Ily a pire que le bruit des bottes, c'est le silence des pantoufles Le 25 octobre 2017 le collectif a envoyé une lettre aux élus ayant voté la loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » (Messieurs Blanchet, Bouyx, Levigoureux,
Aller au contenu La paix se gagne pas Ă pas, bien avant que ne retentissent les tambours de mobilisation. Il y a pire que le bruit des bottes le silence des pantoufles car câest celui-ci qui rend celui-lĂ un jour irrĂ©mĂ©diable. Les chrĂ©tiens sont rĂ©guliĂšrement invitĂ©s Ă tout donner comme le Christ ». Quâest-ce que cela signifie en matiĂšre de guerre et paix ? Sommes-nous capables de nous sacrifier pour la paix comme nos arriĂšres grands-parents se sont sacrifiĂ©s pour la guerre ? Sommes-nous prĂȘts Ă mettre le prix ? Le Pape François souligne que lâindiffĂ©rence de lâhumanitĂ© Ă lâĂ©gard des problĂšmes de notre temps est lâune des menaces principales contre la paix dans le monde Gagne sur lâindiffĂ©rence et remporte la paix » JournĂ©e mondiale de la paix, 1er janvier 2016. LâindiffĂ©rence ne peut ĂȘtre vaincue quâen faisant face ensemble Ă ce dĂ©fi. La paix est une conquĂȘte, nous dit le Pape François. Un tel bien ne sâobtient pas sans plusieurs choix lucides et courageux aujourdâhui. Lâessentiel dâune bonne gestion des conflits se joue en amont de la violence câest aujourdâhui que nous sommes en train de perdre ou de gagner la paix de demain. RĂ©sister Ă la violence, câest travailler Ă ne pas lui laisser le champ libre, alors mĂȘme que nous disposons de nombreuses marges de manĆuvre » ChomĂ© Ătienne, La non-violence Ă©vangĂ©lique et le dĂ©fi de la sortie de la violence, p. 300.
ï»żLamĂȘme nuit, dâautres tags, hostiles ceux-lĂ Ă lâaĂ©roport nantais de Notre-Dame-des-Landes ont Ă©tĂ© peints sur des murs de lâhĂŽtel-de-ville de Poitiers. Ils ont Ă©tĂ© effacĂ©s par les services municipaux. PubliĂ© par des larbins de la maison Poulaga (lanouvellerepublique.fr, 30
Pire que le bruit des bottes le silence des pantoufles. » Max Frisch, 29 mars 1958. Il y a trente ans, le 4 avril 1991, est mort Ă Zurich lâĂ©crivain suisse Max Frisch Ă quelques jours de ses 80 ans il est nĂ© le 15 mai 1911 Ă Zurich. Il fait partie des grands Ă©crivains de langue allemande de la seconde moitiĂ© du VingtiĂšme siĂšcle, avec Friedrich DĂŒrrenmatt. Auteur de journaux, de romans, de piĂšces de théùtre, Max Frisch fut une figure suisse de lâengagement, conscience "de gauche", pacifiste il Ă©tait pour une "Suisse sans armĂ©e" en 1989 et terriblement anxieux face Ă lâamour et Ă la mort. Ăcrivain trĂšs engagĂ©, dans le sillon de lâexistentialisme et marquĂ© par lâĆuvre de Bertolt Brecht quâil a rencontrĂ©, il fut dâabord architecte, fils dâarchitecte, dirigeant un bureau dâĂ©tudes pendant une quinzaine dâannĂ©es il a conçu une piscine Ă Zurich devenue monument historique avant de se consacrer totalement Ă lâĂ©criture. Ses premiĂšres publications datent de 1934 il avait 23 ans. Il est allĂ© en Allemagne la premiĂšre fois en 1935, en pleine effervescence nazie. Dans sa vie littĂ©raire, il a habitĂ© aprĂšs la guerre Ă Rome en 1960 et Ă Berlin en 1973 oĂč il a Ă©crit son "Journal Berlinois". Usant souvent dâironie, Max Frisch est devenu cĂ©lĂšbre aprĂšs la sortie de "Stiller" en 1954 et de "Homo Faber" en 1957, le plaçant devant ses responsabilitĂ©s dâhomme public. "Homo Faber" fut un best-seller traduit dans de nombreuses langues, et fut mĂȘme adaptĂ© deux fois au cinĂ©ma. Comme beaucoup de ses Ćuvres, ce livre contient des indications autobiographiques et revient sur le thĂšme de lâidentitĂ©. La vie de Max Frisch principal ingrĂ©dient de ses Ćuvres ? Cela paraĂźt trĂšs probable. Selon IrĂšne OmĂ©lianenko, sur France Culture le 28 aoĂ»t 2016 Le vertige identitaire de Frisch trouverait Ă la fois un socle, mille possibilitĂ©s dâamĂ©nagement, et surtout un axe autour duquel enrouler la fiction comme autant de plans dessinĂ©s prĂ©cisĂ©ment, rötring et tĂ© Ă plat sur le papier. ». Max Frisch lâengagĂ©, câest sans doute lâaspect la plus parlant de son Ćuvre. Dans sa piĂšce "Monsieur Bonhomme et les incendiaires" créée le 29 mars 1958 Ă Zurich, Max Frisch a Ă©crit cette formule cĂ©lĂšbre Pire que le bruit des bottes le silence des pantoufles. ». En quelque mot, sans mĂȘme de verbe, dâune concision suprĂȘme, il rĂ©sume la lĂąchetĂ© des citoyens libres qui boudent leur dĂ©mocratie. Avocat genevois, dĂ©putĂ© et ministre suisse, Mauro Poggia a en effet expliquĂ© le contexte de cette phrase le 15 mai 2011 100e anniversaire de la naissance de Max Frisch Ce nâest pas la dictature ou la tyrannie dâun homme ou dâun rĂ©gime que nous devons craindre, mais bien la sournoise victoire du conformisme et de la dĂ©mission des esprits. Max Frisch lâavait bien compris. Au sortir de la guerre, la Suisse avait Ă©chappĂ© au pire de la violence et de la nĂ©gation de lâHomme, mais le fait dâavoir dĂ» se battre bien moins quâailleurs pour maintenir la dĂ©mocratie et rĂ©tablir lâĂtat de droit, nâavait sans doute pas permis de sensibiliser autant quâailleurs la population sur lâimpĂ©rieuse