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Abstract Outline Text Bibliography Notes References Author Abstracts Moniale clarisse de Nuremberg, femme de caractĂšre, humaniste et Ă©rudite, A. Pirckheimer 1467-1532 fut abbesse de sa communautĂ© pendant les derniĂšres 29 annĂ©es de sa vie. D’abord cĂ©lĂ©brĂ©e comme une gloire de l’Allemagne », elle sera ensuite abhorrĂ©e comme trouble-fĂȘte au temps de l’introduction de la RĂ©forme Ă  Nuremberg, une des premiĂšres citĂ©s-États Ă  l’adopter. Moniale atypique, elle inaugure dans des temps difficiles une nouvelle maniĂšre de penser les rapports entre foi et pouvoir, entre libertĂ© de conscience et responsabilitĂ© collective, une maniĂšre digne de la dĂ©marche d’un Luther. Dans son Ă©crit majeur appelĂ© DenkwĂŒrdigkeiten Notes mĂ©morables », une sorte de journal de rĂ©sistance 1524-1528, elle rend compte de la lutte et des tourments de sa communautĂ© pour sa survie ainsi que pour la libertĂ© de conscience et de foi. A. Pirckheimer 1467-1532 was a nun of the Order of S. Claire, a woman of character, a scholar and a humanist. She was also the abbess of her community for the last 29 years of her life. First celebrated as a glory of Germany », she was later rejected as a trouble-maker, when the Reformation came to Nuremberg, one of the first state-cities to adopt the new creed. She was a non-typical nun who, in her own way, started revisiting the connexion between faith and power, freedom of conscience and collective responsibility, actually in a way that was worthy of Luther’s. In her main writing DenkwĂŒrdigkeiten Memorable Notes » a sort of diary of her resistance 1524-1528, she gives an account of her fighting and of the agonies of her community for its survival as well as for the freedom of conscience and of of page Full text 1 Caritas Pirckheimer, Notes mĂ©morables [NM], p. 104. Les Notes mĂ©morables sont une sorte de journal ... Il y eut lĂ  moins de misĂ©ricorde qu’il n’y en a en enfer1 ». 1Nous nous proposons de faire dĂ©couvrir un Ă©pisode de la lutte de Caritas Pirckheimer, une abbesse clarisse, pour la survie de sa communautĂ©, en l’illustrant par un extrait de ses Notes mĂ©morables de 1524-1528. Les dĂ©buts de la RĂ©forme Ă  Nuremberg 2À Nuremberg, entre la fin du Moyen-Âge et le dĂ©but des Temps modernes, malgrĂ© toutes les rĂ©serves que peut inspirer l’oligarchie des familles patriciennes qui ont le monopole du gouvernement de la ville, il faut reconnaĂźtre que c’est leur politique qui a procurĂ© Ă  Nuremberg sa place Ă©minente dans l’Empire. Au-delĂ  de la politique municipale, ces familles interviennent, comme celles d’autres villes d’Empire, dans la politique allemande et mĂȘme europĂ©enne. Leurs interventions ont un poids certain, en rapport avec leur soutien financier Ă  la politique de l’empereur et du pape. Il est avĂ©rĂ© qu’à la fin du Moyen-Âge la vie ecclĂ©siale et religieuse s’est inextricablement mĂ©langĂ©e avec la politique. C’est particuliĂšrement vrai pour Nuremberg et constituera un facteur essentiel dans l’introduction de la RĂ©forme en cette ville-État. 3Tous, petits et grands, manants et puissants, se trouvent dans les dispositions requises pour mener leur vie quotidienne dans le cadre de l’Église en acceptant son ordre et sa gĂ©rance de la grĂące. Dans cette conception globalisante, les Ă©diles cherchent Ă  Ă©tendre continuellement leur droit d’intervention dans les domaines spirituels. Sans nier que, dans cette recherche, s’exprime un rĂ©el souci de responsabilitĂ© chrĂ©tienne, ce dernier est fortement mĂȘlĂ© Ă  un dĂ©sir de pouvoir rĂ©gir et dominer la vie spirituelle des citoyens de façon aussi totale que la vie civile. Les relations des Ă©diles avec Rome leur sont d’une grande utilitĂ© dans ce dessein. Vu leurs moyens de persuasion et l’habiletĂ© de leurs diplomates, il est extrĂȘmement rare que la Curie n’accĂšde pas Ă  leurs demandes. Ainsi, le Conseil de Nuremberg arrive Ă  obtenir des privilĂšges, permissions d’exceptions, exemptions et faveurs dans les domaines les plus divers de la vie de l’Église, comme dans aucune autre ville d’Empire. Dans les temps prĂ©cĂ©dant la RĂ©forme, le Conseil de Ville veille Ă  tout et surveille tout de la vie tant la liturgie que l’exercice des fonctions pastorales, la gĂ©rance des biens des paroisses et des couvents, la vie personnelle des clercs et la vie interne des communautĂ©s. En tout cela, il se meut dans un scrupuleux respect du droit et, quand il veut outrepasser ses compĂ©tences, il a toujours soin de se procurer des privilĂšges Ă  Rome. Cette omniprĂ©sence du Conseil fait spontanĂ©ment penser Ă  une sorte de big brother system ». Si le terme est anachronique, la rĂ©alitĂ© ne l’est pas. Aussi, il n’est pas Ă©tonnant que l’introduction de la RĂ©forme ne se soit faite que par permission et volontĂ© du Conseil. 2 Reinhold Schaffer, citĂ© dans Johannes Kist, Charitas Pirckheimer ein Frauenleben im Zeitalter des ... 4R. Schaffer affirme Il n’était pas trop exagĂ©rĂ©, Ă  l’époque, de dire que, dans cette mĂ©tropole franconienne, les femmes, les valets et les artisans connaissaient mieux la Bible qu’ailleurs dans les grandes Ă©coles !2 ». MalgrĂ© cette dĂ©claration, les premiers pas du mouvement rĂ©formateur Ă  Nuremberg ne sont pas le fait d’un Ă©lan populaire, mais d’une Ă©lite. Ce fut celle des humanistes et, parmi eux, particuliĂšrement de la Staupitziana du couvent des Augustins, un club » spirituel frĂ©quentĂ© par beaucoup de hauts magistrats de la ville, oĂč on lisait avec zĂšle les Ă©crits venant du moine de Wittenberg. C’est un des membres de ce cercle, Caspar NĂŒtzel, le procurateur de Sainte-Claire, qui traduira le premier les 95 thĂšses que Luther avait affichĂ©es le 31 octobre 1517, et permettra ainsi leur rapide diffusion Ă  travers toute l’Allemagne. Quand Luther passe l’annĂ©e suivante Ă  Nuremberg, l’enthousiasme est Ă  son comble. L’influence du cercle va grandissant et rĂ©ussit Ă  convaincre progressivement la majoritĂ© des membres du Conseil de Ville. En 1520, Christophe Scheuerl Ă©crit Le patriciat, la foule des autres bourgeois et tous les savants sont du cĂŽtĂ© de Luther ». 3 Thomas A. Brady Ă©d., Die deutsche Reformation zwischen SpĂ€tmittelalter und FrĂŒher Neuzeit, MĂŒnche ... 4 Johannes Kist, Das Klarissenkloster in NĂŒrnberg bis zum Beginn des 16. Jahrhunderts, NĂŒrnberg, 1929 ... 5Dans l’ardent dĂ©bat menĂ© de nos jours par les chercheurs pour dĂ©terminer si la RĂ©forme Ă©tait continuitĂ© ou discontinuitĂ©, notre Ă©tude de la problĂ©matique des DenkwĂŒrdigkeiten apporte plutĂŽt un Ă©lĂ©ment en faveur de la thĂšse de la continuitĂ©3. Celle-ci se vĂ©rifie dans l’attitude du pouvoir politique Ă  Nuremberg. MĂȘme s’il partage plusieurs perspectives, le Conseil de Ville a vu dans l’évĂ©nement de la RĂ©forme un moyen de continuer l’acquisition de la Kirchenhoheit » mainmise sur l’Église de la ville d’Empire qu’il poursuivait depuis plus d’un siĂšcle dĂ©jĂ  avec l’aide de la curie romaine. Des annĂ©es aprĂšs l’introduction de la RĂ©forme, le cadre imposĂ© par le VĂ©nĂ©rable Conseil aux prĂ©dicateurs rĂ©formĂ©s ne sera que la consĂ©quence logique du congĂ© donnĂ© au pape » au dĂ©but de la RĂ©forme, qui Ă©tait dĂ©jĂ  l’aboutissement du long et patient dĂ©tachement de la juridiction Ă©piscopale poursuivi auparavant. Ainsi, l’ingĂ©rence du Conseil dans le for non seulement externe mais encore interne des monastĂšres s’inscrit dans la suite de sa politique religieuse. L’ironie de l’histoire, engendrĂ©e par cette continuitĂ©, s’exprime notamment par le fait que la condamnation Ă  l’extinction du monastĂšre des Clarisses, motivĂ©e par la rĂ©formation, sera prononcĂ©e en vertu d’un privilĂšge donnĂ© au Conseil de Ville en 1476 par le pape Sixte IV4. Les Notes mĂ©morables rĂ©vĂšlent mĂȘme un chassĂ©-croisĂ© de continuitĂ© et discontinuitĂ©. Le Conseil, conservateur et rĂ©formĂ© Ă  la fois, continue comme auparavant, avec le soutien non plus de la Curie mais des rĂ©formateurs, et Caritas, abbesse d’ ancienne foi », dĂ©fend sa position avec des arguments des Temps modernes employĂ©s par les rĂ©formateurs. Les Notes mĂ©morables dĂ©montrent de maniĂšre vivante que la RĂ©forme unit rupture et continuation. Au niveau de l’évolution globale historique, politique ou mĂȘme spirituelle, le processus est entamĂ© depuis longtemps et trouve dans la RĂ©forme une continuitĂ© inattendue, mais il y a une cassure dans la maniĂšre de la recevoir et de la vivre dans les formes concrĂštes. 5 NM, p. 84 ; Pfanner 2, p. 66. 6 En juin 1522, Ă  la demande des monastĂšres de Nuremberg, Caritas avait Ă©crit une lettre de fĂ©licitat ... 6Cette cassure s’exprime notamment dans la nouvelle maniĂšre de considĂ©rer les moines et les religieuses dans les villes. À Nuremberg, au cours des siĂšcles prĂ©cĂ©dents, les monastĂšres, notamment celui de Sainte-Claire, donnĂšrent des motifs de gloire et d’orgueil Ă  la citĂ©, mais dans le temps des DenkwĂŒrdigkeiten les choses ont bien changĂ©. Comment, en si peu d’annĂ©es, les patriciens et la population ont-ils pu changer d’avis aussi radicalement, cela reste une Ă©nigme. Encore en 1519, des patriciens Ă©minents, dĂ©jĂ  favorables Ă  la RĂ©forme, comme Ebner et NĂŒtzel, les deux premiers magistrats de la ville, acceptent que leurs filles revĂȘtent l’habit religieux de Sainte-Claire. Mais, en 1525, leurs mĂšres viennent les enlever de force du couvent. Comment expliquer qu’en l’espace de quelques annĂ©es Caritas, figure illustre de la ville, connue dans tout l’Empire, finisse par ĂȘtre vilipendĂ©e et considĂ©rĂ©e comme une orgueilleuse rĂ©calcitrante ?5 Son imprudence dans l’affaire du pamphlet de la lettre Ă  Emser en 1522 n’explique pas tout6. La parole des prĂ©dicateurs a fait son Ɠuvre et a retournĂ© les cƓurs et la situation. Si, autrefois, on n’hĂ©sitait pas Ă  couvrir Caritas et sa communautĂ© des louanges les plus dithyrambiques, en 1524 dĂ©jĂ , plus encore en 1525, on n’a pas plus peur de faire dans la surenchĂšre ignominieuse 7 NM, p. 1 ; Pfanner 2, p. 1. Il nous arrive beaucoup d’adversitĂ©s et d’attaques, car beaucoup de gens, aussi bien des milieux aisĂ©s que des milieux simples, viennent tous les jours vers leurs parentes entrĂ©es chez nous et leur prĂȘchent en leur parlant des doctrines nouvelles. Ils discutent sans cesse pour dĂ©montrer combien l’état religieux serait condamnable et abominable et comment il ne serait pas possible d’y trouver son salut et que nous serions toutes du dĂ©mon. C’est pourquoi, beaucoup voulurent sortir de force du couvent, qui son enfant, qui sa sƓur ou sa parente7. 8 NM, p. 25 ; Pfanner 2, p. 20. 7Cette nouvelle comprĂ©hension des choses s’impose non seulement dans les institutions publiques, mais encore dans les consciences des individus, comme chez la maman d’une des moniales, Madame Tetzel Or, voici que, par l’écoute et la lecture, j’ai dĂ©couvert tant de choses que, maintenant, je considĂšre tout Ă  fait que l’état monastique n’a rien Ă  voir avec Dieu. Il n’est rien d’autre qu’une invention humaine et une sĂ©paration hypocrite8. » La situation empire encore aprĂšs le dĂ©but des prĂ©dications. 9 NM, p. 84 ; voir aussi p. 21 et 88 ; Pfanner 2, p. 66-67, 17 et 69. Oh, en quelles grandes angoisses et dĂ©tresses nous nous trouvions jours et nuits. On nous menaçait disant que nous devions faire de mĂȘme nous aussi [abandonner la vie religieuse et embrasser la nouvelle foi »]. Alors, prenant les devants, nous nous Ă©tions mises d’accord de n’abandonner en aucun cas le couvent, car puisque nous ne l’avions pas construit, il ne nous appartenait pas. Tous les jours, on nous menaçait de nous chasser ou d’entrer par effraction dans le couvent et de le brĂ»ler. Parfois de mĂ©chants et hardis garnements tournaient autour du couvent et menaçaient nos serviteurs d’entrer de nuit dans le couvent, de sorte que nous Ă©tions en grande angoisse et dĂ©tresse et la peur nous empĂȘchait de dormir. Par ailleurs, il y avait tant de troubles en ville que nous craignions quotidiennement des attroupements [
] Nous Ă©tions tellement haĂŻes et si peu considĂ©rĂ©es ! Aussi bien les milieux aisĂ©s que les petites gens nous Ă©taient si hostiles que nos serviteurs ne pouvaient sortir sans se faire repĂ©rer quand ils allaient acheter notre subsistance. On nous considĂ©ra plus vilement que les pauvres femmes [les prostituĂ©es] derriĂšre les remparts de la ville, car on prĂȘchait publiquement que nous Ă©tions pires qu’elles. Nos bons amis ne pouvaient venir chez nous autrement qu’en cachette et avec grande crainte. Les autres qui venaient chez nous nous torturaient jusqu’à la moelle, car les prĂ©dicateurs exhortaient de plus en plus, du haut de toutes les chaires, Ă  ne plus tolĂ©rer ici aucun couvent, ni aucun froc religieux
