au sol ? Nous ne souhaitons pas de troupes étrangères au sol. Nous avons nos peshmergas, et nous avons des partenaires ailleurs en Irak et en Syrie, même si ce n’est pas toujours facile de trouver des partenaires fiables. L’armée irakienne s’est effondrée, et nous ne voulons pas revenir au temps des milices [chiites]. Ou alors pourquoi pas une force militaire régionale arabe ? Pas pour le Kurdistan, mais pour certaines autres régions d’Irak et de Syrie. Tous les pays de la région sont concernés et menacés. La coalition internationale doit aborder le sujet d’une force régionale arabe. Rémy OurdanErbil, Kurdistan irakien, envoyé spécial
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