nĂ©cessitĂ©, mais aussi lâincomparable privilĂšge de pouvoir sâexprimer sur lâavenir de la nation. ». Et de poursuivre avec une pointe de culpabilisation Les dĂ©cennies ont passĂ©, mais le danger menace plus que jamais. Alors quâailleurs, des hommes et des femmes sont prĂȘts Ă donner leur vie pour accĂ©der Ă la dĂ©mocratie, chez nous [en Suisse], 60% des citoyens considĂšrent sans doute indigne de leur emploi du temps de consacrer quelques minutes pour exprimer leur point de vue sur les sujets qui leur sont soumis, ou pour Ă©lire ceux qui devront les reprĂ©senter Ă la tĂȘte de lâĂtat. » Mauro Poggia. Cet aspect-lĂ de lâĆuvre de Max Frisch, celui de lâengagement, est lâune des trois faces du "philosophe" Frisch dĂ©finies par RĂ©gine Battiston, professeure de littĂ©ratures germaniques Ă lâUniversitĂ© de Haute-Alsace, dans un article pour la revue "Germanica" n°48 en 2011, oĂč elle Ă©voque trois pĂ©riodes de lâaventure littĂ©raire de Max Frisch existence et identitĂ© ; altĂ©ritĂ© et engagement ; dĂ©sillusion et transcendance. Elle explique notamment Ă la recherche de leur Moi, les personnages du monde littĂ©raire de Frisch se dĂ©couvrent une identitĂ© plurielle dâĂȘtre en devenir. Le fait dâĂȘtre pour lâAutre, de le chercher, de le rencontrer, dâĂ©chouer aussi dans sa relation Ă lâAutre fĂ©minin, montre un sujet en quĂȘte de lui-mĂȘme et de sa propre identitĂ©, dans la seule voie de vie quâest le chemin difficile Ă deux et en pointillĂ©s aussi. ⊠LâĆuvre de Frisch sâinscrit globalement dans trois grandes phases, qui vont des relations amoureuses et Ă©phĂ©mĂšres, Ă lâengagement citoyen et enfin au pessimisme et Ă la dĂ©sillusion, qui est prĂ©sente Ă travers les mĂ©ditations de la fin de lâĆuvre. ». Quelques petits Ă©chantillons de la pensĂ©e de Max Frisch, Ă©videmment exprimĂ©e parfois par la bouche dâun de ses personnages. Dans "Don Juan, ou LâAmour de la gĂ©omĂ©trie" 1953 Tous les autres maris se sont au moins battus, je suis la seule ici Ă ne pas ĂȘtre veuve. ». Aussi Sais-tu ce que câest quâun triangle ? Une chose inĂ©vitable comme un destin des trois Ă©lĂ©ments que tu possĂšdes ne peut rĂ©sulter quâune figure et une seule et lâespoir, lâapparence de possibilitĂ©s Ă lâinfini qui si souvent jette le trouble dans notre cĆur, se dissipe comme une chimĂšre devant ces trois segments. Une solution et une seule, dit la gĂ©omĂ©trie. Une solution et non pas la premiĂšre venue. ». Encore Pour Dieu, dit-il, et moi, je dis pour la gĂ©omĂ©trie ; tout homme qui reprend ses esprits retrouve quelque idĂ©al supĂ©rieur Ă la femme. ». Dans "Stiller" 1954 Nous vivons au siĂšcle de la reproduction. La plupart des reprĂ©sentations que nous nous faisons du monde, nous ne les avons pas vues de nos propres yeux plus exactement, nous les avons vues de nos propres yeux, mais sans ĂȘtre allĂ©s sur place ; nous voyons les choses de loin, nous entendons de loin, nous connaissons de loin. ». Dans "Homo Faber" 1957 Ce qui mâĂ©nervait les tĂȘtards dans chaque flaque dâeau, dans la moindre petite mare, une foule de tĂȘtards, partout cette obsession de la reproduction, cela pue la fĂ©conditĂ©, la pourriture florissante. ». Aussi Je ne me sens pas bien, quand je ne suis pas rasĂ© ; ce nâest pas pour les autres, mais pour moi-mĂȘme. JâĂ©prouve alors la sensation de devenir quelque chose comme une plante, quand je ne suis pas rasĂ©, et je ne puis mâempĂȘcher de me tĂąter le menton. Jâallai chercher mon appareil et jâĂ©tudiai toutes les possibilitĂ©s, câest-Ă -dire impossibilitĂ©s, puisque sans courant Ă©lectrique il nây a rien Ă faire avec cet appareil, je le sais, et câest bien ce qui mâĂ©nervait ; quâil nây ait pas de courant dans le dĂ©sert, pas de tĂ©lĂ©phone, pas de prise, rien. ». Encore Mon appartement, Central Park West, depuis longtemps me coĂ»tait beaucoup trop cher, deux piĂšces avec jardin sur le toit, situation unique, sans aucun doute, mais beaucoup trop cher quand on nâest pas amoureux. ». Dans "Le DĂ©sert des miroirs" 1964 Ennui en regardant la mer, ennui dĂ©licieux nâĂȘtre pas mort et ne pas ĂȘtre obligĂ© de vivre⊠». Dans "LâHomme apparaĂźt au Quaternaire" 1979 Dieu existerait-il le jour oĂč il nây aurait plus de cerveau humain, qui ne peut concevoir une crĂ©ation sans crĂ©ateur, M. Geiser se le demande. ». Dans "Esquisse pour un troisiĂšme journal" 2010 Notre tourisme, notre tĂ©lĂ©vision, nos changements de mode, notre alcoolisme, notre toxicomanie et notre sexisme, notre aviditĂ© de consommation sous un feu roulant de rĂ©clames, etc., tĂ©moignent de lâennui gigantesque qui affecte notre sociĂ©tĂ©. Quâest-ce qui nous a amenĂ©s lĂ ? Une sociĂ©tĂ© qui, certes, produit de la mort comme jamais, mais de la mort sans transcendance et sans transcendance, il nây a que le temps prĂ©sent, ou plus prĂ©cisĂ©ment lâinstantanĂ©itĂ© de notre existence, sous forme de vide avant la mort. ». Pour terminer ce trĂšs modeste hommage Ă Max Frisch, revenons Ă RĂ©gine Battiston qui concluait ainsi, dans lâarticle dĂ©jĂ citĂ© Pour cet Ă©picurien conscient quâil faut profiter des instants qui nous sont donnĂ©s, ce