9 8Ce climat de haine et d’hostilitĂ© latentes ou ouvertes rend la vie des religieuses de plus en plus difficile. Les actes se joignant aux paroles, on peut deviner la pression psychologique de l’étau qui se resserre sur les pauvres moniales. Dans cette ville si rĂ©putĂ©e pour sa piĂ©tĂ© et sa ferveur religieuses, il n’y a plus la moindre comprĂ©hension ni tolĂ©rance pour la vie monacale. Toutes les dimensions de ce genre de vie sont mĂ©connues, raillĂ©es ou rejetĂ©es. Les vƓux de religion sont considĂ©rĂ©s comme contraires Ă  l’Écriture et la vie cloĂźtrĂ©e contraire Ă  la volontĂ© de Dieu. Les prĂ©dicateurs que l’on voit passer, qui ne se privent pas de dĂ©molir en chaire la vie monastique, ne sont que les interprĂštes de la nouvelle thĂ©ologie en vigueur. 10 Martin Luther, t. 8, p. 313-335 ; Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, vol. 2, Ă©d. K ... 11 Sur les 139 thĂšses des Themata, il y en a au moins quinze 29, 31-34, 35, 37, 46-47, 71-72, 81-82, ... 12 Themata, p. 318. 9DĂ©jĂ  en septembre 1521, Luther en avait fourni lui-mĂȘme tous les arguments dans ses thĂšses sur la vie religieuse, Themata de votis Judicium M. Lutheri de votis, scriptum ad episcopos et diaconos Wittembergensis ecclesiae ; suivies en novembre de l’opuscule De votis monasticis10. Toutes les critiques entendues chez les prĂ©dicateurs, y compris l’affirmation injurieuse que les couvents sont pires que des bordels, se retrouvent dans les sentences des Themata11. Cet Ă©crit, amplifiĂ© par le De votis monasticis et distillĂ© opportunĂ©ment et inopportunĂ©ment par les prĂ©dicateurs, a eu un impact profond dans la population. Nuremberg le dĂ©montre Ă  l’envi. Il est vrai que les combats d’idĂ©es et de paroles des premiers temps de la RĂ©forme sont extrĂȘmement durs et blessants. Dans ses Themata, Luther conçoit lui-mĂȘme la possibilitĂ© d’une vie religieuse lĂ©gitime, si le religieux ou la religieuse la vit selon la foi et selon la libertĂ© de l’esprit et de la conscience 75-77 et non dans la pensĂ©e de faire une bonne Ɠuvre ou d’y faire son salut12. Il reste que, pour lui, la vie religieuse est comparable aux servitudes de la loi dont le Christ nous a libĂ©rĂ©s. Il dit 13 Ibid., p. 319. Bien que dĂ©sirer les vƓux puisse ne pas ĂȘtre nocif s’il y a la foi droite, il demeure que ce genre de vie, tout comme la vie sous la Loi, est en dĂ©saccord avec l’évangile et le christianisme. La mort et tous les maux de ce monde peuvent aussi ĂȘtre inoffensifs s’il y a la foi droite. Pourtant, ils querellent naturellement contre la piĂ©tĂ© et l’Église. Donc, ce que l’Église pense de la mort et des maux de ce monde, on doit le penser aussi de la vie religieuse et des vƓux. Car ni dans ces rĂ©alitĂ©s-lĂ  ni dans celles-ci, il n’y a de justice, mais on peut les utiliser comme exercice pour la libertĂ© et la justice 93-9813. 14 Ibid., p. 314. 15 NM, p. 12 ; Pfanner 2, p. 10. 16 Un des prĂ©dicateurs les plus influents de Nuremberg, ami et ancien supĂ©rieur de Luther dans l’Ordre ... 17 NM, p. 163 ; Pfanner 2, p. 126. 18 NM, p. 162 ; Pfanner 2, p. 125. 19 Lettre de Scheurl, citĂ©e par Gerta Krabbel, Caritas Pirckheimer, Ein Lebensbild aus der Zeit der Re ... 10L’histoire de la RĂ©forme, Nuremberg en est une illustration, nous montre que les gens n’ont retenu que le cĂŽtĂ© dĂ©molisseur de ces Ă©crits. La nuance, ou plutĂŽt le discernement des esprits, leur a complĂštement Ă©chappĂ©. Il est vrai que Luther lui-mĂȘme affirme que, dans ces temps impies, il est Ă  craindre que sur mille il s’en trouve Ă  peine un qui prononce des vƓux avec une foi droite14 ». Mais, au moins pour une Nurembergeoise, le discernement ne faisant pas dĂ©faut, ces nuances et diffĂ©renciations ne sont pas tombĂ©es dans une oreille sourde. En effet, il est intĂ©ressant de voir comment Caritas dĂ©fend la vie religieuse et les vƓux avec des arguments qui ont quelque parentĂ© avec ceux du docteur de Wittenberg. De lĂ  Ă  penser qu’elle ait eu en main l’opuscule du rĂ©formateur, il y a un pas peut-ĂȘtre trop rapide, puisqu’elle affirme dans les DenkwĂŒrdigkeiten que les sƓurs excluaient de leur Ă©tude tout Ă©crit polĂ©mique15. Pourtant, dans son Ă©change avec Wenzel Link16, elle montre qu’elle est bien informĂ©e sur les controverses entre les rĂ©formateurs, Luther, Karlstadt, Zwingli, Bucer, Capito, ƒcolampade et d’autres17. Elle l’est Ă©galement des affirmations des uns et des autres18. Bref, il paraĂźt difficile d’admettre que, parmi tout ce qui parvenait quotidiennement aux sƓurs, comme l’abbesse le dit, il n’y ait pas eu un opuscule qui devait les intĂ©resser au premier chef. Avec leur bonne maĂźtrise du latin, il est tout aussi difficile d’admettre que l’abbesse ne l’ait pas lu, d’autant plus qu’en 1521, date de la parution de l’opuscule, on n’est pas encore parvenu au stade de la mĂ©fiance. Deux ans auparavant, lors de la prise d’habit des deux jeunes patriciennes, on savait encore dire beaucoup de bien du docteur de Wittenberg Ă  la table festive19. Il est vrai pourtant que Caritas avait dĂ©jĂ  quelque antipathie pour Luther, comme l’indique la premiĂšre mention qu’elle fait de celui-ci dans ses Ă©crits. À NoĂ«l 1521, elle envoie ses vƓux de nouvel an Ă  sa niĂšce, Felicitas Imhof, qui vit Ă  Augsbourg, et la met en garde contre la doctrine des luthĂ©riens qui a beaucoup d’impact lĂ -bas. Mais, il n’est pas impossible que ce soit justement aprĂšs avoir eu vent des Themata que son opinion sur le rĂ©formateur ait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e. 20 luther, dans Luther Deutsch, vol. 10, p. 111 ; WA Br n° 446 2, 415. 11Ces Themata nĂ©gatifs de Luther transpirent aussi Ă  travers un Ă©change Ă©pistolaire thĂ©ologique avec Wenzel Link. Luther avait Ă©crit, dans une lettre de dĂ©cembre 1521 Ă  Link, encore vicaire gĂ©nĂ©ral des Augustins, que personne ne soit forcĂ© de sortir [de l’Ordre], ni de rester », ajoutant Quant Ă  toi, tu devrais rester encore quelque temps comme JĂ©rĂ©mie au service de Babylone Jr 40,6, car moi aussi je resterai dans cet habit et dans ce genre de vie, si le monde ne change pas20 ». Mais en 1525, beaucoup de choses ont changĂ©. Luther et Link ont choisi, ils sont sortis de l’Ordre et se sont mariĂ©s. Link et Osiander, le prĂ©dicateur et rĂ©formateur en chef de Nuremberg, ainsi que les autres prĂ©dicateurs ne comprennent pas des moniales qui choisissent de faire autrement sous la conduite de la Pirckheimerin ». Aussi vont-ils faire pression sur le Conseil de Ville pour qu’il intervienne et extirpe ce foyer de rĂ©sistance. Qui est donc Caritas Pirckheimer ? 12Caritas Pirckheimer, de son nom de baptĂȘme Barbara, naĂźt le 21 mars 1467 Ă  EichstĂ€tt. Son pĂšre, Johannes, docteur de l’un et l’autre droit, au service du prince-Ă©vĂȘque, Ă©tait le descendant d’une famille patricienne de Nuremberg, connue pour sa tradition humaniste. Elle est l’aĂźnĂ©e d’une fratrie de douze enfants, dont le plus illustre sera son frĂšre Willibald, humaniste cĂ©lĂšbre d’Allemagne. Six de ses sƓurs embrasseront Ă  leur tour l’état religieux. DĂšs huit ans, elle est confiĂ©e Ă  ses grands-parents Ă  Nuremberg et Ă©duquĂ©e par sa grande-tante, Ă©rudite dĂ©jĂ  fameuse, Catherine. À douze ans, elle est prĂȘte pour entrer comme Ă©lĂšve conventuelle au prestigieux monastĂšre de Sainte-Claire Ă  Nuremberg. En sa seiziĂšme annĂ©e 1483, Barbara y prend le voile et reçoit le nom de Caritas. Pendant vingt ans, elle sera une moniale exemplaire, remplissant entre autres les fonctions de maĂźtresse des Ă©lĂšves conventuelles et des novices. Son Ă©rudition et son frĂšre Willibald lui ouvrent des contacts Ă©pistolaires avec les humanistes de son Ă©poque, comme Conrad Celtis et Sixtus Tucher, qui en tant que curĂ© du lieu devient son ami et directeur spirituel. 21 Otto Bonmann, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara-NĂŒrnberg anlĂ€sslich ... 22 Ich hab ein getreue, freuntliche, liebe, wirdige mutter an yr wyrden, mer denn ich sagen oder sch ... 13En 1503, le 20 dĂ©cembre, Caritas est Ă©lue Ă  l’unanimitĂ© abbesse de sa communautĂ©. Sous sa conduite, la rĂ©putation de ferveur spirituelle du couvent allait encore s’accentuer. Un exemple de la qualitĂ© de la vie spirituelle maintenue par Caritas est l’exhortation qu’elle adresse Ă  ses sƓurs, Ă  NoĂ«l 1515. Le provincial, Kaspar Schatzgeyer, s’était annoncĂ© pour la visite canonique prĂ©vue aprĂšs les fĂȘtes. C’était l’occasion pour l’abbesse de faire avec ses sƓurs un examen de conscience approfondi et de se placer devant le Christ, le Messie attendu comme le vrai visiteur, et lui rendre compte de la vie de la communautĂ©21. Cette conscience d’ĂȘtre redevable au Christ lui donnera la force de rĂ©pondre pendant toutes les visitations » faites par les Ă©missaires du Conseil de Ville durant la tourmente. Le bien spirituel de ses filles lui tenait certes Ă  cƓur, mais pas seulement. Elle donne un beau tĂ©moignage de sa sollicitude maternelle lors de la peste Ă  Nuremberg en 1505. Une moniale en est atteinte. Caritas considĂšre de son devoir de s’en occuper personnellement, malgrĂ© les conseils contraires de ses supĂ©rieurs franciscains et de son ami Sixtus. De fait, Caritas est atteinte elle-mĂȘme. Mais aussi bien l’abbesse que la sƓur en rĂ©chappent. Le couvent n’a Ă  dĂ©plorer aucun dĂ©cĂšs, tandis que la paroisse de Saint-Laurent compte 1 758 victimes et la paroisse voisine de Saint-Sebald 2 686. La paix rĂ©gnant durant ces annĂ©es ainsi que l’unitĂ© dans laquelle la communautĂ© affrontera plus tard la tourmente tĂ©moignent de la conduite heureuse de Caritas. La communautĂ© entiĂšre souscrit Ă  ce que sƓur Felicitas Grundherr Ă©crit en 1511 Ă  son pĂšre j’ai en elle une fidĂšle, amicale, aimable et digne mĂšre, plus que je ne puis le dire ou Ă©crire. Je ne voudrais pas en changer de toute ma vie22 ». 14C’est pendant le grand bouleversement de la RĂ©forme que Caritas donne toute la mesure de sa stature. Celle-ci se perçoit Ă  travers son Ă©crit majeur, les Notes mĂ©morables, lorsqu’elle rĂ©siste Ă  l’autoritĂ© civile et religieuse de Nuremberg au nom de la libertĂ© de conscience. On illustrera le propos Ă  partir du chapitre 30 de ce document, qui traite de l’ingĂ©rence du Conseil dans le for interne de la communautĂ© des moniales, sa rĂšgle de vie. Un rĂšglement qui s’oppose Ă  la RĂšgle 15RĂ©cit de la visite de trois Ă©missaires du conseil Sigmund FĂŒrer, Sebald Pfinzing, Endres Imhof qui ont fait connaĂźtre Ă  la communautĂ© cinq points dĂ©libĂ©rĂ©s par le Conseil 161 l’abbesse devra dĂ©lier les sƓurs de leurs vƓux ; 172 chaque sƓur doit ĂȘtre libre de sortir du couvent, et ses parents devront avoir le droit de l’enlever du couvent et le Conseil pourvoira Ă  sa subsistance ; 183 les sƓurs doivent porter des vĂȘtements sĂ©culiers ; 194 il faut percer de grandes » fenĂȘtres de parloir pour permettre aux parents de voir les sƓurs lors des visites et pour voir si elles sont seules pour l’entretien ; 205 les sƓurs doivent faire un inventaire de tout leur bien. 23 RĂ©sumĂ© en exergue du chapitre dans l’édition critique de Pfanner. 21Tout ceci doit se faire dans les quatre semaines23. La fĂȘte de la dĂ©dicace de notre Ă©glise Ă©tait passablement triste car, de semaine en semaine, nous nous attendions Ă  tout instant Ă  la visite des seigneurs pour nous tourmenter de quelque Ă©trange maniĂšre. Par la suite, le mercredi matin de la semaine de PentecĂŽte, Ă  l’heure de Prime, vinrent chez nous messire Sigmund FĂŒrer, ainsi que Sebald Pfinzing et Endres Imhof, et ils demandĂšrent Ă  pĂ©nĂ©trer dans le couvent. Ils avaient Ă  faire une communication du Conseil Ă  la CommunautĂ©. Ils Ă©taient si pressĂ©s qu’ils ne pouvaient Ă  peine attendre la fin de Prime. Je les laissai donc entrer dans le rĂ©fectoire d’étĂ© et rassemblai la CommunautĂ©. Messire FĂŒrer commença Ă  parler ainsi maintenant la claire parole de Dieu et de l’Évangile avait rĂ©vĂ©lĂ© au grand jour que l’état de clĂŽture monastique Ă©tait un Ă©tat abominable, erronĂ©, pĂ©cheur et damnĂ©, bref une secte Ă  part, car on y vivait contre les commandements de Dieu et le saint Évangile. Ces choses et d’autres Ă©tant devenues claires et Ă©videntes pour l’homme du commun, la citĂ© Ă©tait remontĂ©e contre les religieux, de sorte qu’elle ne voulait tout simplement plus supporter ni tolĂ©rer aucun couvent ni Ă©tat religieux, non seulement ici mais dans toutes les rĂ©gions alentour. Cela mĂȘme Ă©tait bien la raison de tous les bains de sang perpĂ©trĂ©s par les paysans qui se regroupaient pour anĂ©antir et extirper partout l’état religieux. Pour cette raison, le VĂ©nĂ©rable Conseil, en tant que notre pĂšre fidĂšle, se faisait grand souci pour nous – et pour lui-mĂȘme Ă  cause de nous – que nous ne soyons pas, par nos habits religieux et nos mƓurs particuliĂšres, cause de troubles de l’ordre public dans la commune. Ces troubles pourraient s’étendre au-delĂ  de notre cas particulier et les membres du Conseil seraient affligĂ©s de dĂ©masquer chez nous d’autres formes d’orgueil. C’est pourquoi le VĂ©nĂ©rable Conseil, par paternelle bienveillance, avait examinĂ© la situation et leur avait ordonnĂ© de nous proposer cinq articles. Dans la mesure oĂč nous les accepterions et les mettrions Ă  exĂ©cution, ils [les seigneurs du Conseil] pourraient d’autant mieux nous protĂ©ger et nous dĂ©fendre de la population, mais dans le cas contraire – ce Ă  quoi ils ne s’attendaient tout de mĂȘme pas de notre part – ils ne pourraient alors rĂ©pondre ni de nous, ni de notre couvent. Au premier article, le VĂ©nĂ©rable Conseil voulait obtenir de moi, en tant que supĂ©rieure, que je dĂ©lie maintenant toutes les sƓurs de tous les vƓux qu’elles avaient faits, que je leur laisse l’usage de la libertĂ© chrĂ©tienne et qu’elles ne soient plus redevables de rien, ni contraintes Ă  quoi que ce soit, mais qu’elles puissent agir librement de leur plein grĂ©, mettre un terme Ă  leurs vƓux et quitter le couvent si elles le voulaient. Au deuxiĂšme