grand amoureux des femmes et vivant dans la crainte de lâimpuissance, la vieillesse, la dĂ©gĂ©nĂ©rescence, la dĂ©crĂ©pitude et la mort Ă©taient ses pires ennemis. Sâil fut un homme jamais satisfait de ce quâil avait, malgrĂ© les nombreuses rĂ©compenses, les importants succĂšs littĂ©raires et le soutien artistique dont il bĂ©nĂ©ficia, il resta jusquâau bout un homme soucieux de sa postĂ©ritĂ©, des traces quâil laissera et du devenir de son Ćuvre et de lâhumanitĂ©. » 2011. Aussi sur le blog. Sylvain Rakotoarison 03 avril 2021 Pour aller plus loin Max Frisch. Ăric Zemmour. MaĂźtre Capello. Marguerite Duras. Michel Houellebecq. Jacques Rouxel. Roland OmnĂšs. Ăvry Schatzman. De Charles Trenet Ă Claude Lelouch. "Changer lâeau des fleurs" de ValĂ©rie Perrin. Dominique Jamet. Ădouard Glissant. Arnaldur Indridason. Bienvenue Ă WikipĂ©dia ! Friedrich DĂŒrrenmatt. Henri Bergson. Patrice Duhamel. AndrĂ© Bercoff. Jean-Louis Servan-Schreiber. Claude Weill. Anna Gavalda. Alfred Sauvy. Françoise Sagan. Jean dâOrmesson. Les 90 ans de Jean dâO.
MaxFrisch « Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles. » Max Frisch blogger162 163 abonnés Informations complémentaires Max Frisch « Pire que le bruit des bottes, le silence
Je trouve cette phrase cĂ©lĂšbre tellement d' repensais justement Ă un pote quand cette phrase m'est venu, dĂšs qu'on lui posait des questions sur un sujet d'actualitĂ© genre le mariage gay, le hallal Ă l'Ă©cole, la gay pride il me disait toujours "bof, tu sais, moi je m'en fous, les gens font ce qu'ils veulent etc...Bordel c'est tellement la solution de facilitĂ© ça Cette maniĂšre un peu vicieuse de vouloir toujours prĂ©server la paix sociale, pendant que certains souffrent en silenceA croire qu'aujourd'hui en France prendre partie, mĂȘme modĂ©rĂ©ment, c'est dĂ©jĂ un tort
Lessentiel dâune bonne gestion des conflits se joue en amont de la violence : câest aujourdâhui que nous sommes en train de perdre ou de gagner la paix de demain. RĂ©sister Ă la violence, câest travailler Ă ne pas lui laisser le champ libre, alors mĂȘme que nous disposons de nombreuses marges de manĆuvre » (ChomĂ© Ătienne, La non-violence Ă©vangĂ©lique et le dĂ©fi de la sortie
Humour EntrĂ©e 15/12/9 euros Le Silence des Pantoufles est aussi terrible que le bruit des bottes » On ne le dira jamais assez, Manu Pratt est diaboliquement drĂŽle et irrĂ©vĂ©rencieux, et est donc rĂ©dempteur. DĂ©noncer par lâhumour ce qui dĂ©range tel est son crĂ©do. CensurĂ© Ă la radio, interdit Ă la tĂ©lĂ©, le seul moyen dâentendre Pratt Le voir sur scĂšne ! Ăa tombe bien on en a encore une⊠Religion, politique, amour, actualitĂ©, tout est dĂ©cortiquĂ©, condamnĂ©, Ă©gratignĂ© par le rire. Toujours aussi caustique, drĂŽle mordant, irrĂ©vĂ©rencieux, sans tabous bref LIBRE !!! Il nây avait que lui pour pondre un titre de spectacle pareil⊠et nous pour lâaccueillir en Auvergne ! âŠPratt est un Humoriste, un rebelle, un terroriste de lâhumour, il nây a que lui et moi qui prenions encore de vrais risques» Marc Jolivet âŠManuel Pratt ne cherche pas Ă choquer pour choquer ; lâintelligence du propos, son talent dâinterprĂšte rĂ©ussissent Ă rendre drĂŽlissimes des rĂ©flexions qui, dites par dâautres, pourraient ĂȘtre insupportables. Cela sâappelle juste le talent » TĂ©lĂ©rama Avec Manuel Pratt, il y a une vraie leçon dâhumanitĂ© par le rire » LibĂ©ration
Lesilence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes. Texte de Martin Niemöller(1892-1984), pasteur protestant UA-52 Petite chronique d'HélÚne quotidien, humour, coup de coeur, de gueule, ma classe, sport. Un blog pour les coups de gueule, les coups de coeur . Un regard sur ma vie d'instit. Du HORSE BALL quelques dessins de Martin,
Tout ça pour ça » Patrick Dupriez fait avec nous le bilan dâune annĂ©e politique mouvementĂ©e. Crise de la gouvernance, changement de majoritĂ© en Wallonie, sortie du nuclĂ©aire⊠nous sommes revenus sur les grand thĂšmes qui ont marquĂ© 2017. Avec de lâactualitĂ© chaude aussi, notamment la gestion de la politique migratoire par Theo Francken que le coprĂ©sident dâEcolo qualifie dâindĂ©cente et inefficace ». Le pire pour lui? Ceux qui ne rĂ©agissent pas le MR dâabord, et la masse silencieuse qui sâen Dupriez, si vous deviez dĂ©finir cette annĂ©e politique en une expression?Si je dois choisir une expression, je dirais tout ça pour ça ». CâĂ©tait une annĂ©e trĂšs agitĂ©e politiquement, au niveau belge francophone, comme au niveau international. Mais dans beaucoup de cas, on peut sâinterroger sur ce qui a rĂ©sultĂ© de cette agitation. Beaucoup dâĂ©nergie politique, beaucoup de dĂ©bats, beaucoup de tension voire de combats entre acteurs politiques. Et finalement pour quel rĂ©sultat par rapport Ă la qualitĂ© de vie des hommes et des femmes de ce pays, par rapport Ă lâavenir des politiques internationales, aux grands enjeux quâon a Ă relever ensemble? Le bilan ne me paraĂźt pas spĂ©cialement rĂ©jouissant mĂȘme si un peu partout sur le terrain, il y a des choses positives qui de guĂ©guerres politiciennes?ĂnormĂ©ment. On lâa vu, singuliĂšrement en Wallonie et Ă Bruxelles, avec cette crise de lâĂ©tĂ© oĂč les gouvernements tombent ou ne tombent pas suite Ă de grandes discussions, sans quâon ne sache trĂšs bien sur base de quel enjeu la crise a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e. Et puis il y a un nouveau gouvernement qui sâinstalle en Wallonie, mais en fait, on peine vraiment Ă voir quelle est la diffĂ©rence fondamentale entre les politiques qui sont menĂ©es aujourdâhui par rapport Ă celles qui Ă©taient menĂ©es les affaires Publifin et du Samusocial au-delĂ des fautes personnelles, nâest-ce pas la remise en cause de tout un systĂšme?On ne peut pas considĂ©rer que ces affaires soient simplement le rĂ©sultat de fautes personnelles de lâun ou lâautre individu. Bien sĂ»r quâil y a des gens qui se comportent de façon inadmissible, qui font des erreurs, qui parfois commettent des dĂ©lits totalement inacceptables. Mais si cela a Ă©tĂ© rendu possible dans les deux cas, câest parce quâil y avait un systĂšme. Et ce systĂšme, ce nâest mĂȘme pas quâil dysfonctionne, câest justement quâil fonctionne comme ça. Il fonctionne par un systĂšme de rĂ©partition du pouvoir oĂč on achĂšte un peu le silence des uns en donnant des rĂ©tributions, des avantages qui sont totalement excessifs. Et cette façon dâexercer le pouvoir est un problĂšme parce quâelle dĂ©tourne lâensemble des institutions de lâintĂ©rĂȘt Publifin, câĂ©tait Ă©vident. Quelques personnes avaient un pouvoir absolu pour crĂ©er des sociĂ©tĂ©s, toute une nĂ©buleuse dans lâopacitĂ©, et finalement, il nây a plus de contrĂŽle. Et donc au-delĂ de ce que chacun fait ou ne fait pas, il y a vraiment un enjeu dĂ©mocratique qui est en vue des Ă©lections qui arriventâŠPartout oĂč on se trouve dans les institutions publiques, dans le fonctionnement de la dĂ©mocratie, il faut des contre-pouvoirs. Il y a des gens qui ont des responsabilitĂ©s, qui les exercent plus ou moins bien, mais il faut Ă chaque fois quâil y ait ce quâon appelle une opposition, des gens qui sont prĂȘts Ă mettre le doigt lĂ oĂč ça fait mal, pas parce quâil faut toujours ĂȘtre nĂ©gatifs, mais parce que ce contrĂŽle est important pour Ă©viter les dĂ©rives ou le fonctionnement dâun systĂšme comme celui de Publifin ou du pour lâheure, câest toute la classe politique qui est pointĂ©e du doigt, comment sortir de cette impasse?Ăa accroĂźt la mĂ©fiance des citoyens Ă lâĂ©gard de la politique, câest clair, mais aussi la dĂ©fiance. On entend de plus en plus de citoyens qui ne croient plus que lâaction politique peut changer les choses. Câest trĂšs inquiĂ©tant. Alors pas pour nous, mĂȘme si câest parfois dĂ©sagrĂ©able pour celles et ceux qui sâengagent avec gĂ©nĂ©rositĂ©, avec un idĂ©al, etc. Mais câest surtout inquiĂ©tant pour la dĂ©mocratie. Car si nous ne croyons plus, et jây inclus les citoyens, que lâon puisse changer les choses, que lâon puisse amĂ©liorer les choses en sâengageant, en exerçant des responsabilitĂ©s dans tel ou tel espace, un conseil communal, un parlement, un conseil dâadministration, si on nây croit plus, comment est-ce quâon fait?Bien sĂ»r, chacun peut agir individuellement, mais il y a aussi des dĂ©fis quâon doit relever ensemble. Et pour quâon puisse le faire, il faut de la confiance. Et donc des scandales comme les affaires Publifin et le Samusocial, câest Ă la fois bien et sain au sens oĂč on va modifier les choses, parce quâon a rĂ©vĂ©lĂ© des dysfonctionnements majeurs, mais câest aussi dĂ©sastreux par rapport Ă la confiance que nous pouvons avoir vis-Ă -vis du monde politique de maniĂšre une responsabilitĂ© particuliĂšre pour le Parti socialiste?Oui, mais pas exclusive. Oui parce que le Parti socialiste est dominant en Wallonie, Ă Bruxelles aussi, et depuis longtemps. Et donc, je rĂ©pĂšte, si on veut Ă©viter des dĂ©rives et des scandales, il faut un contre-pouvoir. Quand on a un parti extrĂȘmement dominant, il se comporte en dominant, il se comporte en plaçant ses gens, en attribuant des fonctions, des mandats, parfois aussi des emplois pour des raisons qui sont aristocratiques, politicienne et pas en fonction des compĂ©tencesâŠâŠ mais pour service renduPour service rendu, et ça, câest le dysfonctionnement du systĂšme ou plutĂŽt câest le fonctionnement du systĂšme qui aboutit Ă du pire. Le Parti socialiste est le champion de cette maniĂšre de fonctionner dans notre rĂ©gion Wallonie, ndlr. Mais il est le champion dâabord parce quâil est le plus fort. Parce que quand on regarde le MR et le cdH, les deux autres partis traditionnels, ils ne se comportent pas vraiment diffĂ©remment. Ils ont simplement un peu moins lâoccasion dâoccuper lâespace politique. Et donc câest vraiment cette maniĂšre de faire de la politique, cette maniĂšre dâexercer le pouvoir quâil faut deux affaires ont menĂ© Ă un changement de majoritĂ© en Wallonie, pourquoi Ecolo a dĂ©cidĂ© de ne pas y aller?Vous dites que les deux affaires ont menĂ© Ă un changement de majoritĂ©. Est-ce que câest vraiment ça? Bon, Ă un moment, le cdH a dit on veut changerâ. Je crois plutĂŽt que câest un enjeu du cdH lui-mĂȘme