article, je ne devais retenir aucune sƓur au couvent contre son grĂ© et encore moins refuser les enfants Ă  leurs parents qui souhaitaient les en retirer, mĂȘme contre la volontĂ© des enfants. Car c’était contre le commandement de Dieu, puisque les enfants doivent obĂ©issance Ă  leurs parents. En tout cas, le Conseil devait ĂȘtre prĂ©alablement averti si l’une ou l’autre voulait sortir ou si les parents voulaient en sortir une de force. Le Conseil voulait donner Ă  toutes celles qui sortiraient une part des biens du couvent, du moins ce qu’elles avaient apportĂ© en dot. À celles qui n’avaient rien apportĂ© en entrant, on voulait nĂ©anmoins leur donner aussi quelque rente de subsistance. Enfin, Ă  celles qui voudraient se marier et prendre mari, on voulait encore les pourvoir d’un honorable trousseau de mariage. Tout cela devait se faire selon les possibilitĂ©s des revenus du couvent, avec une telle discrĂ©tion qu’il en resterait assez pour les sƓurs ĂągĂ©es qui demeureraient dans le monastĂšre afin qu’elles ne souffrent pas d’indigence. Au troisiĂšme article, l’avis dĂ©finitif du Conseil de la Ville Ă©tait que nous devions dĂ©poser l’habit monastique et nous vĂȘtir comme les autres gens. Puisqu’il n’y avait pas de diffĂ©rence entre les laĂŻcs et les ecclĂ©siastiques, il ne devait pas non plus y en avoir dans les vĂȘtements. Le rĂšgne des cieux n’était quand mĂȘme pas une affaire de vĂȘtement. Au quatriĂšme article, le VĂ©nĂ©rable Conseil avait dĂ©cidĂ© que nos fenĂȘtres de parloir ne devaient pas ĂȘtre simplement des fenĂȘtres pour parler mais aussi pour voir. On devait les modifier en consĂ©quence avec des grilles. Si quelqu’un voulait s’entretenir avec une sƓur, les parents devaient pouvoir se rendre compte que c’était bien la sƓur en question et qu’elle Ă©tait bien seule, n’ayant personne Ă  ses cĂŽtĂ©s. Et si quelqu’un voulait parler seul avec une sƓur, cela devait se faire et la sƓur surveillante devait ĂȘtre invitĂ©e Ă  se retirer pour que la sƓur puisse parler librement comme elle en avait envie. VoilĂ  ce qu’était l’exigence du Conseil. Au cinquiĂšme article, le VĂ©nĂ©rable Conseil, ayant fait inventorier tous les biens des couvents et dresser des listes descriptives, voulait nĂ©anmoins nous accorder la grĂące de faire nous-mĂȘmes l’inventaire de nos biens et de le remettre au VĂ©nĂ©rable Conseil en indiquant tous nos revenus, toutes les redevances, rentes et avoirs en or, toutes nos fermes, oĂč elles Ă©taient situĂ©es, ce qu’elles rapportaient, et aussi tous les objets prĂ©cieux et ce que chacune avait apportĂ© en dot. Le VĂ©nĂ©rable Conseil voulait que toutes ces choses soient accomplies et, pour cela, il nous accordait un dĂ©lai de quatre semaines. Ces articles, et encore beaucoup d’autres points, avaient Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s non seulement pour notre couvent, mais ils avaient aussi ordre d’imposer ces cinq articles, et plusieurs autres, aux sƓurs de Sainte-Catherine, ainsi qu’à celles de Pillenreuth et d’Engelthal qui, Ă  ce moment-lĂ , se trouvaient encore dans la ville [oĂč elles s’étaient rĂ©fugiĂ©es]. Commentaire et prise de position de Caritas 22On imagine l’effet que cette annonce a dĂ» faire sur la communautĂ© extĂ©nuĂ©e par l’isolement et la privation des sacrements, les nombreuses prĂ©dications publiques qui la couvrent d’opprobre, les persĂ©cutions verbales, privĂ©es et publiques, les menaces et les vexations de tous ordres, des angoisses qui durent depuis des mois dĂ©jĂ . Dans ce climat de fragilitĂ© extrĂȘme, la voix de l’abbesse sonne avec une force tranquille, qui impressionne. Qui devinerait derriĂšre cette femme forte le portrait que dresse sa niĂšce Catherine, Ă©galement moniale Ă  Sainte-Claire, Ă©crivant Ă  son pĂšre Willibald ? 24 Katharina Pirckheimer Ă  son pĂšre Willibald, Stadtbibliothek NĂŒrnberg, Nr. 550/31, citĂ© dans Krabbel... La digne mĂšre [
] est souvent affligĂ©e si profondĂ©ment qu’elle me fait pitiĂ© jusqu’au trĂ©fonds de l’ñme. Ce ne serait pas Ă©tonnant qu’elle tombe malade de chagrin. Mais, quand la petite Straub, tellement gaie [une autre niĂšce mariĂ©e Ă  un nommĂ© Straub] vient nous voir, cela la console tellement qu’elle en est transformĂ©e24. 25 C’est nous qui soulignons dans cette sĂ©rie de citations. 23Mais Ă©coutons l’abbesse quand elle fait face aux Ă©missaires chapitre 3125. Je rĂ©pondis au premier article concernant les vƓux toute la CommunautĂ© ici prĂ©sente sait bien qu’aucune sƓur n’avait fait vƓu ni Ă  moi ni Ă  aucune personne humaine vivante ici-bas, mais Ă  Dieu Tout-puissant, voilĂ  pourquoi il ne me revenait pas, en tant que pauvre ĂȘtre humain et crĂ©ature inutile, de dĂ©lier ce que Dieu avait liĂ©. Donc, je ne voulais, ni ne pouvais, en aucun cas, y consentir, car ce n’était pas en mon pouvoir. [RĂ©plique des Ă©missaires] Les vƓux Ă©taient maintenant tous dĂ©passĂ©s, car on n’avait aucun pouvoir de faire des vƓux en dehors du baptĂȘme. Il suffisait que je dĂ©lie les SƓurs de ce qu’elles me devaient, car en ce qui regardait Dieu, il n’y avait rien de toute façon. À ceci, je rĂ©pondis pour ce qu’elles devaient Ă  ma personne, je voulais volontiers les dĂ©lier puisqu’aucune ne m’avait fait vƓu Ă  moi de quoi que ce soit, Ă  la condition que la CommunautĂ© aussi me relevĂąt de ma charge, car je me trouverais dans l’incapacitĂ© de conduire la CommunautĂ© si l’on ne voulait plus m’obĂ©ir. Cela faisait maintenant 22 annĂ©es que je cheminais avec mes chĂšres enfants qui, jusqu’ici, m’avaient toujours Ă©tĂ© volontairement et humblement obĂ©issantes et c’est ainsi que s’étaient maintenus l’amour fraternel, la paix et l’unitĂ©. Ils dirent qu’en ce qui concerne la tenue de la maison, il Ă©tait juste qu’elles [les sƓurs] me suivent et m’obĂ©issent. Mais le VĂ©nĂ©rable Conseil ne voulait pas permettre que je les oblige Ă  jeĂ»ner, Ă  prier ou Ă  garder leurs vƓux. Ces choses devaient toutes ĂȘtre libres. Les seigneurs voulaient qu’aucune ne soit obligĂ©e Ă  observer quoi que ce soit. Item en ce qui concerne l’habit, je disais Nous savons bien que le salut ne tient pas Ă  l’habit. Mais nous savons bien aussi que le rĂšgne des cieux ne consiste pas non plus en manteaux de poils de chameau. J’avançai encore beaucoup de raisons quant au coĂ»t qui rendait impossible de vĂȘtir de neuf une si grande communautĂ©. Ils rĂ©pondirent que nous n’avions qu’à les dĂ©coudre et les faire teindre autrement. De plus, il n’y avait pas grand dommage Ă  engager cette annĂ©e une somme de 400 florins pour les vĂȘtements puisque de toute façon le couvent Ă©tait appelĂ© Ă  disparaĂźtre. [
] Donc, on ne devait pas se gĂȘner de dĂ©penser largement en nourriture et boissons et en vĂȘtements. Il resterait toujours assez de biens et d’argent lorsque nous serions toutes mortes. Mais avant toutes choses, ils dĂ©fendirent Ă  toutes les sƓurs de sortir en habit religieux dans le jardin ou ailleurs oĂč les gens du monde pourraient les voir, car cela ne manquerait pas de donner occasion Ă  des troubles de l’ordre public. Je rĂ©pondis cher seigneur, vous dites toujours qu’avec nos vƓux et nos habits, nous donnons occasion Ă  des troubles. Or, je crois plutĂŽt que ce sont vos prĂ©dicateurs, que nous avons dĂ» Ă©couter, qui en ont causĂ©s quand ils nous vilipendaient en chaire devant toute la ville et nous outrageaient en supputant de nous de si grands pĂ©chĂ©s et impuretĂ©s que les gens nous disent, les yeux dans les yeux, que si nous faisons vraiment les choses que l’on prĂȘche de nous, il vaudrait mieux que l’on nous brĂ»le toutes vives dans notre couvent [
] nous rĂ©clamons que vous signaliez Ă  nos seigneurs que, s’ils veulent Ă©viter des troubles, ils traitent avec leurs prĂ©dicateurs pour qu’ils ne prĂȘchent plus de cette façon inadmissible. Sigmund FĂŒrer se moqua de moi Ă  ce propos et dit que l’on prĂȘchait ces choses non seulement de notre chaire, mais dans le monde entier on apprenait par l’Évangile ce qu’il en Ă©tait de l’état religieux. Item Ă  propos de la grande » fenĂȘtre du parloir et des entretiens sans tĂ©moin, j’eus une grande dispute avec eux. Je leur dis entre autres je vois bien que votre intention est de faire ici un couvent ouvert. S’ils voulaient faire de ce couvent bien rĂ©formĂ© une porte battante, ils devaient m’en avertir auparavant, car en vĂ©ritĂ© je ne voudrais pas y rester craignant de ne pouvoir y faire mon salut. Alors ils dirent non, il n’est pas du tout dans l’intention du Conseil d’en faire un couvent ouvert, et le Conseil avait pour cela proposĂ© d’élargir la fenĂȘtre pour qu’on Ă©vite ainsi d’ouvrir la clĂŽture. Pour prĂ©venir cela, vous devez faire ouvrir le plus diligemment possible trois grandes » fenĂȘtres de sorte que personne n’ait besoin d’attendre que la fenĂȘtre soit libĂ©rĂ©e. 24Dans ce dialogue du tac au tac et sans concessions, deux points du rĂšglement ne sont pas abordĂ©s le deuxiĂšme, celui du droit de sortir du couvent ou de celui des parents d’en enlever leurs enfants ; le cinquiĂšme, celui de l’inventaire des biens. Pourquoi Caritas n’en parle-t-elle pas ? Pour l’inventaire, on le comprend, il paraĂźt normal et se pratique depuis longtemps dĂ©jĂ , du moins Ă  Sainte-Claire, puisque le procurateur nommĂ© par le Conseil gĂšre leurs biens. Mais, pour l’enlĂšvement, dont le danger est si imminent, pourquoi ce silence ? Peut-ĂȘtre Caritas veut-elle mĂ©nager les trois jeunes moniales dont les parents sont en train de prĂ©parer le rapt. Peut-ĂȘtre en est-elle trop affectĂ©e. Peut-ĂȘtre est-elle plus dĂ©contenancĂ©e qu’il n’y paraĂźt. Elle rĂ©pondra plus tard au cours de la dispute thĂ©ologique avec Wenzel Link. Par contre, dans les points qu’elle aborde, elle se montre aussi ferme qu’à l’accoutumĂ©e. 25Sur le premier point, concernant les vƓux monastiques, elle ne diffĂšre pas d’un iota de ce qu’elle dira lors de l’enlĂšvement des jeunes sƓurs, dans la controverse avec NĂŒtzel et Link ou dans celle avec MĂ©lanchton. Les Ă©missaires dĂ©montrent qu’ils sont Ă  des distances planĂ©taires de la conception de l’abbesse. Pour eux, la relation Ă  Dieu s’exprimant par des vƓux n’existe tout simplement pas. L’interpĂ©nĂ©tration et la diffĂ©renciation entre obĂ©issance Ă  Dieu et obĂ©issance humaine leur sont de l’hĂ©breu et ils ne comprennent rien Ă  la dimension spirituelle de la fonction de responsable de communautĂ©. 26Quant au troisiĂšme point, ayant compris que la signification spirituelle de l’habit dĂ©passerait aussi l’horizon de ses interlocuteurs, Caritas se place uniquement sur un plan pratique. La rĂ©ponse des Ă©missaires se meut Ă©galement au ras des pĂąquerettes » et mĂȘme en-dessous. Ces patriciens, jeunes encore, trahissent un manque de tact qui confine Ă  la goujaterie. Ils terminent toutefois par une recommandation qui pousse Caritas Ă  mettre le doigt sur le vrai problĂšme. Ce ne sont pas les Ă©toffes qui peuvent provoquer des troubles mais les interprĂ©tations des prĂ©dicateurs idĂ©ologues qui font voir rouge au petit peuple et le fanatisent contre ce qui est diffĂ©rent. LĂ  encore, Sigmund FĂŒrer est dĂ©passĂ© et, par la remarque qu’il se permet, trahit qu’une erreur rĂ©pandue partout devient facilement vĂ©ritĂ©. 27Quant au quatriĂšme point, les Ă©missaires sont confirmĂ©s par les amis du monastĂšre, car une ouverture convenable pour l’entretien des visiteurs avec les moniales par de grandes fenĂȘtres » peut Ă©viter l’accĂšs brutal et forcĂ© de la clĂŽture. Le pacte de solidaritĂ© des opprimĂ©es 26 NM, p. 94-97 chap. 32 ; Pfanner 2, p. 73-76. 28AprĂšs le dĂ©part des Ă©missaires, les moniales se rĂ©unissent au chapitre et Caritas consulte chacune en particulier pour savoir, comme elle le dit, oĂč j’en Ă©tais avec elle et si elle voulait adopter le rĂšglement que les seigneurs leur avaient donnĂ© ». Or, le vote est unanime elles voulaient suivre la rĂšgle qu’elles avaient fait vƓu Ă  Dieu d’observer et non pas la rĂšgle que le Conseil avait Ă©mise ». Puis a lieu comme un contrat moral entre les sƓurs et leur abbesse26 de la part des sƓurs, une obĂ©issance librement renouvelĂ©e avec l’engagement de rester fermes dans la vraie foi chrĂ©tienne » et dans l’état religieux ; de la part de l’abbesse, une promesse de fidĂ©litĂ© et d’accompagnement, avec l’engagement de dĂ©fendre les sƓurs corps et Ăąme jusqu’à la mort. Seule rendrait le contrat caduc l’infidĂ©litĂ© Ă  l’époux divin, qui se traduirait par le passage au luthĂ©ranisme ou par l’instauration d’un couvent ouvert. Ce contrat forme un vĂ©ritable pacte on resserrait de nouveau notre union, toutes ensemble et en tout amour fraternel, nous nous jurions fidĂ©litĂ© jusqu’à la mort. Nous jurĂąmes aussi communautairement devant le Dieu vivant que nous ne voulions rien adopter de notre propre grĂ© de ce qui serait contre Dieu et notre sainte rĂšgle. 27 NM, p. 97 ; Pfanner 2, p. 75. 28 NM, p. 109 ; Pfanner 2, p. 84. 29Finalement, la rĂ©sistance passive des sƓurs aura quelque succĂšs en regard du rĂšglement. La question fondamentale du premier point se trouve rĂ©solue par leur pacte. Le deuxiĂšme point ne dĂ©pend pas d’elles. Sur le troisiĂšme point, relatif au vĂȘtement, les Clarisses n’obtempĂšrent pas, grĂące aux informations de leurs bons amis et Ă  l’exemple des sƓurs de Pillenreuth, qui bĂ©nĂ©ficient de la protection de Christophe Kress27. Le temps aidant, plus personne ne songera Ă  revenir sur cette prescription. Quant aux grandes ouvertures pour le parloir, une seule est finalement percĂ©e le dernier jour avant l’expiration du dĂ©lai. Celle-ci suffit largement car les moniales, qui ne tiennent pas outre mesure Ă  discuter, l’ont aussi signifiĂ© Ă  leurs parents, de telle maniĂšre que celui qui Ă©tait venu une fois ne revenait plus de si tĂŽt. Laus Deo !28 » Les sƓurs elles-mĂȘmes font l’inventaire qui sera remis aprĂšs un certain temps. Sabine Pirckheimer, sƓur de Caritas et abbesse bĂ©nĂ©dictine Ă  Bergen, Ă©crit Ă  leur frĂšre Willibald 29 Sabina Pirckheimer Ă  son frĂšre Willibald, Stadtbibliothek NĂŒrnberg, Nr. 542/14, citĂ© dans Krabbel, ... Je m’étonne qu’elles puissent tout supporter de ce qu’elles ont Ă  souffrir. Moi, je ne pourrais pas. C’est probablement une grĂące de Dieu que les pauvres femmes se battent plus vaillamment que les hommes ; les couvents d’hommes ont Ă©tĂ© plus vite remis ; ils semblent avoir une plus grande crainte des hommes [