qui a fait quâil y ait eu du changement. Le cdH est un parti vieillissant, un parti qui peine aujourdâhui Ă voir quel est son avenir et qui sâest dit Il faut quâon change quelque chose pour sauver notre peauâ. Parce quâau final, dans lâaffaire Publifin par exemple, le cdH est aussi impliquĂ© que le PS. Alors moi, je nâai pas envie de dire tous pourrisâ ou quoi que ce soit du genre, mais en tout cas, je ne suis pas convaincu que ce qui sâest passĂ©, ce changement de gouvernement, ça soit la rĂ©ponse au scandale Publifin. Mais donc on nous a dit il y a tellement de scandales que lâon doit changer la maniĂšre de faire de la politique, changer la gouvernance, remettre de lâĂ©tique⊠Nous sommes prĂȘts Ă©videment et on le fait sans arrĂȘt. Alors on a commencĂ© Ă nĂ©gocier en disant ok, Ă un an des prochaines Ă©lections, avec un pouvoir limitĂ© â puisquâEcolo aujourdâhui câest seulement quatre dĂ©putĂ©s au Parlement de Wallonie, il faut se rendre compte de ça â on a dit Câest pas grave, on veut bien continuer, mais nous nâentrerons dans un gouvernement que si, vraiment, il y a un accord fort pour dire on change les pratiques politiques, on refonde la dĂ©mocratie pour crĂ©er plus de confiance et plus dâefficacitĂ©â. Au final, nous nâavons pas obtenu ce changement de systĂšme auquel nous aspirions et nous avons dit Ăcoutez, dans ces conditions-lĂ , faites votre gouvernement maintenant, nous, on attendra les prochaines Ă©lections en espĂ©rant les gagner et avoir un meilleur rapport de force pour changer les chosesâ.Ce nouveau gouvernement ne jure que par la transparence pourtant, Ă tort?Il y a des avancĂ©es. Il faut les saluer. Dont par exemple le fait que le nouveau gouvernement ait annoncĂ© que tous les subsides accordĂ©s, toutes les aides Ă lâemploi, seront transparents. Câest une bonne nouvelle âŠ. Maintenant, ce qui fonde lâaction politique dâun gouvernement, ce nâest pas seulement de rĂ©gler le fonctionnement du moteur, mais câest quel horizon. OĂč va-t-on? Il faut que la voiture fonctionne, mais il faut aussi dĂ©finir la destination. Et lĂ pour lâinstant, transparence ou pas transparence, par rapport aux grands enjeux de notre rĂ©gion, câest la continuitĂ©. On a de grands discours sur le changement climatique, mais pas de dĂ©cisions qui nous permettent de penser que la Wallonie va dans une autre direction. On a de grands discours sur le redĂ©ploiement Ă©conomique, mais en fait, on nâa pas lâimpression quâil y a quoi que ce soit qui ait changĂ© par rapport Ă niveau fĂ©dĂ©ral, un grand dossier a marquĂ© cette annĂ©e câest la gestion de la politique migratoire de Theo Francken. Comment la qualifieriez-vous?Alors je vais dâabord prĂ©ciser par Theo Francken ET lâensemble du gouvernement. Theo Francken est le champion de la petite phrase, il est trĂšs mĂ©diatisĂ© pour son action, mais peut-ĂȘtre aussi pour sa communication qui a des effets dĂ©lĂ©tĂšres en termes dâimage politique. Mais câest lâensemble du gouvernement qui endosse une politique que je qualifierais dâindĂ©cente et inefficace. IndĂ©cente parce quâelle mĂ©prise la personne humaine. Quand on a ici, Ă Bruxelles, des hommes, des femmes et des enfants qui dorment dans la rue, dans un parc, en plein hiver, et que ce sont des citoyens qui sâoccupent de les hĂ©berger, mais que le gouvernement dit Non, ils sont illĂ©gaux, donc on peut les laisser dans le froid ». Quand on a un gouvernement qui considĂšre que la fermeture des frontiĂšres est la seule rĂ©ponse aux flux migratoires, alors quâon les laisse en fait aux mains des passeurs, des gens qui en font un business, de ceux qui gagnent du pognon en faisait courir des risques Ă ces personnes âŠ, eh bien câest un gouvernement qui, en plus de mĂ©priser la personne humaine, met en place une politique inefficace âŠ. Ăa ne marche pas. Jamais ces politiques nâont enrayĂ© ces flux migratoires. Parce que les gens qui fuient les guerres, dont nous sommes parfois coresponsables, les gens qui fuient la sĂ©cheresse et les changements climatiques, dont nous sommes aussi coresponsables, ils cherchent un avenir meilleur et ils vont arriver. Ils vont de toute façon arriver, quels que soient les barbelĂ©s que lâon quelles sont les solutions alors?Il faut des politiques qui permettent aux gens de se dĂ©placer dans de bonnes conditions, dans les deux sens, mais de façon organisĂ©e. Sinon ceux qui ont le pouvoir, ce sont les criminels. Mais comment Ă©viter un nouveau Calais en Belgique? Un argument que Theo Francken utilise souventâŠComme souvent, il agite des slogans qui sont trĂšs peu Ă©tayĂ©s par les faits. Il parle des migrants. De façon gĂ©nĂ©rale. Sans se rappeler que ce sont dâabord des femmes, des enfants et des hommes, et que chacun dâentre eux est dans une situation diffĂ©rente. Alors oui, il y a un tas de gens qui veulent aller en Angleterre parce que câest ce quâon leur a vendu quand ils ont quittĂ© leur pays. On leur a dit En Angleterre vous aurez une vie meilleure, allez-y », donc ils partent, mais ils ne savent rien de rien bien souvent. Ils ne savent pas comment ça se