] J’ai priĂ© la digne mĂšre de venir chez nous, si elle le veut29. Attendus thĂ©ologiques 30 t. 8, p. 313-335 et 565-669. 30Pour bien comprendre l’évĂ©nement qui dĂ©bouchera sur le crĂšve-cƓur de l’enlĂšvement de trois jeunes sƓurs chapitres 33-34, il faut se rappeler que depuis 1521 deux Ă©crits de Luther, les Themata de votis et le De votis monasticis ont causĂ© des ravages dans les esprits et inaugurĂ© le grand dĂ©peuplement des monastĂšres30. Dans ces Ă©crits, le docteur de Wittenberg rĂ©fute la distinction dans le Nouveau Testament entre commandements valables pour tous et conseils Ă©vangĂ©liques. Il n’accepte pas qu’on fasse du Nouveau Testament une nouvelle loi et affirme que les prescriptions nĂ©o-testamentaires concernent tous les chrĂ©tiens. Il entend ainsi abolir la distinction entre le chemin de perfection des moines et le chemin commun des laĂŻcs. Les vƓux de baptĂȘme ne peuvent ĂȘtre dĂ©passĂ©s par aucun engagement particulier. De plus, il dĂ©clare les vƓux monastiques contraires Ă  la foi », car ils s’accordent non pas Ă  la misĂ©ricorde divine mais Ă  la justification par de bonnes Ɠuvres. Ils sont Ă©galement contraires Ă  la libertĂ© Ă©vangĂ©lique », car tout ce qui n’est pas indispensable au salut doit rester libre. 31Nous trouvons confirmation de l’influence de ces Ă©crits dans la dispute thĂ©ologique » entre Caritas et Wenzel Link aux chapitres 44-45 et 48-49 des Notes mĂ©morables, que leur longueur empĂȘche de reproduire. Cette dispute est remarquable Ă  plusieurs titres elle est Ă©pistolaire ; fait plus rare encore, sinon exceptionnel, l’un des deux protagonistes est une femme ; derniĂšre particularitĂ©, la dispute Ă©pistolaire passe par un intermĂ©diaire, le procurateur du couvent, qui est en mĂȘme temps rĂ©formĂ© et haut magistrat de la ville. RĂ©sumer l’enjeu de cette controverse permettra simplement de mieux Ă©clairer les tenants et les aboutissants thĂ©ologiques de l’épisode que nous venons d’examiner. 32L’instruction de Wenzel Link fonde toutes ses allĂ©gations sur les Themata de Luther, souvent repris en toutes lettres. 33La premiĂšre instruction peut alors ĂȘtre ramenĂ©e Ă  sept reproches 1 se sĂ©parer du commun des hommes ; 2 par lĂ , s’empĂȘcher de vivre la charitĂ© et 3 chercher le salut dans la vie religieuse ; 4 prĂ©tendre que les vƓux sont faits Ă  Dieu et tomber dans l’idolĂątrie ; croire au bien-fondĂ© Ă©vangĂ©lique des traditions monastiques ; soustraire les religieuses Ă  l’autoritĂ© lĂ©gitime, celle des parents et de la sociĂ©tĂ© ; 7 vivre hors de la parole et sans foi. Une certaine logique rĂ©unit ces griefs les deux premiers partent du fait d’une vie sĂ©parĂ©e, donc diffĂ©rente, qui la rend doctrinalement suspecte, entraĂźne l’accusation finale et justifie les parents ou la sociĂ©tĂ© de sĂ©vir Ă  l’encontre des religieux. 31 Un vƓu spirituel ou autre est une loi sous tous les rapports qui emprisonne tout naturellement la ... 34Aux sept reproches dĂ©jĂ  allĂ©guĂ©s, la deuxiĂšme instruction en ajoute deux qui ont aussi leur corollaire dans les Themata31 l’un porte sur la considĂ©ration de l’état religieux comme Ă©tat supĂ©rieur et comme Ă©tat de perfection, l’autre sur les charges particuliĂšres Ă  leurs consciences. 35Tout comme les reproches de Wenzel Link, les rĂ©ponses de Caritas peuvent ĂȘtre reliĂ©es aux sentences des Themata. Ses parades prĂ©sentent parfois des tournures qui vont plus loin que les propos de Link et paraissent plutĂŽt rĂ©futer les sentences de Luther, ce qui confirmerait l’hypothĂšse que Caritas a eu en main son opuscule. 32 NM, p. 141 ; Pfanner 2, p. 109. 33 NM, p. 123 ; Pfanner 2, p. 95. 34 Un exemple parmi d’autres il s’ensuit que ceux-ci [jeunes gens et jeunes filles entrĂ©s dans les ... 36Les rĂ©ponses de Caritas au premier Ă©crit de Wenzel Link, concernant la vie religieuse, spĂ©cifiquement les vƓux, se classent ainsi 1 prĂ©cision et justification du sens de la sĂ©paration ; 2 tĂ©moignage de la charitĂ© des sƓurs vers l’extĂ©rieur ; 3 renvoi Ă  la misĂšre des religieux et religieuses dĂ©froquĂ©es ; 4 affirmation que Caritas a fait ses vƓux Ă  Dieu ; 5 contestation du droit de la parentĂ© Ă  enlever des parents adultes. Le troisiĂšme de ces arguments – Link n’en a parlĂ© briĂšvement qu’une seule fois et encore pour le minimiser32, parce que Caritas en avait parlĂ© Ă  Caspar NĂŒtzel33 – s’adresse plus aux sentences de Luther qu’au prĂ©dicateur nurembergeois. Les sentences incriminĂ©es par Caritas recommandent toutes, d’une maniĂšre ou d’une autre, la sortie du couvent34. 35 Titre donnĂ© par Luther Ă  Wenzel Link. 37Dans la mesure oĂč elles atteignent des reproches thĂ©ologiques que le doctor dexter35 » n’a plus repris, les rĂ©ponses de Caritas Ă  sa deuxiĂšme instruction visent donc surtout les sentences des Themata. Elle Ă©largit de nouveau le propos de maniĂšre habile et sensĂ©e en dĂ©montrant que la ligne de sĂ©paration ne passe pas entre le couvent et le monde, mais entre les hommes qui sont responsables de leurs actes aussi bien dans le couvent qu’au dehors. Ses rĂ©ponses peuvent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es dans le tableau suivant, ce qu’elles sous-entendent seulement Ă©tant placĂ© entre crochets. Couvent Monde Procure-t-il le salut ? – non [Procure-t-il le salut ? – non] EnlĂšve-t-il le salut ? – non [EnlĂšve-t-il le salut ? – non] Compter trouver le salut en entrant au couvent une erreur Compter trouver le salut en sortant du couvent une erreur Existence d’abus ? – oui Existence d’abus ? – oui PrĂ©sence de misĂ©ricorde ? – oui PrĂ©sence de misĂ©ricorde ? – oui Omission de misĂ©ricorde ? – oui Omission de misĂ©ricorde ? – oui 36 LĂ©gende de PĂ©rouse », chap. 80 et Miroir de la perfection », chap. 65, dans Saint François d’as ... 38Caritas introduit une Ă©quivalence thĂ©ologique entre le monastĂšre et le monde, puisque dans les deux le salut ne vient nullement du milieu » mais uniquement du Sauveur et de ses mĂ©rites. Elle sous-entend que les questions posĂ©es au couvent Ă  propos du salut peuvent Ă©galement ĂȘtre adressĂ©es au monde extĂ©rieur. La sĂ©paration ne s’établit pas selon les milieux sociaux mais par la perpĂ©tration ou non de l’abus, par la pratique de la misĂ©ricorde ou de son omission, bref par l’action de l’homme responsable. La ligne de dĂ©marcation traverse le cƓur de l’homme. Si Caritas nous paraĂźt nĂ©gliger la part de l’environnement, sa rĂ©flexion nous conduirait aussi bien Ă  reconnaĂźtre que l’environnement prend sa part autant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur du couvent. Il est Ă©vident que, pour Luther, le milieu du monde est moins faussĂ© que celui du couvent. Caritas dĂ©fendrait au contraire, avec toute la tradition, que l’inverse prĂ©vaut. L’environnement du monde est faussĂ© alors que le couvent offre un environnement moins exposĂ©. Mais, en dĂ©veloppant sa premiĂšre pensĂ©e, on affirmera, sans solliciter la vue de l’abbesse, que le monde englobe aussi bien le couvent que l’extĂ©rieur de celui-ci. C’est la droiture de la conscience qui fait sortir de l’environnement faussĂ© du monde. En la considĂ©rant volontiers comme un couvent intĂ©rieur, l’abbesse rejoindrait l’intuition de son sĂ©raphique pĂšre François36. 37 Nous confessons que Dieu ne donne pas la chastetĂ© Ă  tout le monde, mais elle n’est pas refusĂ©e Ă  ... 39Son argumentation antithĂ©tique se poursuit dans les autres rĂ©ponses la chastetĂ© n’est pas donnĂ©e Ă  tout le monde, mais elle n’est pas non plus refusĂ©e Ă  tout le monde. Celle-ci est alors possible non seulement en tant que fait humain mais comme don de Dieu qui est agrĂ©able Ă  Dieu. L’argument se trouve Ă©tayĂ© par un exemple qui ne devait laisser indiffĂ©rents ni Caspar NĂŒtzel ni les autres Conseillers37. Caritas y reprend l’antithĂšse de saint Paul celui qui marie sa fille fait bien, celui qui ne la marie pas fait mieux. Elle ne cache pas qu’elle souscrit Ă  l’ancienne conception de la voie royale » du cĂ©libat et de la virginitĂ©, Ă©tats meilleurs », mais dans la libertĂ© du choix. 38 Si seulement on pouvait anĂ©antir les couvents, alors cela irait bien partout. C’est une chose Ă©to ... 40Sa derniĂšre rĂ©ponse en faveur des vƓux appartient Ă  la mĂȘme famille d’idĂ©es promettre de bonnes choses n’est pas mauvais, mais faire de mauvaises choses, mĂȘme sans vƓux, n’est pas bon. Toute sa dĂ©fense de la vie religieuse tend Ă  faire admettre cette Ă©vidence. Puisque le monastĂšre est assujetti aux mĂȘmes contingences spirituelles que le monde, avec des seuils diffĂ©rents, il faut tolĂ©rer son existence, de la mĂȘme maniĂšre qu’on n’a pas le droit d’anĂ©antir le monde, sous prĂ©texte qu’il y a des abus et des pĂ©chĂ©s38. Une seule diffĂ©rence existe pourtant on n’a pas le droit, ni le pouvoir d’anĂ©antir le monde ; de mĂȘme, on n’a pas le droit d’anĂ©antir le couvent, mais bien le pouvoir de le faire, et cela change tout. * * * 41Comme notre Ă©pisode en tĂ©moigne, le VĂ©nĂ©rable Conseil » ne se privera pas de travailler Ă  la disparition du monastĂšre. Or, involontairement, il va l’aider Ă  trouver une autre vigueur. Les Clarisses de Nuremberg entrent dans la logique des grands tĂ©moins de la foi. Les moniales de la communautĂ© de Caritas Ă©taient parties pour une vie de foi tranquille, dans le long rĂ©cit d’une histoire sans surprises majeures, avec les tentations de mĂ©diocritĂ© aimable inhĂ©rentes Ă  une vie installĂ©e. Mais voici qu’elles vivent une rupture de texte », majeure dans ce rĂ©cit, rupture de continuitĂ© dans l’histoire, qui va les provoquer Ă  l’hĂ©roĂŻcitĂ© du martyr. La montĂ©e du conflit, qui est imminent, transparaĂźt dans notre Ă©pisode. Cependant, ni l’abbesse, ni sa communautĂ© ne se doutent encore, Ă  ce moment-lĂ , que son dĂ©ploiement sera incomparablement plus violent, plus insidieux et plus pĂ©nible qu’elles ne peuvent se l’imaginer. 42ImmĂ©diatement aprĂšs notre Ă©pisode, il y aura celui de l’enlĂšvement des jeunes sƓurs du couvent par leurs parents, dĂ©crit avec une dramatisation digne du meilleur scĂ©nario de film. Puis suivront des harcĂšlements moraux et matĂ©riels de toutes sortes, sans parler du sablage continu du moral de la communautĂ© par des sermons cadencĂ©s. Ne comprenant plus la vocation des Clarisses, s’il l’a jamais comprise, et cherchant Ă  les dĂ©courager dans leur voie, le Conseil les pousse, par son harcĂšlement, Ă  la vĂ©ritĂ© de leur charisme, au-delĂ  de ce qui fut mĂȘme aux beaux jours de la rĂ©forme de l’Observance. C’est maintenant qu’elles deviennent vraiment les pauvres dames » de sainte Claire. 43La communautĂ© survivra encore, privĂ©e des sacrements et abandonnĂ©e Ă  l’indigence, jusqu’en 1596, quand la derniĂšre des sƓurs se meurt. Caritas Ă©tait dĂ©jĂ  morte depuis 64 ans, le 19 aoĂ»t 1532, quatre ans aprĂšs avoir Ă©crit la derniĂšre ligne des Notes mĂ©morables, prĂ©maturĂ©ment usĂ©e par le bon combat. ABRÉVIATIONS Luther Deutsch Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, 10 vol. , Ă©d. Kurt ALAND, Göttingen, 19912. NM Notes mĂ©morables, traduction F. TERZER voir infra Pfanner 2 Quellensammlung, Ă©d. Josef PFANNER 2. Die DenkwĂŒrdigkeiten der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1962. WA Weimarer Ausgabe D. Martin Luther Werke, Sonderedition der kritische Gesamtausgabe, Weimar 2002 s. WA Br Weimarer Ausgabe Briefe Top of page Bibliography Otto BONMANN, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara NĂŒrnberg anlĂ€sslich einer Visitation », dans An heiligen Quellen, t. 30, Kevelaer, 1937, p. 6 s. Dieter HARMENIG, Eine unbekannte Handschrift aus dem Klarakloster zu NĂŒrnberg mit einer Briefnotiz ĂŒber Charitas Pirckheimer » 1481, dans Jahrbuch fĂŒr frĂ€nkische Landesforschung, t. 32, Neustadt/Aisch, 1972, p. 45-54. Johannes KIST Ă©d., Anhang I Ämterlisten et Anhang II Urkundliche Beilagen », Annexes, dans Das Klarissenkloster in NĂŒrnberg bis zum Beginn des 16 Jahrhunderts, NĂŒrnberg, 1929, p. 126-139 et 141-197. Martin LUTHER, D. Martin Luther Werke, Sonderedition der kritische Gesamtausgabe Weimar 2002 s. Martin LUTHER, Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, 10 vol. , Ă©d. Kurt ALAND, Göttingen, 19912. Gerhard PFEIFFER, Quellensammlung zur NĂŒrnberger Reformations-geschichte, NĂŒrnberg, 1968. Caritas PIRCKHEIMER, Quellensammlung, Ă©d. Josef PFANNER, Landshut, 1961-1966. 1. Das Gebetbuch der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1961. 2. Die DenkwĂŒrdigkeiten der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1962. 3. Briefe von, an, und ĂŒber Caritas Pirckheimer, Landshut, 1966. Caritas PIRCKHEIMER Der hochberĂŒhmten Charitas Pirckheimer, Äbtissin von S. Clara zu NĂŒrnberg, DenkwĂŒrdigkeiten aus dem Reformationszeitalter, Ă©d. Constantin HÖFLER, Bamberg, 1852. Caritas PIRCKHEIMER Die DenkwĂŒrdigkeiten der Caritas Pirckheimer, Ă©d. Frumentius RENNER, St. Ottilien, 1982. S. FRANÇOIS D’ASSISE Documents, Écrits et PremiĂšres Biographies, Ă©d. ThĂ©ophile DESBONNETS et Damien VORREUX, Paris, 1968. Top of page Notes 1 Caritas Pirckheimer, Notes mĂ©morables [NM], p. 104. Les Notes mĂ©morables sont une sorte de journal ou de livre blanc, rĂ©digĂ©es aux tout premiers temps de la RĂ©forme, couvrant les annĂ©es 1524-1528. Ces notes, appelĂ©es en allemand DenkwĂŒrdigkeiten, rendent compte des tourments et de la lutte de Caritas et de ses Clarisses pour la survie de leur communautĂ©, ainsi que pour la libertĂ© de leur conscience et de leur foi. Elles sont Ă©crites en moyen haut allemand, dans un style touchant et parfois dramatique qui rappelle ou annonce avec quelques siĂšcles d’avance les Dialogues des CarmĂ©lites. Nous les citons d’aprĂšs la traduction que nous en avons faite pour un mĂ©moire de maĂźtrise et qui attend sa publication. Les rĂ©fĂ©rences complĂštes aux sources et aux Ă©tudes se trouvent reportĂ©es dans la bibliographie placĂ©e Ă  la fin de l’article. En attendant la publication des NM, qui changera la pagination, nous ajoutons par prĂ©caution les rĂ©fĂ©rences Ă  l’édition critique du texte original Pfanner, indiquĂ©e par l’abrĂ©viation Pfanner 2. 2 Reinhold Schaffer, citĂ© dans Johannes Kist, Charitas Pirckheimer ein Frauenleben im Zeitalter des Humanismus und der Reformation, Bamberg, 1948, p. 50 et n. 57. 3 Thomas A. Brady Ă©d., Die deutsche Reformation zwischen SpĂ€tmittelalter und FrĂŒher Neuzeit, MĂŒnchen, 2001 ; Bernd Moeller et Stephen E. Buckwalter Ă©d., Die frĂŒhe Reformation in Deutschland als Umbruch, GĂŒtersloh, 1996. 4 Johannes Kist, Das Klarissenkloster in NĂŒrnberg bis zum Beginn des 16. Jahrhunderts, NĂŒrnberg, 1929, p. 95. Il s’agit de la Bulle Inter cetera » du 11 juin 1476 citĂ©e p. 185. 5 NM, p. 84 ; Pfanner 2, p. 66. 6 En juin 1522, Ă  la demande des monastĂšres de Nuremberg, Caritas avait Ă©crit une lettre de fĂ©licitations et d’encouragement au thĂ©ologien catholique Emser pour ses Ă©crits rĂ©futant Luther, dans laquelle elle critiquait le VĂ©nĂ©rable Conseil de Nuremberg. Cette lettre fut interceptĂ©e et publiĂ©e comme pamphlet, avec des modifications malintentionnĂ©es et commentaires railleurs, ce qui fit grand bruit et scandale. 7 NM, p. 1 ; Pfanner 2, p. 1. 8 NM, p. 25 ; Pfanner 2, p. 20. 9 NM, p. 84 ; voir aussi p. 21 et 88 ; Pfanner 2, p. 66-67, 17 et 69. 10 Martin Luther, t. 8, p. 313-335 ; Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, vol. 2, Ă©d. Kurt aland, p. 313-322. Pour Ă©viter toute confusion avec les cĂ©lĂšbres thĂšses de 1517, nous dĂ©signerons les Themata, Ă©galement appelĂ©s thĂšses, par Themata ou sentences. 11 Sur les 139 thĂšses des Themata, il y en a au moins quinze 29, 31-34, 35, 37, 46-47, 71-72, 81-82, 104-105 qui ont une teneur et un vocabulaire identiques aux prĂ©dications rapportĂ©es par Caritas. Nous en citons, traduisons et rĂ©sumons quelques-unes pour l’exemple. Un vƓu religieux est sous tous les rapports une loi qui naturellement prend la conscience en otage 29. Tout ce que Paul dit de la loi et des Ɠuvres de la loi vaut aussi pour les vƓux et les religieuxses 31. C’est pourquoi, ces vƓux sont sacrilĂšges, sans foi et idolĂątres et faits aux dĂ©mons 33. Les religieux sont comme les prĂȘtres et les vestales des paĂŻens et mĂȘme pires qu’eux 35. Les vƓux ne doivent pas seulement ĂȘtre brisĂ©s, mais encore punis sĂ©vĂšrement 46 et les couvents qui sont les bouges et les bordels du diable sont Ă  raser complĂštement 47. On devrait rejeter tous les couvents 104 et parce qu’ils enseignent le contraire de ce qu’ils devraient, il faut les fuir comme des bordels publics 105. 12 Themata, p. 318. 13 Ibid., p. 319. 14 Ibid., p. 314. 15 NM, p. 12 ; Pfanner 2, p. 10. 16 Un des prĂ©dicateurs les plus influents de Nuremberg, ami et ancien supĂ©rieur de Luther dans l’Ordre des ermites de saint Augustin. 17 NM, p. 163 ; Pfanner 2, p. 126. 18 NM, p. 162 ; Pfanner 2, p. 125. 19 Lettre de Scheurl, citĂ©e par Gerta Krabbel, Caritas Pirckheimer, Ein Lebensbild aus der Zeit der Reformation, MĂŒnster, 1982, p. 78. 20 luther, dans Luther Deutsch, vol. 10, p. 111 ; WA Br n° 446 2, 415. 21 Otto Bonmann, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara-NĂŒrnberg anlĂ€sslich einer Visitation », dans An heiligen Quellen, t. 30, p. 6 s. 22 Ich hab ein getreue, freuntliche, liebe, wirdige mutter an yr wyrden, mer denn ich sagen oder schreiben kann, der ich kein weckczel beger, weil ich leb » Felicitas grundher, Lettre 157 », dans Briefe von, an, und ĂŒber Caritas Pirckheimer, Ă©d. Josef Pfanner, p. 248. 23 RĂ©sumĂ© en exergue du chapitre dans l’édition critique de Pfanner. 24 Katharina Pirckheimer Ă  son pĂšre Willibald, Stadtbibliothek NĂŒrnberg, Nr. 550/31, citĂ© dans Krabbel, Caritas Pirckheimer
, p. 153. 25 C’est nous qui soulignons dans cette sĂ©rie de citations. 26 NM, p. 94-97 chap. 32 ; Pfanner 2, p. 73-76. 27 NM, p. 97 ; Pfanner 2, p. 75. 28 NM, p. 109 ; Pfanner 2, p. 84. 29 Sabina Pirckheimer Ă  son frĂšre Willibald, Stadtbibliothek NĂŒrnberg, Nr. 542/14, citĂ© dans Krabbel, Caritas Pirckheimer
, p. 165. 30 t. 8, p. 313-335 et 565-669. 31 Un vƓu spirituel ou autre est une loi sous tous les rapports qui emprisonne tout naturellement la conscience » Themata, 29. 32 NM, p. 141 ; Pfanner 2, p. 109. 33 NM, p. 123 ; Pfanner 2, p. 95. 34 Un exemple parmi d’autres il s’ensuit que ceux-ci [jeunes gens et jeunes filles entrĂ©s dans les ordres] ont une nĂ©cessitĂ© et un droit d’autant plus grand de rompre leurs vƓux » 65. 35 Titre donnĂ© par Luther Ă  Wenzel Link. 36 LĂ©gende de PĂ©rouse », chap. 80 et Miroir de la perfection », chap. 65, dans Saint François d’assise, Documents. Écrits et premiĂšres biographies, ThĂ©ophile Desbonnets et Damien Vorreux Ă©d., p. 953-954 et 1073. 37 Nous confessons que Dieu ne donne pas la chastetĂ© Ă  tout le monde, mais elle n’est pas refusĂ©e Ă  tout le monde non plus. S’il n’était pas possible de la garder, toutes les Ă©pouses dont les maris sont souvent longtemps partis ne seraient pas sages, ce qu’à Dieu ne plaise. » NM, p. 167 ; Pfanner 2, p. 129 38 Si seulement on pouvait anĂ©antir les couvents, alors cela irait bien partout. C’est une chose Ă©tonnante Dieu a dĂ©fendu les maisons closes oĂč pourtant l’on pĂšche publiquement, et personne n’a pitiĂ© de ces pauvres gens ou ne pense au moyen de les sortir de cette vie de pĂ©chĂ© ! Il n’y a que nous que tout le monde veut tirer par les cheveux vers le ciel [
] Je ne pense pas que promettre de bonnes choses puisse ĂȘtre bien mauvais, par contre faire de mĂ©chantes choses, mĂȘme sans vƓux, ne peut ĂȘtre bon. Si les vƓux sont injustes, alors les vƓux de baptĂȘme doivent ĂȘtre Ă©galement injustes, surtout de la part de petits enfants sans raison. Nous laissons chacun libre de garder ou non ce qu’il a promis, mais nous voudrions en mĂȘme temps qu’on nous laisse demeurer en ce que nous voulons garder en mettant notre espoir en l’aide de Dieu ». NM, p. 166 et 167 ; Pfanner 2, p. 128-129Top of page References Bibliographical reference François Terzer, “La rĂ©sistance de l’abbesse Caritas Pirckheimer Nuremberg, 1525”, Revue des sciences religieuses, 80/1 2006, 21-41. Electronic reference François Terzer, “La rĂ©sistance de l’abbesse Caritas Pirckheimer Nuremberg, 1525”, Revue des sciences religieuses [Online], 80/1 2006, Online since 05 August 2015, connection on 27 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page
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RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s La religion serait, aux yeux de la psychanalyse, une nĂ©vrose obsessionnelle. Les Ă©crits de Freud touchant Ă  la religion, de Totem et tabou Ă  L’Avenir d’une illusion, alimentent cette vulgate. On peut nĂ©anmoins s’interroger sur le sort que Freud rĂ©serve, dans MoĂŻse et le monothĂ©isme, Ă  ses coreligionnaires juifs persĂ©cutĂ©s par les nazis le testament » du fondateur de la psychanalyse Ă  l’égard du judaĂŻsme est plus ouvert qu’on ne croit. De plus, on ne s’est guĂšre avisĂ© du fait que la qualification de nĂ©vrose ne constitue en rien une dĂ©finition. Quand Freud cherche Ă  donner quelque chose de tel, il s’appuie volontiers sur l’étymologie et sur les significations souvent contradictoires que celle-ci livre. La mĂȘme dĂ©marche peut ĂȘtre tentĂ©e Ă  propos de la religion, qui n’est pas seulement rassemblement sous un principe mais aussi Ɠuvre de lecture, comme l’illustre la promesse faite Ă  Abraham, le pĂšre des religions du Livre. Viewed by psychoanalysis, religion should be an obsessive neurosis. Freud’s writings on religion, from Totem and Taboo » to The Future of an Illusion » sustain that common view. One may all the same question the place that Freud in Moses and Monotheism » gives to his fellow Jews per-secuted by the nazis the testament » of the founder of psychoanalysis concerning Judaism is more open-minded than is usually believed. Moreover little attention has been paid to the fact that calling religion a neurosis is by no means a definition. When Freud attempts to give something like a definition, he usually starts with the etymology and with the often contradictory meanings that science provides. The same approach may be tried about religion, which not only a gathering of people following the same principle, but also the practice of reading, as is illustrated by the promise made to Abraham, the father of the religions of the de page EntrĂ©es d'index Haut de page Texte intĂ©gral 1Quand on demande Ă  quelqu’un qui s’intĂ©resse Ă  la psychanalyse ce qu’il pense de la religion, il est courant de l’entendre Ă©voquer la nĂ©vrose, les foules conventionnelles et les liens libidinaux qui en assurent la cohĂ©sion. Quand on cherche ensuite Ă  faire prĂ©ciser ce que reprĂ©sente le terme de nĂ©vrose, la rĂ©ponse est tout aussi rebattue. Elle en appelle Ă  la maladie, voire Ă  l’anomalie psychique. Et celles-ci renvoient Ă  la compĂ©tence du psychanalyste, du coup promu officier de santĂ© mentale et rectificateur des errements du dĂ©sir. On trouve dans l’Ɠuvre de Freud les Ă©lĂ©ments qui nourrissent une telle vulgate. Cette version consacrĂ©e permet de s’en tenir aux idĂ©es reçues et d’ignorer une recherche qui s’étend sur plus d’un demi-siĂšcle. Une rĂ©flexion rigoureuse portant sur la conception freudienne de la religion exige en revanche de lire le maĂźtre de prĂšs afin de dĂ©gager de ses Ă©crits les consĂ©quences qu’ils impliquent. 2Une telle exigence relĂšve de la morale Ă©lĂ©mentaire, Ă  laquelle je souscris. Je dĂ©velopperai mon parcours en deux temps. AprĂšs avoir exposĂ© la façon dont Freud approche le fait religieux Ă  partir de son expĂ©rience clinique et des apports de l’ethnologie et de l’histoire, je pointerai, dans le discours freudien, les remarques qui permettent d’introduire la problĂ©matique de la lecture Ɠuvrant dans la religion et dans la rĂ©flexion menĂ©e Ă  son propos. I. La construction de Totem et tabou 1 S. Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », L’Avenir d’une illusion, Paris, PUF, 1971, p. ... 2 Ibid. 3 Ibid., 4 S. Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, Paris, Gallimard, coll. IdĂ©es », 1948, p. 76. 5 Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », p. 86. 6 Ibid., p. 90. 3DĂšs 1907, un Ă©crit intitulĂ© Actes obsĂ©dants et exercices religieux rĂ©vĂšle l’intĂ©rĂȘt portĂ© par Freud Ă  la religion. L’auteur ouvre son propos par cette phrase Je ne suis certes pas le premier qu’ait frappĂ© la ressemblance qui existe entre les actes obsĂ©dants des nĂ©vrosĂ©s et les exercices par lesquels le croyant tĂ©moigne de sa piĂ©tĂ©1 ». La suite de l’article multiplie les exemples qui montrent la ressemblance entre pensĂ©es, reprĂ©sentations ou impulsions obsĂ©dantes, caractĂ©ristiques de la nĂ©vrose obsessionnelle2 » et les actes sacrĂ©s du rite religieux3 ». À cette Ă©poque Freud reste modĂ©rĂ©. Il ne dĂ©clare pas encore que la religion n’est qu’une nĂ©vrose de l’humanitĂ©4 ». Il se contente de comparer la nĂ©vrose obsessionnelle Ă  une caricature mi-comique, mi-lamentable d’une religion privĂ©e5 » qui demeure sous l’emprise d’un sentiment de culpabilitĂ© [lequel] prend sa source dans certains processus psychiques prĂ©coces6 ». 7 Ibid., p. 92. 8 Ibid., p. 93. 9 Ibid., p. 94. 4On retiendra ici l’insistance du psychanalyste sur l’économie du sentiment ou de l’affect dont l’origine n’est pas encore prĂ©cisĂ©e. Et quand il invoque l’angoisse expectante7 » du religieux craignant les chĂątiments divins, il se contente de souligner les concordances » et les analogies » qui lui permettent de concevoir la nĂ©vrose obsessionnelle comme constituant un pendant pathologique de la formation des religions8 ». Il qualifie ainsi la nĂ©vrose de religiositĂ© individuelle [et] la religion de nĂ©vrose obsessionnelle universelle9 ». On notera enfin, pour y revenir plus loin, que Freud se borne pour l’instant Ă  rĂ©coler et Ă  dĂ©crire les actes et les pensĂ©es obsĂ©dants sans avancer de vĂ©ritable dĂ©finition qui rendrait compte de la nĂ©vrose obsessionnelle - et donc implicitement de la religion. Il lui faudra mener Ă  bien l’entreprise dĂ©veloppĂ©e dans Totem et tabou pour asseoir dĂ©finitivement sa conception du religieux. Celle-ci, en effet, ne variera plus jusqu’en 1939, annĂ©e de la publication intĂ©grale du MoĂŻse et le monothĂ©isme et de la disparition de l’inventeur de la psychanalyse. 