passe, ils ne connaissent pas leur droit. Donc la premiĂšre chose Ă faire quand des gens arrivent ici, câest de les informer. Dâabord leur donner un toit, et puis de les informer voilĂ vos droits, voilĂ vos possibilitĂ©s, voilĂ ce Ă quoi vous nâaurez jamais droit, ici ou pouvez-vous faire des choix quand vous avez traversĂ© pendant des semaines des situations terribles, parfois en fuyant la guerre, la torture, etc. et que vous nâavez aucune information et que vous dormez dans un parc? Accueillons les gens convenablement, expliquons-leur, et aprĂšs on verra. On voit que quand ce travail est fait, et des ONG le font, certains disent ok, je vais continuer mon rĂȘve dâAngleterreâ, dâautres demandent lâasile ici, et dâautres encore acceptent lâidĂ©e quâen fait, il nây a pas vraiment dâavenir ici et sont prĂȘts Ă retourner chez eux. Mais pour ça, il faut accueillir pour ce quâils sont, et ce gouvernement ne le fait au sujet de Calais. La situation quâon a aujourdâhui au parc Maximilien est un tout petit Calais. Mais câest simplement parce que le gouvernement ne prend pas ses responsabilitĂ©s. Qui peut croire quâun pays comme la Belgique, un pays riche, a un problĂšme Ă accueillir dignement 200 Ă 300 personnes? Câest parce quâil nây a pas de structure dâaccueil correcte que lâon se retrouve dans une situation pareille avec des gens qui campent dans un une plateforme citoyenne qui se substitue Ă lâĂtatâŠEn effet, lĂ il y a des citoyens qui se substituent Ă lâĂtat, ce qui est Ă la fois extraordinaire de gĂ©nĂ©rositĂ© et de sens de la solidaritĂ©, et en mĂȘme tant effrayant de se dire quâun Ătat comme la Belgique nâest pas capable dâexercer une de ses missions fondamentales et que ce sont des citoyens qui doivent supplĂ©er un le recul, est-ce que la caricature de Theo Francken en uniforme nazi rĂ©alisĂ©e par Ecolo J Ă©tait pertinente?Deux choses dâabord câest toujours trĂšs dĂ©licat de faire des caricatures qui font rĂ©fĂ©rence Ă la DeuxiĂšme Guerre mondiale, câest trĂšs chargĂ© de plein de choses âŠ. Câest trĂšs dĂ©licat pour des tas de personnes qui ont connu la guerre et qui peuvent se sentir mal en voyant cette caricature, en disant quâon exagĂšre, mĂȘme temps, je pense quâEcolo J a raison. Il y a aujourdâhui une dĂ©rive dans le discours, et parfois dans lâaction, de Theo Francken et dâautres, en Belgique et dans dâautres pays, qui chemine vers le fascisme. Je ne dis pas vers la Shoah, les massacres ou vers la guerre, mais vers le fascisme compris comme dĂ©ni, comme indiffĂ©rence Ă la personne humaine, dĂšs quâelle est considĂ©rĂ©e comme Ă©trangĂšre, migrante, musulmane. Câest extrĂȘmement dangereux, car le fascisme, il nâarrive pas en un jour, paf, comme ça, dâun jour Ă lâautre. La guerre, elle nâarrive pas un jour, pouf, ça commence. Câest cette lente Ă©rosion des valeurs qui fait que, progressivement, on enlĂšve aux gens leur humanitĂ©, et ça commence aujourdâhui avec ce quâil se passe. Un jour on se rĂ©veille en se retournant en arriĂšre et on se dit, comme ça a Ă©tĂ© le cas en 45, bon sang, comment avons-nous laissĂ© faire ça?â. Il y a toujours cette phrase de Max Frisch Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles ». Et donc Ă un moment donnĂ©, ce sont nos pantoufles bien Ă lâaise, qui regardent tout doucement les choses empirer. Donc voilĂ , Francken nâest par lâarmĂ©e allemande de 40, mais son discours prĂ©pare ce type de pensĂ©e et ça, câest trĂšs sur le gouvernement fĂ©dĂ©ral. Souvent, il se fĂ©licite de ses rĂ©formes Ă©conomiques. Mais est-ce que les jeunes ne sont pas les oubliĂ©s dans cette histoire?Je trouve ça trĂšs inquiĂ©tant. On a un peu lâimpression dâune gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e. Alors, elle est sacrifiĂ©e dâabord parce quâil y a une prĂ©carisation des jeunes le nombre dâĂ©tudiants inscrits au CPAS, le nombre de jeunes au CPAS sans emploi, parfois sans rien, parfois des jeunes qui avaient quittĂ© leur famille pour revenir chez leurs parents vu les difficultĂ©s dâaccĂšs au marchĂ© du travail, câest en soi extrĂȘmement inquiĂ©tant et difficile Ă vivre pour de nombreux jeunes. Au-delĂ rĂ©gression sociale, il y a aussi un vide de sens. Qui peut croire aujourdâhui que demain va ĂȘtre meilleur? Beaucoup de jeunes ont cette impression que demain sera pire quâaujourdâhui, que lâon est confrontĂ© Ă de grands dĂ©fis de justice sociale, mais aussi de justice environnementale, de problĂ©matiques de climat, de biodiversitĂ©, qui ne sont pas pris en compte. Et ces jeunes se rendent mieux compte que leurs aĂźnĂ©s quâil sâagit du dĂ©fi de ce siĂšcle. Comment va-t-on continuer Ă vivre correctement sur cette planĂšte alors que ce dĂ©fi nâest pas pris en compte par la politique? Ce sont les jeunes dâaujourdâhui qui vont payer les pots cassĂ©s dâ aujourdâhui, le message qui est donnĂ© aux jeunes, câest souvent attendez de voir, dĂ©brouillez-vousâ et puis vous allez devoir subir le reste. Câest dĂ©sastreux parce que câest tout le contraire quâil faudrait faire. Ce monde, le monde du XXIe siĂšcle, câest vous, les jeunes, qui allez devoir lâinventer, avec vos valeurs, votre culture, avec votre crĂ©ativitĂ©, avec un potentiel qui est lĂ . Et donc, dĂ©ployez-les! Il y a des choses concrĂštes Ă mettre en place par rapport à ça et si je dois en retenir une qui fait le lien entre les politiques sociales et les jeunes, et que nous avons dĂ©posĂ© cette annĂ©e-ci, câest lâidĂ©e quâil faut permettre aux jeunes dâessayer. Aujourdâhui, câest dur de trouver un boulot. Et si on en trouve un, on sây accroche, parce que si on le quitte on a droit Ă rien. Nous pensons quâun jeune qui a un boulot, si Ă un moment donnĂ© ça ne va pas, quâil ne trouve pas de sens, que les conditions sont mauvaises ou simplement quâil a envie de faire autre chose, eh bien il doit avoir la possibilitĂ© de dire jâarrĂȘteâ, tout en conservant son droit au chĂŽmage. Il sera remplacĂ© par quelquâun dâautre, donc ça ne coĂ»tera pas plus cher Ă la sociĂ©tĂ©, mais il va pouvoir rebondir et faire autre les questions environnementales, tout le monde semble reprendre les idĂ©es dâEcolo Ă son compte. Est-ce que le parti Ecolo a encore un sens finalement?Plus que jamais. Alors il y a un cĂŽtĂ© positif de voir quâaujourdâhui, dans tous les partis, et plus largement dans la sociĂ©tĂ©, il y a enfin une vraie prise de conscience de lâenjeu Ă©cologique et du fait que les grandes questions politiques de ce siĂšcle seront de toute maniĂšre liĂ©es Ă lâĂ©cologie, au lien entre les activitĂ©s humaines et la planĂšte et la nature. Donc câest bien que la prise de conscience progresse. Câest vrai que l »on voit aussi tous les partis mettre une petite gommette verte, on rebaptise le socialisme Ă©cosocialisme, trĂšs bien. On a un ministre libĂ©ral qui dit je suis environnementalisteâ, trĂšs bien. On a le cdH dont on a lâimpression que le programme politique est un copiĂ©-collĂ© du nĂŽtre, fort bien. Mais on parlait au dĂ©but de lâinterview de confiance des citoyens Ă lâĂ©gard des politiques. Tout ça fait pire que mieux si toutes les intentions ne sont pas suivies dâactes. Or aujourdâhui, on reste profondĂ©ment dans lâincohĂ©rence. Il y a de grands discours sur le changement climatique, et puis la rĂ©alitĂ©, câest quâil y a moins dâargent pour les trains, moins dâargent pour les bus, quâon subventionne les embouteillages, quâon est prĂȘt en Wallonie Ă investir sur de nouveaux tronçons autoroutiers. Eh les gars, il y a un problĂšme de cohĂ©rence! Lâenvironnement ce nâest pas seulement discourir et mettre des Ă©tiquettes. Câest Ă un moment agir et oser faire des choix qui ne sont pas toujours faciles parce quâon va devoir changer notre sociĂ©tĂ© en profondeur. Ăa veut dire quâon ne va pas traiter lâenvironnement Ă cĂŽtĂ©, mais que lâon doit intĂ©grer la question Ă©cologique dans toutes les politiques, avec bien en tĂȘte lâidĂ©e que le monde dans 20 ans, celui des jeunes, sera trĂšs diffĂ©rent de celui dâaujourdâhui. Donc ajouter un chapitre environnementâ a un programme politique, ça ne changera rien. Il est temps de passer du discours aux un dossier brĂ»lant en fin dâannĂ©e, celui de la sortie du nuclĂ©aire dâici 2025âŠCe qui est certain, câest que plus on attend, plus câest difficile. On voit que la Belgique a votĂ© une loi de la sortie du nuclĂ©aire en 2003. On est en 2017. Depuis 2003, on a attendu, on a hĂ©sitĂ©, on est revenu en arriĂšre, on a dit oui peut-ĂȘtre quâon va le faire, peut-ĂȘtre quâon va prolonger les centralesâ. Mais en fait, si on ne prend pas de dĂ©cision claire, les investisseurs alternatifs, ceux qui sont prĂȘts Ă investir dans les Ă©nergies renouvelables, ils attendent. Puisque le signal politique nâest pas assez il faut dĂ©cider vite pour que ça soit possible. Et câest possible, ça on le sait que câest possible. Elia, qui est la sociĂ©tĂ© qui gĂšre le rĂ©seau Ă©lectrique belge, a sorti tout rĂ©cemment une Ă©tude, trĂšs dĂ©taillĂ©e, trĂšs chiffrĂ©es qui dit voilĂ il y a plusieurs scĂ©narios, mais on peut sortir du nuclĂ©aireâ. Mais pour quâon puisse le faire, il faut trĂšs trĂšs vite le confirmer, et commencer les investissements dans lâĂ©nergie alternative, et donc de nouveau câest une question de choix politique. Qui fĂąche-t-on? Qui sont les lobbies derriĂšre la N-VA ou certains au MR qui disent non, non, il faut continuer avec le nuclĂ©aireâ? En fait, ça rapporte beaucoup dâargent Ă des grosses sociĂ©tĂ©s le nuclĂ©aire. VoilĂ la aussi une vision du monde, ce nâest pas seulement comment produisons-nous lâĂ©nergieâ, câest une vision du monde par rapport Ă lâĂ©conomie. Veut-on que quelques trĂšs grosses sociĂ©tĂ©s produisent lâessentiel de lâĂ©lectricitĂ© ou est-ce quâon veut un monde oĂč plein de petits acteurs, de PME, de coopĂ©ratives, de citoyens, produisent aussi de lâĂ©nergie et participent au dĂ©veloppement Ă©conomique? Tout en gardant les revenus sur notre territoire. Ce sont deux visions politiques diffĂ©rentes, mais ce qui est certain, câest que certaines personnes, Ă la N-VA sĂ»rement et au MR peut-ĂȘtre, se disent que si on retarde la sortie du nuclĂ©aire, ça sera devenu impossible de sortir du nuclĂ©aire, on sera