10 S. Freud, Totem et tabou, Paris, Petite BibliothĂšque Payot, 1965, p. 162. 5Avec Totem et tabou, Freud ancre sa rĂ©flexion autour de la notion de tabou afin de justifier l’apport de la psychanalyse Ă  l’ethnologie et d’expliquer l’universalitĂ© de l’interdit de l’inceste. Cette notion lui permet de faire le lien entre l’article de 1907 et sa position dĂ©finitive de 1912 qui centre sa conception de la nĂ©vrose et de la religion autour de la problĂ©matique paternelle, elle-mĂȘme liĂ©e Ă  la question du totem. La dĂ©monstration du psychanalyste suit un parcours rigoureux. On peut le rĂ©sumer de la façon suivante le tabou de l’inceste rapportĂ© par l’ethnologie renvoie lui-mĂȘme Ă  un interdit qui semble caractĂ©riser toutes les structures sociales observĂ©es. Pour faire concorder psychanalyse et ethnologie et ainsi garantir le sĂ©rieux de son hypothĂšse, Freud a recours aux thĂ©ories de Darwin et Ă  la notion d’ un pĂšre violent, jaloux, gardant pour lui toutes les femelles et chassant ses fils Ă  mesure qu’ils grandissent10 ». À partir de ce postulat darwinien, il Ă©labore, Ă  la maniĂšre de Platon, un mythe explicatif. 11 Ibid.,p. 163. 12 Ibid. 6Ce mythe fait Ă©tat du meurtre d’un pĂšre primitif, corrĂ©latif de la premiĂšre organisation sociale et cause constitutive de la civilisation. Rappelons Ă  ce titre ces pages cĂ©lĂšbres de l’ouvrage L’organisation la plus primitive que nous connaissions et qui existe encore actuellement chez certaines tribus consiste en associations d’hommes jouissant de droits Ă©gaux et soumis aux limitations du systĂšme totĂ©mique, y compris l’hĂ©rĂ©ditĂ© en ligne maternelle. Cette organisation a-t-elle pu provenir de celle que postule l’hypothĂšse darwinienne ? et par quel moyen a-t-elle Ă©tĂ© obtenue ?11 » La rĂ©ponse est connue qui conte le meurtre du pĂšre, suivi de sa dĂ©voration, par des frĂšres rassemblĂ©s dans la haine Un jour, les frĂšres chassĂ©s se sont rĂ©unis, ont tuĂ© et mangĂ© le pĂšre, ce qui a mis fin Ă  l’existence de la horde paternelle. Une fois rĂ©unis, ils sont devenus entreprenants et ont pu rĂ©aliser ce que chacun d’eux, pris individuellement, aurait Ă©tĂ© incapable de faire12 ». La dĂ©voration rĂ©alise l’identification au pĂšre sur le mode de l’incorporation orale. Elle permet ainsi Ă  chacun de s’approprier la force et le pouvoir paternels. 7Mais l’écriture du mythe ne peut s’arrĂȘter lĂ  sans faire Ă©tat de l’articulation du dĂ©sir et de la loi qui, seule, permet de rendre compte de la survie d’une sociĂ©tĂ© de frĂšres, comme de la naissance de la civilisation et de la religion. Cette construction introduit donc, outre la notion d’ambivalence, celle de culpabilitĂ© qui, ensemble, expliquent l’exaltation du pĂšre et sa divinisation par les frĂšres repentants 13 Ibid., p. 164. Il suffit, dit Freud, d’admettre que la bande fraternelle, en Ă©tat de rĂ©bellion, Ă©tait animĂ©e Ă  l’égard du pĂšre des sentiments contradictoires qui, d’aprĂšs ce que nous savons, forment le contenu ambivalent du complexe paternel chez chacun de nos enfants et de nos nĂ©vrosĂ©s. Ils haĂŻssaient le pĂšre [...], mais tout en le haĂŻssant, ils l’aimaient et l’admiraient. AprĂšs l’avoir supprimĂ©, aprĂšs avoir assouvi leur haine et rĂ©alisĂ© leur identification avec lui, ils ont dĂ» se livrer Ă  des manifestations affectives d’une tendresse exagĂ©rĂ©e. Ils le firent sous la forme du repentir [...]. Le mort devenait plus puissant qu’il ne l’avait jamais Ă©tĂ© de son vivant13. 8Le pĂšre devint Dieu et la loi avec lui. La religion put dĂ©sormais exercer son empire avec l’aide de la morale... et du bras sĂ©culier quand cela fut possible. 9Pour rendre compte de l’articulation de la loi et du dĂ©sir, Freud Ă©met une nouvelle hypothĂšse 14 Ibid., p. 165. Si les frĂšres Ă©taient associĂ©s, tant qu’il s’agissait de supprimer le pĂšre, ils devenaient rivaux, dĂšs qu’il s’agissait de s’emparer des femmes. Chacun aurait voulu, Ă  l’exemple du pĂšre, les avoir toutes Ă  lui, et la lutte gĂ©nĂ©rale qui en serait rĂ©sultĂ©e aurait amenĂ© la ruine de la sociĂ©tĂ©. [..] Aussi les frĂšres, s’ils voulaient vivre ensemble, n’avaient-ils qu’un seul parti Ă  prendre aprĂšs avoir, peut-ĂȘtre, surmontĂ© de graves discordes, instituer l’interdiction de l’inceste, par laquelle ils renonçaient tous Ă  la possession des femmes convoitĂ©es, alors que c’était principalement pour s’assurer cette position qu’ils avaient tuĂ© le pĂšre14. 10La boucle est bouclĂ©e. Les sentiments obsĂ©dants et l’ambivalence qui les caractĂ©rise se retrouvent dĂ©placĂ©s sur l’interdit de l’inceste, incarnĂ© dans un tabou qui n’appelle ni raison ni conscience morale. Son dĂ©cret tombe du ciel oĂč rĂšgne un pĂšre divinisĂ©, tout puissant, prĂȘt Ă  se venger de la moindre incartade de ses fils, mais aussi toujours disposĂ© Ă  leur garantir une vie Ă©ternelle quand leurs vertus ont accumulĂ© les mĂ©rites suffisants pour amadouer le monstre sacrĂ©. 11La religion disposera d’un avenir radieux ; elle rĂšgnera sur un monde humain en proie au ressentiment et Ă  l’obĂ©issance haineuse, tant que le mythe religieux gardera, au dĂ©triment de la science, son pouvoir de sĂ©duction. L’humanitĂ© vivra Ă  cĂŽtĂ© de la rĂ©alitĂ© et de la vĂ©ritĂ©. Victime de la passion, elle sera dirigĂ©e par des clercs qui ne connaissent que leur pouvoir et se moquent de la raison et de sa voix fragile. 15 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 49. 16 Ibid., p. 39. 17 Freud, Totem et tabou, p. 179. 12Alors se lĂšve l’humaniste dĂ©cidĂ© Ă  dĂ©fendre urbi et orbi les valeurs de la civilisation contre les illusions [des] doctrines religieuses15 ». Celles-ci vĂ©hiculent des idĂ©es qui se cristallisent en des dogmes » invĂ©rifiables par des preuves scientifiques. À ces dogmes qui sont tous des absurditĂ©s16 », Freud oppose une thĂ©orie fondĂ©e sur l’observation clinique que tout thĂ©rapeute peut confirmer. Et pour en signifier l’origine, il substitue aux mythes religieux un mythe scientifique qui s’inscrit dans le complexe d’ƒdipe oĂč l’on trouve les commencements Ă  la fois de la religion, de la morale, de la sociĂ©tĂ© et de l’art, et cela en pleine conformitĂ© avec les donnĂ©es de la psychanalyse qui voit dans ce complexe le noyau de toutes les nĂ©vroses, pour autant que nous ayons rĂ©ussi jusqu’à prĂ©sent Ă  pĂ©nĂ©trer leur nature17 ». 18 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 44. 13L’Avenir d’une illusion, publiĂ© quinze ans plus tard, ravive la querelle et dĂ©clenche, au moins parmi les responsables religieux, un nouvel Ă©moi et une polĂ©mique non moins vĂ©hĂ©mente. L’opuscule de Freud n’a pourtant rien Ă  voir avec une pasquinade voire avec un pamphlet. L’auteur, sĂ©duit comme la plupart des savants de son temps par l’efficace de la science, cherche Ă  remettre la religion Ă  sa place. C’est une illusion, dĂ©clare-t-il, et ce qui caractĂ©rise l’illusion, c’est d’ĂȘtre dĂ©rivĂ©e des dĂ©sirs humains18 ». La religion diffĂšre de l’erreur en ce sens qu’elle renonce Ă  ĂȘtre confirmĂ©e par le rĂ©el, c’est-Ă -dire par les moyens de la science qui fait appel Ă  l’observation et au raisonnement. 19 S. Freud , Malaise dans la civilisation », Revue française de psychanalyse, Paris, PUF, XXXIV, ja ... 14Le positivisme scientiste professĂ© par le Viennois ne s’accompagne pourtant pas d’un optimisme bĂ©at. La psychanalyse pour laquelle il revendique la scientificitĂ© que lui refusera, plus tard, Karl Popper, lui aura en effet permis de mettre au jour les ressorts cachĂ©s de l’ñme humaine vouĂ©e Ă  l’agressivitĂ© L’homme est, en effet, tentĂ© de satisfaire son besoin d’agression aux dĂ©pens de son prochain, d’exploiter son travail sans dĂ©dommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer »19. ConfrontĂ© Ă  la fĂ©rocitĂ© et Ă  la dĂ©tresse de son semblable, Freud stigmatise dans l’Avenir d’une illusion puis, trois ans plus tard, dans Malaise dans la civilisation, l’impuissance de la religion Ă  offrir une quelconque amĂ©lioration de la condition humaine. La morale fondĂ©e sur la crainte peut Ă  la rigueur brider le mal qui sommeille en chacun, mais elle demeure incapable de domestiquer ce loup toujours prĂȘt Ă  tuer. En agitant ses origines divines, la morale fondĂ©e sur la religion peut aussi accomplir son Ɠuvre de rĂ©pression sans changer pour autant la nature psychologique de celui que l’on civilise, autrement dit, qu’on dresse. 20 Voir ibid., p. 77. 21 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 29. 22 Ibid.,p. 70. 23 Ibid., p. 77. 24 Ibid.,p. 78. 25 Freud, Malaise dans la civilisation », p. 79. 26 Ibid. 15La civilisation a quand mĂȘme du bon20. Elle permet de lutter contre les souffrances engendrĂ©es par la suprĂ©matie de la nature21 ». Elle humanise cette nature et transmet le patrimoine culturel amassĂ© de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations. Elle garde les acquis de la raison. Et parmi ceux-ci, il y a la psychanalyse qui apprend Ă  l’homme Ă  s’accepter tel qu’il est, rĂ©duit Ă  ses propres forces [et tenu de] s’en servir comme il convient22 ». Les seules divinitĂ©s qui se partagent le panthĂ©on freudien s’appellent logos et anankĂš23. Et si celle-ci impose raison et nĂ©cessitĂ© venant de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure, celui-lĂ  n’est peut-ĂȘtre pas trĂšs puissant24 », mais il prĂ©side au travail scientifique, lequel est susceptible de mieux tenir ses promesses que ne le fait la religion. Cela dit, Freud se garde bien d’émettre quelque avis dĂ©finitif sur la civilisation Pour diffĂ©rentes raisons, tout jugement de valeur sur la civilisation humaine est bien loin de ma pensĂ©e25 », parce que tous les jugements de valeur portĂ©s par les hommes leur sont indiscutablement inspirĂ©s par leur dĂ©sir de bonheur, et qu’ils constituent ainsi une tentative d’étayer d’arguments leurs illusions26 ». II. Le testament de MoĂŻse et le monothĂ©isme 27 D. Bakan, Freud et la mystique juive,Paris, Petite BibliothĂšque Payot, 1977, 119. 28 M. Schur, La Mort dans la vie de Freud, Paris, Gallimard, 1975, p. 555. 29 Bakan, Freud et la mystique juive, p. 119. 16On achĂšvera ce rappel de la conception freudienne de la religion en reprenant quelques pages de MoĂŻse et le monothĂ©isme. Cet ouvrage est curieux. Autant Totem et tabou se distingue par l’élĂ©gance et la puissance de sa construction, autant le dernier livre de Freud apparaĂźt comme un essai fait de piĂšces et de morceaux, dĂ©roulant une sĂ©rie d’hypothĂšses qui ne semblent pas manifester la rigueur chĂšre Ă  son auteur. David Bakan avoue Ă  ce propos que certains des disciples de Freud ont essayĂ© de le rejeter ; d’autres le considĂšrent comme une production de vieillard et suggĂšrent que la meilleure façon de respecter le gĂ©nie de Freud est d’ignorer cette Ɠuvre27 ». Une telle opinion ne tient pas compte, entre autres, du tĂ©moignage de Max Schur28. Le mĂ©decin de Freud reconnaĂźt les points faibles de la construction de son ami. Ainsi dĂ©nonce-t-il la notion de traces archaĂŻques hĂ©rĂ©ditaires auxquelles Freud fait appel pour justifier la transmission de l’expĂ©rience collective au sujet. Il ne remet pas en question pour autant les hypothĂšses exĂ©gĂ©tiques douteuses qui Ă©maillent l’ouvrage. Bakan Ă©voque, lui, l’hypothĂšse d’un livre Ă  double sens29 » Ă©crit selon les procĂ©dĂ©s de la Kabbale dont Freud aurait subi l’influence par le biais de ses parents, marquĂ©s, l’un et l’autre, par la tradition hassidique. 30 Ibid.,p. 47. 17On n’exposera pas ici la thĂšse dĂ©veloppĂ©e par David Bakan autour du courant mystique qui aurait mis fin au pouvoir des seuls rabbins, et ouvert le judaĂŻsme Ă  la modernitĂ© occidentale. On soulignera en revanche le propos de LĂ©o Strauss rapportĂ© par l’auteur, selon lequel il existerait dans la pensĂ©e juive une tradition forgĂ©e pendant l’épreuve de la persĂ©cution, de s’exprimer par Ă©crit d’une façon voilĂ©e30 ». On sait que l’écriture de MoĂŻse et le monothĂ©isme a pour toile de fond la persĂ©cution anti-juive dont l’histoire reconnaĂźt le caractĂšre exclusif. 31 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 7. 32 Ibid. 33 Ibid., p. 94. 34 Ibid., p. 80. 18La premiĂšre phrase de l’essai donne sa dimension tragique Ă  l’ensemble de l’ouvrage DĂ©possĂ©der un peuple de l’homme qu’il cĂ©lĂšbre comme le plus grand de ses fils est une tĂąche sans agrĂ©ment que l’on n’accomplit pas d’un cƓur lĂ©ger31 ». La question se pose alors de savoir pourquoi Ă©crire un livre qui fait mal et qui dĂ©possĂšde ses compatriotes d’un hĂ©ros tutĂ©laire. La phrase qui suit donne la rĂ©ponse Toutefois aucune considĂ©ration ne saurait m’induire Ă  nĂ©gliger la vĂ©ritĂ© au nom d’un prĂ©tendu intĂ©rĂȘt national32 ». La vĂ©ritĂ© est donc l’enjeu de l’entreprise. L’ idĂ©al de vĂ©ritĂ© objective des his­toriens33 » doit prĂ©sider Ă  une dĂ©marche qui s’oppose au nationalisme. Et Freud connaĂźt parfaitement l’intĂ©rĂȘt national des nazis et l’antisĂ©mitisme fou de l’auteur de Mein Kampf. La vĂ©ritĂ© est donc liĂ©e au rĂ©el, c’est-Ă -dire Ă  l’écriture de l’histoire. Mais Freud sait aussi que le rĂ©el est toujours dĂ©jĂ  interprĂ©tĂ©, et que la lecture interprĂ©tante est celle d’un sujet, lui-mĂȘme touchĂ© par ce rĂ©el. Car, selon lui, les phĂ©nomĂšnes psychiques tirent leur caractĂšre obsĂ©dant [de] la part de vĂ©ritĂ© historique qu’ils contiennent34 ». Le travail du psychanalyste consiste donc Ă  jeter un pont entre l’écoute clinique et le rĂ©el de l’évĂ©nement historique. C’est pourquoi Freud ne renoncera jamais vraiment Ă  l’opinion qui dĂ©fend l’hĂ©rĂ©ditĂ© des caractĂšres acquis. 35 Ibid., p. 144 s. 36 Ibid., p. 116. 37 Ibid.,p. 117. 38 Ibid. 39 Ibid.,p. 119. 40 Ibid., p. 120. 19Quel que soit le caractĂšre kabbalistique confĂ©rĂ© Ă  l’ouvrage, on retiendra que son auteur, comme il l’affirme, ne retire rien de ce qu’il a avancĂ© dans Totem et tabou. Et pourtant il opĂšre un glissement qui dĂ©place le rĂŽle du pĂšre sur le fils. Ce n’est plus un PĂšre-Dieu qui est tuĂ©, mais MoĂŻse, lieutenant du PĂšre. En tant que grand frĂšre, le Grand Homme, crĂ©ateur des juifs35, suscite la haine de la fratrie. Il sera assassinĂ©, non sans avoir rĂ©alisĂ© son Ɠuvre de lĂ©gislateur et imposĂ© le monothĂ©isme du pharaon hĂ©rĂ©tique Akhenaton. Freud interprĂšte l’instauration du monothĂ©isme comme le retour de la religion du pĂšre primitif36 ». AprĂšs une pĂ©riode de latence indĂ©finie, un juif romain, Paul de Tarse, s’empare du sentiment de culpabilitĂ© fourrĂ© dans l’inconscient juif et le ramĂšne trĂšs justement Ă  sa source prĂ©historique, en lui donnant le nom de pĂ©chĂ© originel un crime avait Ă©tĂ© commis envers Dieu et la mort seule pouvait le racheter37 ». Poussant plus loin, Freud affirme Toutefois, il ne fut nullement question de ce meurtre, mais seulement du fantasme de son expiation, et c’est pourquoi ce fantasme put ĂȘtre saluĂ© comme un message de dĂ©livrance Évangile. Un fils de Dieu, innocent de toute faute, s’était sacrifiĂ©, avait pris Ă  son compte la culpabilitĂ© de tous. Il fallait bien que ce fĂ»t un fils, puisque le meurtre avait eu un pĂšre pour victime38 ». Et le psychanalyste conclut Le judaĂŻsme avait Ă©tĂ© la religion du pĂšre, le christianisme devint la religion du fils. L’ancien Dieu, le Dieu-pĂšre, passa au second plan ; le Christ, son fils, prit sa place, comme aurait voulu le faire, Ă  une Ă©poque rĂ©volue, chacun des fils rĂ©voltĂ©s. Paul, le continuateur du judaĂŻsme, fut aussi son destructeur39 ». MoĂŻse assassinĂ© avait Ă©tĂ© le substitut du pĂšre40 » et le Christ, substitut de MoĂŻse, rĂ©alise, selon Paul, le judaĂŻsme, en faisant du Dieu national protecteur exclusif de son peuple Ă©lu, un Dieu universel sans image, sans matĂ©rialitĂ© et sans choix prĂ©fĂ©rentiel. 41 Schur, La Mort dans la vie de Freud, p. 554. 42 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 77. 43 Ibid.,p. 75. 44 Bakan, Freud et la mystique juive, p. 61. 20On comprend que ce dĂ©piautage du judaĂŻsme, puis du christianisme, ne soit pas du goĂ»t de tout le monde. Que MoĂŻse soit considĂ©rĂ© comme un goy cynique, utilisant la condition prĂ©caire des juifs en Égypte pour rĂ©cupĂ©rer un pouvoir perdu avec le retour d’Amon, ne peut qu’enfermer dans le dĂ©sespoir leurs descendants persĂ©cutĂ©s par les nazis. Freud se doute bien que la publication de son essai pourrait aussi affecter les relations avec une Église catholique omniprĂ©sente. Il sait que l’influence d’un certain PĂšre Schmidt sur la hiĂ©rarchie pourrait entraĂźner des reprĂ©sailles41 allant jusqu’à interdire l’exercice de la psychanalyse42 » en Autriche. Pourquoi alors, aprĂšs beaucoup d’hĂ©sitations, dĂ©cide-t-il de publier la partie conclusive de l’ouvrage ? Parce qu’il est mĂ», dit-il, par l’audace de celui qui n’a plus grand-chose ou plus rien du tout Ă  perdre43 ». La rĂ©ponse semble rapide de la part d’un savant qui a toujours revendiquĂ© sa judaĂŻtĂ© » et qui passa toute sa vie [...] dans un monde composĂ© presque exclusivement de Juifs44 ». N’ayant plus rien Ă  perdre, se dĂ©solidariserait-il de ses compatriotes ? On suggĂšrera une rĂ©ponse plus loin. 45 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 75. 46 Ibid.,p. 76. 47 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 149-150. 48 Ibid.,p. 151. 49 Ibid.,p. 152. 50 Ibid. 51 Ibid., p. 154. 21Cela dit, une nouvelle question surgit bientĂŽt autour de l’idĂ©e de sublimation. Le psychanalyste Ă©voque dĂ©jĂ  dans VAvenir d’une illusion le devenir pulsionnel et la possible Ă©puration » de la religion. À un contradicteur virtuel45 qui avance cet argument, il rĂ©pond qu’il n’y est pas insensible tout en affirmant que les illusions religieuses [demeurent] impossibles Ă  corriger46 », car elles possĂšdent un caractĂšre dĂ©lirant. Dans MoĂŻse et le monothĂ©isme, pourtant, il admet chez les juifs certaines dispositions psychiques [aidant] Ă  supporter les inconvĂ©nients de la religion mosaĂŻque dans le seul dessein d’ĂȘtre le peuple Ă©lu de Dieu47 ». Et quelles sont les consĂ©quences de cette religion ? Freud en note trois. La premiĂšre est d’avoir donnĂ© aux Juifs une idĂ©e plus grandiose de la divinitĂ©48 ». La seconde consiste Ă  interdire de se faire une image de Dieu49 », en d’autres termes, Ă  mettre Ă  l’arriĂšre-plan [...] la perception sensorielle par rapport Ă  l’idĂ©e abstraite50 ». La troisiĂšme a trait Ă  la reconnaissance de l’existence de forces ’spirituelles’, c’est-Ă -dire de forces que les sens, et singuliĂšrement la vue, ne peuvent saisir51 ». 22Ces trois consĂ©quences lui permettent d’amener une conclusion qui ne semble pas avoir Ă©tĂ© exploitĂ©e par les anthropologues, les thĂ©ologiens ou les moralistes soucieux d’articuler la doctrine psychanalytique et la thĂ©ologie, eu Ă©gard aux rapports de la fonction paternelle avec l’Écriture. Voici la conclusion de Freud 52 Ibid., p. 154-155. Nous savons que MoĂŻse inculqua aux Juifs la fiertĂ© de se croire un peuple Ă©lu ; grĂące Ă  la dĂ©matĂ©rialisation de Dieu, un nouveau joyau s’ajouta encore au trĂ©sor secret de ce peuple. Les Juifs continuĂšrent Ă  s’intĂ©resser aux choses spirituelles, les malheurs politiques de leur nation leur apprirent Ă  apprĂ©cier Ă  sa juste valeur le seul bien qui leur restĂąt leurs documents Ă©crits. ImmĂ©diatement aprĂšs la destruction par Titus du temple de JĂ©rusalem, le rabbin Jochanaan ben Sakkai demanda l’autorisation d’ouvrir Ă  JahnĂ© la premiĂšre Ă©cole consacrĂ©e Ă  l’étude de la Thora. DĂ©sormais ce furent les Livres SacrĂ©s et leur Ă©tude qui empĂȘchĂšrent ce peuple dispersĂ© de se dĂ©sagrĂ©ger52. 53 K. Stern, La TroisiĂšme RĂ©volution. Essai sur la psychanalyse et la religion, Paris, Éd. du Seuil, 1 ... 54 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 76. Nous soulignons. 55 Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », p. 83. 56 Voir GOUX, Les Iconoclastes, Paris, Éd. du Seuil, 1978. 23Une telle affirmation modifie l’abord de la question religieuse pratiquĂ© aprĂšs Freud. Karl Stern53 dĂ©nonce Ă  ce propos le rĂ©ductionnisme de la formule ne que » employĂ©e par les disciples, mais que l’on trouve dĂ©jĂ , on l’a soulignĂ©, sous la plume du maĂźtre de Vienne Nos recherches nous amĂšnent Ă  conclure que la religion n’est qu’une nĂ©vrose de l’humanitĂ©54 ». RĂ©duire la religion Ă  un certain nombre de phĂ©nomĂšnes psychiques morbides55 », qui tiennent lieu de dĂ©finition, semble rĂ©vĂ©ler une hĂąte qui ne relĂšve pas de la neutralitĂ© propre Ă  la mĂ©thode scientifique. On peut dĂšs lors se poser la question des raisons qui ont poussĂ© Freud Ă  pourchasser la religion et Ă  en dĂ©noncer, trente ans durant, le caractĂšre nĂ©vrotique. Le souci de vĂ©ritĂ© en est une, qui vitupĂšre le mensonge millĂ©naire colportĂ© par les clercs. L’antisĂ©mitisme ambiant en est certainement une autre, lequel voit la trĂšs catholique Autriche sĂ©duite par les pompes hitlĂ©riennes. Une exigence morale sans concession apparaĂźt, elle aussi, comme une des raisons permettant d’invoquer la rigueur scientifique, faute de pouvoir dĂ©montrer l’exactitude de la doctrine. Toutes ces raisons ont Ă©tĂ© invoquĂ©es pour expliquer le radicalisme de Freud, sans compter celle qui consiste Ă  dĂ©noncer les rapports nĂ©vrotiques du psychanalyse avec son pĂšre Jakob. Bakan, enfin, propose une interprĂ©tation reprise par Jean-Joseph Goux56 selon laquelle Freud aurait voulu protĂ©ger les siens de la rivalitĂ© mortifĂšre des nazis en faisant du peuple allemand le dĂ©positaire d’une Ă©lection usurpĂ©e par les juifs Ă  la suite de MoĂŻse. Cette interprĂ©tation pourrait rĂ©pondre Ă  la question posĂ©e plus haut Ă  propos de la solidaritĂ© de Freud avec le destin du peuple juif. 24Il reste cependant Ă  dĂ©velopper une problĂ©matique qui a trait Ă  la dĂ©finition mĂȘme de la religion et au ne que » qui l’accompagne. Il est quand mĂȘme curieux que la plupart des psychanalystes qui ont suivi Freud n’aient pas cherchĂ© du cĂŽtĂ© de l’étymologie pour dĂ©finir le mot religion ». InstallĂ© dans les catĂ©gories du mĂ©dical ou du mĂ©dicinal, Freud lui-mĂȘme reste fixĂ© Ă  une construction Ă©laborĂ©e une fois pour toutes dans Totem et tabou. Il offre pourtant au lecteur de MoĂŻse et le monothĂ©isme la possibilitĂ© de dĂ©velopper une autre intelligence de la religion. Celle-ci introduit la problĂ©matique de la lecture et de l’écriture en lien avec la fonction paternelle. Cette possibilitĂ© vaut la peine d’ĂȘtre ici dĂ©veloppĂ©e. III. La promesse de la lettre 57 S. Freud, Essai de psychanalyse appliquĂ©e, Paris, Gallimard, coll. IdĂ©es »,1933, p. 174. 25Quand Freud cherche Ă  Ă©tablir avec exactitude la signification d’un mot dĂ©signant un concept, il ne manque pas de chercher Ă  cerner l’étymon de ce terme. La dĂ©finition de das Unheimliche en français l’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© est Ă  cet Ă©gard exemplaire. L’enquĂȘte qu’il mĂšne se conclut par cette phrase Ainsi ’heimlich’ est un mot dont le sens se dĂ©veloppe vers une ambivalence, jusqu’à ce qu’enfin il se rencontre avec son contraire ’unheimlich’57 ». Il ne semble pas avoir cherchĂ© Ă  faire le mĂȘme parcours pour le mot religion » Religion en allemand. Le recours Ă  l’étymologie lui aurait pourtant offert, au mot religion », une signification ne relevant pas de la seule psychopathologie. Le Dictionnaire historique de la langue française reprend les deux significations attribuĂ©es au latin religio pour affirmer que l’étymologie est controversĂ©e depuis l’AntiquitĂ© 58 A. Rey dir., Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1992 ... À la suite de Lactance, de Tertullien, les auteurs chrĂ©tiens se plaisent Ă  rattacher religio au verbe religare relier », de re [...] Ă  valeur intensive et de ligare lier ». La religion ayant pour objet les relations que l’on entretient avec la divinitĂ© [...]. Une autre origine est signalĂ©e par CicĂ©ron et appuyĂ©e de son autoritĂ© religio serait tirĂ© soit de legere cueillir, ramasser » » lire avec adjonction d’un prĂ©fixe re [...] marquant l’intensitĂ© ou le retour en arriĂšre, soit de religere, recueillir, recollecter »58. 26L’articulation des deux Ă©tymologies illustre avec bonheur la conclusion de Freud qui insiste sur la spiritualisation du judaĂŻsme opĂ©rĂ©e par MoĂŻse. La destruction du Temple et la dĂ©matĂ©rialisation de Dieu concourent Ă  purifier le culte et les pratiques de la religion juive. Si, en effet, les seuls biens restĂ©s aux juifs, aprĂšs la destruction du Temple, furent leurs documents Ă©crits et si l’étude des Livres SacrĂ©s fut la seule pratique qui empĂȘcha le peuple dispersĂ© de se dĂ©sagrĂ©ger, il faut bien admettre que l’articulation des deux dĂ©finitions latines du mot religio convient au judaĂŻsme en tant que religion dite du Livre. 59 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 125. 60 Ibid. 61 Ibid. 27Elle devrait donc convenir Ă©galement au christianisme et Ă  l’islam. Pour celui-ci, Freud avoue un savoir limitĂ©, lequel lui permet toutefois [d’affirmer] que l’instauration de la religion de Mahomet lui paraĂźt ĂȘtre une rĂ©pĂ©tition abrĂ©gĂ©e de la religion juive sur laquelle elle s’est modelĂ©e59 ». Cela signifie que l’islam rĂ©cupĂ©ra dans le judaĂŻsme la figure du grand et unique PĂšre primitif60 ». Mais qu’Allah, en retour, se montra bien plus reconnaissant envers son peuple Ă©lu que ne l’avait Ă©tĂ© JahvĂ© envers le sien61 ». On a Ă©voquĂ© plus haut ce que dit Freud de la religion chrĂ©tienne fondĂ©e par Paul. Cela Ă©tant, il faut reconnaĂźtre que des trois religions du Livre, seul le judaĂŻsme mĂ©rite vraiment ce qualificatif. L’islam et, jusqu’à une date rĂ©cente, le catholicisme, eurent tendance Ă  se rĂ©clamer d’une tradition accrochĂ©e au sens reçu et rĂ©tive Ă  tout renouvellement apportĂ© par la relecture. La rĂ©citation du Coran ou des Évangiles ne permet pas en effet de revendiquer un brevet de lecture. Cette affirmation introduit dĂšs lors la question de la lecture. 28Qu’est-ce que lire ? L’étymologie reste imprĂ©cise. On choisira la dĂ©finition partagĂ©e par la majoritĂ© des dictionnaires. Celle-ci renvoie lire Ă  legere cueillir, colliger, lier, Ă©lire ». Au XVIe siĂšcle, le français lire prend le sens de discerner », puis de comprendre » le sens de certains signes. La comprĂ©hension est elle-mĂȘme le rĂ©sultat du dĂ©chiffrage des lettres, ces derniĂšres Ă©tant le rĂ©sultat produit par l’écriture, laquelle signifie d’abord inciser, couper ». 