obligĂ© de contre-critique, Ă©mise par Charles Michel, pointait le manque de prĂ©vision au moment du dossier sur les panneaux photovoltaĂŻques. Une critique rĂ©currente contre EcoloâŠCâest Ă chaque fois ce que tout le monde ressort parce que les adversaires dâEcolo savent que ça nous fait mal. De façon injuste dâailleurs, parce quâil faut toujours le rappeler, on avait un systĂšme de soutien au renouvelable qui Ă©tait maĂźtrisĂ©, qui anticipait correctement les choses pour dĂ©velopper la filiĂšre. Mais Ă un moment donnĂ©, certains, en lâoccurrence dans un gouvernement sans Ecolo, ont dit ah, nous allons faire du marketing, et booster le soutien au photovoltaĂŻque » âŠ. Cela a menĂ© Ă ce que cela coĂ»te trĂšs cher Ă la sociĂ©tĂ©, en faveur de ceux qui avaient dĂ©cidĂ© dâinstaller des une mauvaise gestion, qui nâest pas Ă©cologiste, mais que lâon nous a attribuĂ©e. Il ne faut plus faire ça. Il faut Ă©videmment soutenir les choses de façon cohĂ©rente. Mais rappelons-nous que par kilowattheure, quand on est dans le renouvelable, on a quatre fois plus dâemplois créés, que quand on est dans le fossile, le pĂ©trole, le charbon ou le nuclĂ©aire. Donc mĂȘme quand parfois ça coĂ»te un peu plus cher Ă lâinvestissement, câest beaucoup plus intĂ©ressant pour notre Ă©conomie, beaucoup plus intĂ©ressant pour notre environnement, et Ă terme, dans dix ou quinze ans, quand lâinvestissement est amorti, câest gratos le soleil, câest gratos le vent, câest gratuit la biomasse ou la gĂ©othermie! Donc il faut oser investir aujourdâhui pour avoir vraiment une sociĂ©tĂ© beaucoup plus autonome et 2019, sont deux annĂ©es Ă©lectorales, quels sont les objectifs dâEcolo?Je souhaite dâabord que soit lâoccasion de vrais moments dĂ©mocratiques. Ăa veut dire des dĂ©bats dĂ©mocratiques. Quelle sociĂ©tĂ© veut-on? Quel choix fait-on? Comment on avance dans cette direction? Mais aussi de la participation. Si on veut, en 2018, des communes qui avancent, eh bien il faut des citoyens qui sâengagent. Des hommes et des femmes qui disent je suis prĂȘt Ă y allerâ. Avec Ecolo, dans le meilleur des cas, mais aussi avec dâautres, sur des listes dâautres partis, sur des listes citoyennes âŠ. Je ne vais pas seulement rĂąler contre tous ces politiciens qui ne font pas correctement le travail, je vais y allerâ, on a besoin de citoyens qui sâengagent et de mandataires qui se renouvellent. On a besoin de jeunes qui sâengagent. De femmes qui sâengagent davantage, des gens de toutes origines. Et quâĂ un moment donnĂ©, le bourgmestre qui est lĂ depuis 45 ans, bon sang, quâil soit bon ou mauvais, quâil laisse la place aux câest vrai que jâaimerais quâil y ait plus dâĂ©lus Ă©cologistes, dans les communes et dans les futurs gouvernements, parce quâil est temps de passer du discours aux actes. Pour plus de justice sociale et pour rĂ©concilier nos activitĂ©s avec la une alliance de la gauche avec le PS et le PTB?Ă cette heure-ci, toutes les alliances sont possibles. On nous pose toujours la question, mais la question câest est-il possible dâavoir une alliance politique sur les enjeux Ă©cologistes qui sont au cĆur du XXIe siĂšcle? Donc moi, je suis toujours embĂȘtĂ© quâon me demande Ă chaque fois la mĂȘme chose. Moi je prĂ©fĂšre dire Ă dâautres partis, en tant que coprĂ©sident dâEcolo Est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă faire des alliances, des compromis avec les Ă©cologistes, pour amener la sociĂ©tĂ© vers plus de respect de lâenvironnement et plus de justice sociale?â. Et donc le pivot pour moi, le cĆur de lâaction politique, ça doit ĂȘtre lâĂ©cologie politique. Et on verra bien qui est prĂȘt Ă nous rejoindre lĂ
Lesilence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes Texte de Martin NIEMĂLLER Un homme dont la famille faisait partie de l'aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possĂ©dait un certain
» Pire que le bruit de bottes, le silence des pantoufles Parmi les posts et phrases de comptoir qui poussent autour des rĂ©sultats Ă©lectoraux les plus troublants, et ce le plus ouvertement aujourdâhui avec les rĂ©seaux sociaux, celle-ci a fait du chemin. ReformulĂ©e par le suisse allemand Max Frisch Ă la fin des annĂ©es 50, Ă partir dâun texte de son compatriote Martin NIEMĂLLER 1892-1984, pasteur rĂ©sistant au nazisme, rescapĂ© des camps de concentration. , on retrouve cette citation sur un grand nombre de sites et de blogs dâextrĂȘme droite racistes, des sites sionistes, ou encore celui islamisant de Tariq Ramadan. De maniĂšre plus respectacle, ces derniers jours câest Edwy Plennel qui la reprenait dans Mediapart. Sans vouloir ici donner de leçon, gardons-en sa portĂ©e essentielle, son fond citoyen, avant dâaller user au mieux de notre libertĂ© dâexpression, et de notre droit de vote Dimanche. Pour beaucoup dâentre-nous ce vote se fera par dĂ©faut, Ă contre-coeur, mais il doit se faire. Avec peut-ĂȘtre en fond cette phrase pour consolation. En attendant une nouvelle forme de rĂ©publique⊠voir aussi au coin du comptoir Articles similaires
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