62 Voir R. Sublon, L’Éthique ou la Question du sujet, Metz-Strasbourg, Éditions du Portique, 2004, p. ... 29L’étymologie de ces deux verbes annonce avec justesse la structure caractĂ©ristique de la lettre. Une telle structure est dite moebienne en ce sens que la coupure longitudinale du ruban de Moebius rĂ©vĂšle la particularitĂ© d’articuler l’identique et le diffĂ©rent62. On dira donc que le dĂ©chiffrage se confronte Ă  une structure de coupure oĂč Y un s’articule Ă  l’autre, c’est-Ă -dire n’est pas sans lui, comme Freud le constate, lui aussi, Ă  propos de V Unheimliche. Ces remarques permettent d’avancer que la lettre, en tant que condition de la lecture, est grosse d’un double effet un effet de sens en mĂȘme temps qu’un effet de suspens. En d’autres termes, le tracement de la lettre garde une ouverture. Elle interdit toute clĂŽture sur une signification ultime, qui dirait le vrai sur le vrai. Elle mĂ©nage donc la possibilitĂ© de relire. 30Freud n’a pas pris la peine de dĂ©finir la religion. Il a pourtant perçu qu’elle pouvait ĂȘtre une lecture - Ă  preuve celle qu’il fait du judaĂŻsme. On la poursuivra ici, Ă  titre d’illustration, en remontant toutefois, par-delĂ  MoĂŻse, au mythe d’Abraham, le pĂšre des croyants, commun aux trois religions du Livre. Ce mythe comporte, on le sait, la perspective d’un meurtre dont le fils est l’objet, et le pĂšre, l’acteur. On peut interprĂ©ter l’épisode en imaginant qu’Abraham prend ses prĂ©cautions pour Ă©viter le sort rĂ©servĂ© au pĂšre primordial. Cette anecdote n’a pas manquĂ© de susciter des commentaires variĂ©s qui, d’OrigĂšne Ă  Kierkegaard, Ă©maillent la thĂ©ologie chrĂ©tienne. La plupart des exĂ©gĂštes rĂ©duisent cet Ă©pisode Ă  un conflit psychologique, voire moral, et offrent des solutions tout aussi psychologiques ou morales qui consistent Ă  cĂ©lĂ©brer le renoncement Ă  la violence de la pulsion de mort ou Ă  exalter la spiritualisation possible de la religion. 63 J. Lacan, Des Noms-du-PĂšre, Paris, Éd. du Seuil, 2005, p. 87. 64 J. Lacan, Le SĂ©minaire. L’identification, inĂ©dit, sĂ©ance du 65 Ibid. 31Une telle lecture qui consiste Ă  se fier Ă  la purification des ĂȘtres et des idĂ©es ne semble pas, en thĂ©orie au moins, garantir la promesse faite par la divinitĂ© Ă  Abraham d’une immense descendance. Une autre lecture de l’Akeda, c’est-Ă -dire de la ligature d’Isaac, est possible. Elle en appelle Ă  une nĂ©cessitĂ© logique susceptible d’assurer une issue au drame qui se noue. Cette lecture met en scĂšne la fonction du nom propre et le caractĂšre essentiel de ce dernier d’ĂȘtre dĂ©pourvu de sens. Le sĂ©minaire consacrĂ© par Lacan Ă  VIdentification 1961-1962, puis Y Introduction aux Noms-du-PĂšre 1963, lui permettent de situer la fonction du nom propre en tant qu’il est une marque dĂ©jĂ  ouverte Ă  la lecture63 ». En choisissant Gardiner contre Russel, lequel ignore la fonction de la lettre dans le nom propre, Lacan souligne d’abord l’influence de John Stuart Mill 1806-1876 et du grammairien grec du IIe siĂšcle avant Dionysus Thrax, sur Gardiner. Pour le psychanalyste, Mill voit juste en ce qu’il distingue le nom propre du nom commun en recourant au sens Si quelque chose est un nom propre, c’est pour autant que ça n’est pas le sens de l’objet qu’il amĂšne avec lui, mais quelque chose qui est de l’ordre d’une marque appliquĂ©e en quelque sorte sur l’objet ». Lacan poursuit Je pose qu’il ne peut y avoir de dĂ©finition du nom propre que dans la mesure oĂč nous apercevrons le rapport de l’émission nommante avec quelque chose qui, dans sa nature radicale, est de l’ordre de la lettre64 ». Et pour finir il constate que, le figuratif effacĂ©, ce qui reste c’est quelque chose [du] trait unaire en tant qu’il fonctionne comme distinctif, qu’il peut Ă  l’occasion jouer le rĂŽle de marque65 ». 32Cette sĂ©rie d’affirmations permet d’identifier lettre, trait unaire et marque ouverte Ă  la lecture. La lettre attend la lecture et c’est Ă  ce niveau que se situe, pour finir, le Nom par excellence, le Shem, imprononçable en tant que tel, et qui s’ouvre sur une bĂ©ance au lieu de l’Autre. Cela Ă©tant, la relecture du mythe d’Abraham permet de pointer, en dehors du pathos ou du moralisme des interprĂ©tations habituelles, la condition de l’alliance, de la promesse et de la fĂ©conditĂ© dite spirituelle d’une religion qui serait du Livre. 66 Saint-Arnaud, La grĂące du ’troisiĂšme jour’ », Revue des Sciences Religieuses, 75 2001, p. ... 33RĂ©sumons Ă  grands traits le mythe qui met en scĂšne l’émission nommante » de la divinitĂ©, Ă©mission qui transporte quelque chose de la lettre. El Shaddai qui se nomme et promet l’alliance renomme Abram en ajoutant un hĂ© Ă  son nom. Abram devient Abraham. Puis est promulguĂ©e la condition de l’alliance tout mĂąle sera circoncis. La circoncision sera dĂ©sormais signe de la coupure d’une alliance. De son cĂŽtĂ©, l’épouse du patriarche est renommĂ©e Ă  son tour. Elle ne s’appellera plus SaraĂŻ, mais Sarah avec hĂ©, car elle aussi reçoit le trait de la marque, trait identique Ă  celui qu’a reçu Abraham. L’alliance se rĂ©vĂšle ainsi au lieu du redoublement de la marque, lĂ  oĂč s’écrit dans le nom et sur le sexe la diffĂ©rence qui constitue sa condition mĂȘme de possibilitĂ©. Cette diffĂ©rence repose sur ce fait, rappelĂ© par Guy-Robert Saint-Arnaud, que la marque ne peut devenir marque d’une diffĂ©rence que de la seule qualitĂ© de n’ĂȘtre pas l’autre marque. Ce n’est pas la non-identitĂ© d’un trait Ă  son voisin qui fait sa diffĂ©rence, mais le seul fait qu’il nĂ©cessite d’ĂȘtre Ă  la fois deux et un pour n’ĂȘtre pas le trait d’à cĂŽtĂ©66 ». 67 Lacan, Des Noms-du-PĂšre, p. 70. 34Si on rĂ©duit l’identitĂ© du sujet Ă  son statut social, on ne retiendra d’Abraham et de Sarah que le sens attachĂ© Ă  leur nom propre, ou bien la symbolique qui les fait pĂšre et mĂšre, patriarche et matriarche, mais encore frĂšre et sƓur, car issus l’un et l’autre du mĂȘme pĂšre. On pourra dĂšs lors gloser, thĂ©ologiser ou moraliser autour d’un inceste originaire comme on l’a fait pour la descendance d’Adam et Ève. En revanche, si on veut signifier un sujet qui se fonde et se dĂ©termine dans un effet du signifiant67 », une lettre est nĂ©cessaire et suffisante en tant qu’elle fonctionne comme trait marqueur. Cette lettre disqualifie l’entreprise qui cherche Ă  rĂ©aliser le symbolique de l’imaginaire, caractĂ©ristique, selon Lacan, de la religion. OpposĂ©e Ă  cette entreprise, le travail de la psychanalyse consiste Ă  imaginer le rĂ©el du symbolique et Ă  renoncer Ă  l’illusion qu’un tel travail pourrait aboutir Ă  sa fin grĂące Ă  la rĂ©cupĂ©ration du reste qu’il produit. 68 R. Heyer, Sacrifier la promesse ? », Revue des Sciences Religieuses, 79 2005, p. 413. 35Le dĂ©tour par la re-nomination d’Abram et de SaraĂŻ justifie ainsi une autre lecture de la religion, celle-ci Ă©tant liĂ©e Ă  la promesse. Partant de l’Akeda, RenĂ© Heyer, confrontĂ© Ă  ce problĂšme, constate que la promesse bute sur la finitude oĂč Ă©choue toute promesse rĂ©alisĂ©e. Ainsi ce fils tard venu, Isaac, qui tombe comme tous les fils sous le coup de la mortalitĂ©. Que vaut en effet une promesse si ce que l’on en obtient se perd dĂšs que reçu ? Il faut donc qu’à travers la promesse accordĂ©e se maintienne son ouverture de promesse68 ». 36Quelle meilleure façon peut-on alors imaginer pour garder cette ouverture que celle d’assurer la possibilitĂ© de la lecture que la lettre conditionne ? Son trait est Ă©crit dans le nom et dans la coupure de l’Alliance. Il est tracĂ© sur l’organe de la gĂ©nĂ©ration. Celui-ci n’est plus tout. SaraĂŻ, de son cĂŽtĂ©, a perdu le yod de l’origine. La lettre inscrite dans la chair et dans le nom invite tout lecteur possible Ă  y lire la passe de l’affiliation. Celle-ci consiste Ă  assentir Ă  l’impossible saisie d’une origine pour relire la trace d’une coupure. 69 Freud, Totem et tabou, p. 185. 70 Goethes Werke, MĂŒnchen, Droemersche Verlag Anstalt, 1953,I, p. 746. Jean Malaplate le traduit D ... 71 Goethe, Faust I et II, p. 63. 37L’origine est barrĂ©e. Freud, pourtant, achĂšve Totem et tabou sur une citation au commencement Ă©tait l’action69 ». À quoi cette citation renvoie-t-elle ? Au dilemme faustien, bien sĂ»r. ConfrontĂ© Ă  la lecture du premier verset de l’Évangile selon saint Jean, Goethe y voit un texte fondateur Im Anfang war das Wort !70 ». Mais quoi ? Le mot Ă©crit-il le destin ? Le nom emporte-t-il la chose ? Et si c’était le Sens qui primait sur le reste ? Serait-ce alors le Sens qui crĂ©e et qui fait vivre ? Et si c’était la Force ?... Il faut aller plus loin ; l’Esprit meut l’intuition qui permet de tracer Dans le commencement existait l’Action71 ». 72 Freud, Totem et tabou, p. 185. 38Freud a lu ce passage du poĂšte. Comme lui, il pose dans le commencement l’acte. Ce choix est la coupure qui achĂšve son parcours en l’ouvrant sur l’éthique. Celle-ci exige que le choix soit possible das Wort ou die Tat ? Car l’un n’est pas sans l’autre. Le choix impliquant une perte, Freud conclut Sans prĂ©tendre clore la discussion [..] par une dĂ©cision dĂ©finitive et absolue, nous pouvons risquer cette proposition ’au commencement Ă©tait l’action’72 »... Dans le commencement le tracement de la lettre mĂ©nageait le possible. Haut de page Notes 1 S. Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », L’Avenir d’une illusion, Paris, PUF, 1971, p. 83. 2 Ibid. 3 Ibid., 4 S. Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, Paris, Gallimard, coll. IdĂ©es », 1948, p. 76. 5 Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », p. 86. 6 Ibid., p. 90. 7 Ibid., p. 92. 8 Ibid., p. 93. 9 Ibid., p. 94. 10 S. Freud, Totem et tabou, Paris, Petite BibliothĂšque Payot, 1965, p. 162. 11 Ibid.,p. 163. 12 Ibid. 13 Ibid., p. 164. 14 Ibid., p. 165. 15 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 49. 16 Ibid., p. 39. 17 Freud, Totem et tabou, p. 179. 18 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 44. 19 S. Freud , Malaise dans la civilisation », Revue française de psychanalyse, Paris, PUF, XXXIV, janvier 1970, p. 50. 20 Voir ibid., p. 77. 21 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 29. 22 Ibid.,p. 70. 23 Ibid., p. 77. 24 Ibid.,p. 78. 25 Freud, Malaise dans la civilisation », p. 79. 26 Ibid. 27 D. Bakan, Freud et la mystique juive,Paris, Petite BibliothĂšque Payot, 1977, 119. 28 M. Schur, La Mort dans la vie de Freud, Paris, Gallimard, 1975, p. 555. 29 Bakan, Freud et la mystique juive, p. 119. 30 Ibid.,p. 47. 31 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 7. 32 Ibid. 33 Ibid., p. 94. 34 Ibid., p. 80. 35 Ibid., p. 144 s. 36 Ibid., p. 116. 37 Ibid.,p. 117. 38 Ibid. 39 Ibid.,p. 119. 40 Ibid., p. 120. 41 Schur, La Mort dans la vie de Freud, p. 554. 42 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 77. 43 Ibid.,p. 75. 44 Bakan, Freud et la mystique juive, p. 61. 45 Freud, L’Avenir d’une illusion, p. 75. 46 Ibid.,p. 76. 47 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 149-150. 48 Ibid.,p. 151. 49 Ibid.,p. 152. 50 Ibid. 51 Ibid., p. 154. 52 Ibid., p. 154-155. 53 K. Stern, La TroisiĂšme RĂ©volution. Essai sur la psychanalyse et la religion, Paris, Éd. du Seuil, 1969, p. 103 et 111. 54 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 76. Nous soulignons. 55 Freud, Actes obsĂ©dants et exercices religieux », p. 83. 56 Voir GOUX, Les Iconoclastes, Paris, Éd. du Seuil, 1978. 57 S. Freud, Essai de psychanalyse appliquĂ©e, Paris, Gallimard, coll. IdĂ©es »,1933, p. 174. 58 A. Rey dir., Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1992, article Religion », p. 1758. 59 Freud, MoĂŻse et le monothĂ©isme, p. 125. 60 Ibid. 61 Ibid. 62 Voir R. Sublon, L’Éthique ou la Question du sujet, Metz-Strasbourg, Éditions du Portique, 2004, p. 79-80. 63 J. Lacan, Des Noms-du-PĂšre, Paris, Éd. du Seuil, 2005, p. 87. 64 J. Lacan, Le SĂ©minaire. L’identification, inĂ©dit, sĂ©ance du 65 Ibid. 66 Saint-Arnaud, La grĂące du ’troisiĂšme jour’ », Revue des Sciences Religieuses, 75 2001, p. 351. 67 Lacan, Des Noms-du-PĂšre, p. 70. 68 R. Heyer, Sacrifier la promesse ? », Revue des Sciences Religieuses, 79 2005, p. 413. 69 Freud, Totem et tabou, p. 185. 70 Goethes Werke, MĂŒnchen, Droemersche Verlag Anstalt, 1953,I, p. 746. Jean Malaplate le traduit Dans le commencement Ă©tait le Verbe » Goethe, Faust I et II, trad. J. Malaplate, Paris, GF-Flammarion, 1984, p. 63. On pourra aussi se rĂ©fĂ©rer Ă  la traduction de GĂ©rard de Nerval, dans Goethe, Faust, Paris, GF-Flammarion, 1964, p. 67 Au commencement Ă©tait le verbe ! ». 71 Goethe, Faust I et II, p. 63. 72 Freud, Totem et tabou, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Roland Sublon, Freud et la religion ou le choix du commencement », Revue des sciences religieuses, 82/1 2008, 65-79. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Roland Sublon, Freud et la religion ou le choix du commencement », Revue des sciences religieuses [En ligne], 82/1 2008, mis en ligne le 10 octobre 2012, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Roland Sublon FacultĂ© de thĂ©ologie catholique UniversitĂ© Marc Bloch StrasbourgHaut de page Droits d'auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
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